Notevember 2019 et autres

27 : Papier, Sang (2024)

Gus et Edurne ont genre la trentaine je sais pas et Eshee genre 4 ans
TW : Euhh je sais pas vague mention de racisme peut-être, alcool ?

"Ahh, ça fait du bien d'être tranquille..."

Le soupir d'Edurne résonna dans la voiture alors qu'elle claqua la porte pour la fermer. Elle s'était mise du côté conducteur en voyant le visage creusé de son conjoint. Il s'était assis à côté d'elle les bras croisés et les yeux fermés, sûrement pour penser à autre chose que leur journée et se détendre. Elle le laissa faire, elle en avait bien besoin elle aussi après tout. Passer leur après-midi avec la mère de Gus était un sport extrême. Ce fut pourtant l'homme qui brisa le silence après avoir regardé sa montre :

"Il est vingt heure trente. Je pense que nous pouvons dire à tes parents que nous allons bientôt arriver.
- Euh... Oui, si tu veux. Il est quand-même déjà un peu tard...
- Tu trouves?
- Elle doit déjà être lavée et peut-être en train de manger. Je sais pas si ça serait très pratique pour elle, pour eux et pour nous.
- Je suppose, souffla Gus d'une voix basse en se passant les mains sur le visage, comme pour se réveiller.
- Ne t'inquiète pas, ils seront ravis de la garder ce soir. Ils avaient tout prévu... Je vais leur dire qu'on risque de finir tard et de la garder cette nuit, ajouta Edurne en sortant son téléphone pour écrire à ses pères.
- Elle va croire que nous l'abandonnons...
- Mais nooon... Tu es trop dramatique, je déteins sur toi. Elle va surtout se dire "youpi ! Je peux faire plein de bêtises sans mes parents !". Et bien s'amuser ce soir puisque c'est samedi demain, en plus des vacances...
- Peut-être... Tu veux conduire ?
- Oui, je conduis. Tu as l'air fatigué.
- Je croyais que j'avais tout le temps l'air fatigué...
- Oui, bon. Tu as l'air très fatigué. Et moi aussi ta mère m'a saoulée. Donc c'est très bien qu'on soit seulement tous les deux ce soir."

Gus acquiesça d'un signe de tête, et elle démarra après avoir dit à Mawin et Turnm qu'ils avaient l'honneur de garder Eshee cette nuit. Une trentaine de minutes plus tard, ils étaient chez eux et s'affalèrent dès que possible sur leur canapé. Plus précisément, il s'assit convenablement en s'enfonçant un peu dans le coussin et elle retira son pull et son pantalon pour s'allonger de tout son long, reposant ses jambes sur lui.

"Je me sens tout de même coupable de la laisser simplement parce que nous sommes fatigués... reprit-il en posant distraitement sa main sur la cuisse d'Edurne.
- Hé, relax... Ça ira, vraiment. Ça sera bien pour elle et pour nous deux. Au pire on peut l'appeler si tu veux.
- C'est vrai. Appelons-la. J'ai envie de lui souhaiter bonne nuit.
- Mon téléphone est à ta droite, tu connais le code..."

Son propre téléphone étant resté dans son manteau, il prit donc celui d'Edurne pour sonner chez ses beaux-pères. Il tendit le téléphone à Edurne avant qu'ils ne décrochent ; c'était le sien après tout.

"Allo ? Il y a un problème ? fit la voix de Mawin.
- Non, pas du tout. On voulait juste lui souhaiter bonne nuit. Et à vous aussi bien sûr.
- Oh, d'accord. Eshee ! dit-il en s'éloignant un peu du téléphone pour l'appeler plus fort. Elle arrive...
- Allo! s'exclama une voix soudainement plus aiguë. Maman !
- Coucou! Alors, c'est bien chez tes papys ?
- Oui c'est trop bien ! Je vous ai fait un cadeau !
- J'ai hâte de voir ça mon chat. Tu as été sage bien sûr ?
- Oui ! Pas de bêtises ! Là j'ai fini de me laver les dents.
- Super. On voulait juste te dire bonne nuit.
- Bonne nuiiit !
- Papa veut te dire quelque chose aussi, attend, souffla Edurne en redonnant le téléphone à Gus.
- J'ai entendu que tu avais passé une bonne journée. Et-
- Et vous ? C'était ennuyeux ?
- Oui, tu te serais ennuyée. Heureusement, c'est fini. Ne t'inquiète pas.
- D'accord... A demain alors ?
- Bien sûr hayati*. Nous viendrons te chercher dans la matinée. Bonne nuit.
- Bonne nuit !"