Chapitre 18 – Survivre
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Les vacances d'octobre touchaient déjà à leur fin. Les entraînements s'étaient encore intensifiés mais personne ne rechignait car l'objectif final était de remporter le plus de victoires possibles. Depuis la soirée qu'ils avaient tous passée ensemble chez Aleksei, les adolescents s'étaient vraiment rapprochés au point de ne former qu'un seul et même groupe. Bien entendu, c'était bien deux équipes distinctes qui jouaient sur le terrain mais une solidarité très forte s'était peu à peu mise en place. On aidait un tel qui avait des difficultés au service, ou une autre qui ne s'en sortait pas dans telle matière. Volley et lycée avaient trouvé un équilibre et chacun semblait y trouver son compte.
Chacun ? Peut-être pas tous. Seule Melinda semblait un peu ailleurs ces derniers temps. En effet, des cernes mauves avaient commencé à s'installer lentement sous ses yeux. Tout le monde l'avait remarqué mais sans oser lui dire quoi que ce soit. Aleksei la couvait de son regard sans rien ajouter.
Le cauchemar qu'elle avait fait chez Aleksei quelques jours plus tôt était revenu de manière récurrente. Elle le faisait plusieurs fois par nuit et n'osait plus se rendormir de peur de la revoir encore, de sentir encore ce corps sans vie sur le sien et cette douleur qui la traversait de part en part. Henry avait bien essayé de lui parler mais elle fuyait la conversation. De toute façon, que pouvait-il lui dire ? Il ne pouvait rien faire pour elle. Absolument rien. Tout comme Aleksei. C'était un mal qui n'avait aucun remède. Même le temps ne suffisait pas. Alors, quand tout semble s'écrouler autour de soi et que l'on pense perdre pied, on s'accroche comme on peut à quelque chose. Le volley. Elle avait repris cette habitude de s'enfermer complètement dans ce sport au risque de se blesser, de ne plus pouvoir se relever car elle en faisait trop. Mais quand elle jouait, elle ne pensait plus à rien car la concentration qu'il lui fallait était optimale.
Ce jour-là, ils avaient tous fait une séance de quasiment cinq heures. Épuisés, ils s'étaient rendus dans les douches et même ceux qui sortaient les premiers d'habitude, avaient profité quelques instants supplémentaires de la chaleur de cette eau réconfortante sur leurs corps endoloris. Melinda, comme à l'accoutumée, était restée plus longtemps que les autres. Elle n'était pas capable de dire pourquoi mais l'eau brûlante sur sa peau provoquait en elle une mélancolie qui la submergeait à chaque fois et la vidait totalement de ses forces. Alors elle ne bougeait pas et attendait que la léthargie passe et lui permette à nouveau de respirer. D'avancer.
Aleksei la raccompagna le soir et demeura un peu plus longtemps avec elle, la serrant dans ses bras comme s'il avait peur de la perdre. Pensait-il qu'elle pourrait commettre un acte irréparable ? Melinda était peut-être brisée, c'était vrai, mais jamais cette pensée ne l'avait effleurée. Étonnamment.
« Tu es sûre que tout va bien ? Tu as des cernes et tu sembles épuisée... » Murmura-t-il doucement en replaçant délicatement une mèche de cheveux derrière l'oreille de la jeune fille.
- Juste du mal à dormir. Tout va bien ne t'en fais pas. Je suis plus forte qu'il n'y paraît. »
Elle avait esquissé un sourire ; Aleksei trouva immédiatement qu'il sonnait bien faux. Les choses évoluaient tellement vite avec elle. Il avait un mal fou à suivre. Un jour tout allait bien et le lendemain tout le bonheur du monde était soufflé par une tornade ; sa petite amie se retrouvait alors au bord d'un précipice prête à faire le grand saut...
« Promis. » Ajouta-t-elle avant de déposer un dernier sur ses lèvres puis de le laisser devant la porte d'entrée.
Elle savait qu'elle n'aurait pas dû promettre. Mentir n'était pas la solution. Mais comment expliquer au garçon qu'elle aimait qu'il ne pouvait rien faire ?
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De tes rêves à mes rêves
Teen FictionLycéenne de dix-sept ans et mordue de Volley, Melinda a vécu un drame. Grâce au déménagement de ses parents dans le sud et de nouvelles rencontres, elle remonte lentement la pente et se rend compte que la vie vaut la peine d'être vécue !