1)Tout commence à sa rencontre.

44 5 0
                                    

Je ne sais pas pourquoi mais je pense que c’est ce que l’on appelle le destin. Une rencontre comme ça, c’est pas à chaque coin de rue. Je ne sais pas pourquoi mais de suite, le courant est passé. Plus nous parlions, plus je me rendais compte qu’il était comme moi.

Exposons le contexte. Je suis une jeune fille de 17 ans bientôt 18 qui, un peu comme toutes les filles de mon âge, est mal dans sa peau. Cependant, je ressens un besoin de me poser sur l’épaule de quelqu’un et c’est lui qui a été là pour moi. Il est plus grand que moi alors qu'il est plus jeune et je trouve ça drôle. Bon ça va, c'est juste un an.

Un soir, alors que tout va mal pour moi comme pour lui, nous décidons de parler d'un plan pour s’échapper mais nous ne pensions pas si bien dire. Je ne pensais pas devoir en arriver là un jour. Peu de temps après, je fais mon sac, comme dans notre discussion : 2 jeans, 4 maillots, 1 pull, 1 gilet et 10 sous-vêtements. Je savais que ça ne suffirait pas mais c’est tout ce que j’ai pris. Dans mes poches, 20€ , un chargeur , des clefs , une carte de bus et des écouteurs. Je suis partie un matin,  sans un mot, comme si j’allais simplement en cours. Je monte dans le bus, écouteurs aux oreilles. Même lui, je ne l’ai pas prévenu. J’arrive à la gare et je prends le premier train pour sa ville. Je m’empresse de prendre une place avec une prise. Pas perdre de batterie, c’est une de mes principales occupations. J’ arrive et l’appelle. Y a-t-il un risque qu’il ne répond pas ? Oui mais il rappellera si c’est le cas. Je le sais. Comme un signe, il répond. , paniqué comme je m’y attendais:
« - T'as quoi ? Il est tôt pour un appel de courtoisie.
-T’es en cours ?  Je ne veux pas lui dire que je suis là. Pour le moment, c’est une surprise.
-Nan pas encore. Tu m’inquiètes, t’as quoi ? Je sens dans sa voix qu’il n'est pas bien.
-Ton sac est fait ? Je suis là »
Je n’ai pas eu a dire plus, il raccroche et envoie un message, comme prévu pour ma batterie.
[ tu es à la gare ? Bus 6 il passe dans 5min normalement à 100 mètres à ta droite dos à la gare. Je le prend dès qu’il passe ici on parlera dedans préviens juste quand tu es dedans biz ]
Je souris et suis les instructions. Je me dirige à ma droite et prend le bus numéro 6. L’ambiance est pesante sans musique mais c’est le pris a payer : 96% de batterie. Pour le moment, ça va, merci le train. Le bus s’arrête à chaque lycée. Je comprends que c’est un bus scolaire. Il monte enfin. et s'assied derrière moi. Je me suis endormie comme une conne. Il me réveille avec un appel sur mon téléphone. Je sursaute et réponds:
« - Oui, je suis dans le bus. Désolée, je me suis endormie .
-Je sais . Retourne-toi » Il rit à ses paroles et raccroche. Je me retourne:
« - T'es con, tu sais ? Allez, viens là. Il se lève et se met à mes côtés.
-Tu aurais pu prévenir hier. 56% et toi?
-89, j’ai fait mon sac cette nuit je savais pas hier.
-Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
-Trop long, on va où?. Il réfléchit un moment.
-Au dernier lycée et on improvise »
On reste silencieux le reste de la route puisque je me rendors contre son épaule, sa veste sur moi. Il me réveille peu avant le dernier arrêt, me laisse sa veste et prend mes sacs. Je plane un peu mais c’est rien. Je descends du bus et le regarde.
« - On va où maintenant ?
-Je connais un coin sympa où on va passer la journée. Ce soir, on prendra le même bus et je passerais chez moi prendre mes affaires et on ira dormir je ne sais pas où. »
Je me laisse conduire jusque l’endroit dit. C’est calme et loin de tout. La journée va être paisible et je pense que c’est mieux avant toutes les épreuves qui nous attendent. Je me pose et le regarde. Comme durant nos appels, moi j'ai froid et lui trop chaud. Je me couvre de sa veste pendant que lui retire son maillot. Ça me fait  sourire. Il s’assoie à côté de moi et annonce :
« -47 et toi ?  Je prends mon téléphone.
-80 tout pile » Il prend mon téléphone et regarde les trains de nuit. Je le regarde faire. Dans nos discussions, nous avions déjà évoqué le fait de voyager de nuit afin de dormir a l’abri mais là, dans le concret, je  préférai dormir ici, à la belle étoile. Je n'ose pas trop lui annoncer puis je me dis que ça serait mieux afin que je garde ma batterie et qu'il ne cherche pas pour rien.
« - Je préférai dormir ici, pour la première nuit. Je tente de voir si il va bien vouloir changer les plans .
-On avait prévu de voyager de nuit nan ? Il est étonné et ça se voit.
-Je sais mais je me sens pas prête à dormir dans le train, tu voudrais bien qu’on dort ici ? »
Je le regarde et attends, il accepte finalement et réserve deux place pour un bus le lendemain, moins cher. Il est actuellement 12h09, on a pas à manger et il commence à faire froid. Je sors de mon sac mon pull et l’enfile. Je lui rends alors sa veste et souris. Je m’installe ensuite sur le sol la tête sur mon sac et je fixe le ciel avec ma capuche. Sa présence me rassure mais je sais que nous jouons à un jeu dangereux. Se retrouver seuls à vivre ensemble. Qui sait comment ça va se finir, mais moi, je ne veux rien changer. Notre amitié est formidable comme ça et n’a pas besoin de modifications. Je le regarde par la suite. Il s’est endormi. Je me lève et met mon gilet, choisis long exprès, sur lui. Je profite pour prendre une légère photo de sa bouille de bébé qui dort. Je me pose et sors ce que j'ai pris pour le repas. Vers 12 :30 je le réveille.
« - Allez la belle au bois dormant, j’ai pris à manger. Ca te dit ?
- Trop » Je lui donne alors la nourriture prévue pour lui, sandwich poulet salade tomate, je sors ensuite une bouteille d'ice tea puis je sors un paquet de 3D au Bacon et un donut. Ma seule valeur sûre, c'est les 3D puisque je l'ai déjà vu en manger lorsque l'on s'était vu. Je mange uniquement quelques uns de ces 3D puis j’attends pour partager le donut en espérant que, comme il est concentré sur son sandwich, il ne le voie pas. Cependant, je crois que j’oublie qui il est.
« - Tiens, manges un peu. Il me tend son sandwich avec un petit regard insistant.
- Merci mais non merci. J’ai pas très faim. Je tente de le dissuader avec un large sourire.
- Tu dois manger sinon tu vas tomber, au moins une bouchée s’il-te-plait. Il a un de ces regards et de ces sourires quand il veut vraiment quelque chose.
- Je connais trop bien ce regard, j’aime pas quand tu gagne. Je prend une bouchée de son sandwich
- J’ai toujours raison » Il se met a rire et je souris en mâchant doucement. Ce fameux regard, il le repose sur moi :  son regard protecteur et qui prend soin de moi, ce regard qui me fait tant douter. Je m'installe sur le gilet qui sert de drap puis je m'endors rapidement.

La FuiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant