La blanche Vérité luit sur nos tristes nuits.
Plus d'un fuit son appel ou n'y prend jamais garde ;
Mu par un clair esprit, moi seul je m'y hasarde,
Je m'y risque ébloui, comme au sortir d'un puits.
Mais être humain m'accable, aller loin je ne puis !
De mon corps prisonnier, quand le ciel je regarde,
Les deux bras étendus et la prunelle hagarde,
Je m'imagine Icare, affranchi, sans appuis.
Elle est là, je la vois, je la sens qui m'attire ;
Et je suis comme un fou fasciné, un lampyre !
Écarquillant les yeux je scrute l'ombre en vain...
Ne pourrai-je emprunter une corde flottante,
Et me hisser au ciel où ta blancheur me tente ?
Ou dois-je avec horreur fuir ton éclat divin ?
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Clelia Maria CASANOVA – 5 novembre 2019
La consigne de reidrev était d'écrire un texte/poème en "écho, ombre ou miroir". Il s'agissait de pasticher une œuvre existante qui devait toutefois rester reconnaissable. J'ai choisi un poème de Sully-Prudhomme, dont je vous livre ci-dessous la version originale.
J'ai conservé la structure du texte (un sonnet) le rythme et surtout les rimes (voire les mots quand j'y suis arrivée) et pour le style, on va dire immodestement que vu que le mien sent souvent la naphtaline, ça colle assez bien, je crois 😁. Pas évident en tout cas, mais un exercice que j'ai trouvé intéressant 😊.
"La blanche Vérité dort au fond d'un grand puits.
Plus d'un fuit cet abîme ou n'y prend jamais garde ;
Moi, par un sombre amour, tout seul je m'y hasarde,
J'y descends à travers la plus noire des nuits.
Et j'entraîne le câble aussi loin que je puis.
Or, je l'ai déroulé jusqu'au bout : je regarde,
Et, les bras étendus, la prunelle hagarde,
J'oscille sans rien voir ni rencontrer d'appuis.
Elle est là cependant, je l'entends qui respire ;
Mais, pendule éternel que sa puissance attire,
Je passe et je repasse et tâte l'ombre en vain.
Ne pourrai-je allonger cette corde flottante,
Ni remonter au jour dont la gaîté me tente ?
Et dois-je dans l'horreur me balancer sans fin ?"
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En Vers et contre tous - Tome II
PoesiaLa suite du journal poétique d'un Coquillage globalement allergique au monde des humains... Poèmes majoritaires, mais quelques textes courts. J'écris comme je pense, et à vos yeux je livre Tout ce qui me construit, les mots qui me délivrent, Ma poés...
