Chapitre 1 : Départ

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Chapitre 1 : Départ

Bande-son : Rest in peace and fly away, Sugizo

Les cartons étaient faits. Cette pile interminable de cartons. Ces choses que l'on range pour les mettre ailleurs, que l'on a placé fut un temps et que l'on remue à nouveau. On déplaçait des souvenirs, des tonnes de souvenirs. Bons et mauvais. Ses souvenirs, elle les traînait en laisse jour après jour. Ils la suivaient et la hantaient ; attachés à elle et ne la quittaient jamais. Bien sûr, elle aurait pu laisser les cartons dans cette chambre et dire : « je jette tout, j'oublie tout. » Mais elle n'en n'était pas capable. Qu'il aurait été agréable de faire partie de ces personnes fortes qui tournaient la page pour de bon et oubliaient. Mais elle n'était pas comme cela ; elle ne le serait jamais. Tant pis.

« Melinda, nous partons. Dépêche-toi, ma chérie. »

Onze heures. Il ne fallait pas être en retard afin de pouvoir tout ranger dans cette nouvelle maison achetée par ses parents dans le sud. Si loin. Loin de tout. Loin d'Elle. Pour qu'elle ne pense plus à Elle. Son regard se posa une nouvelle fois dans cette chambre où elles avaient passé tant de bons moments. Le passé laissait place au présent. À l'absence. Son absence emplissait cette pièce et des larmes brûlaient ses yeux. Alors qu'elle s'apprêtait à partir, Melinda ne put s'empêcher de regarder une dernière fois la fenêtre. Sur le rebord, toujours à la même place, se trouvait son vieux ballon de Volley Ball. Son cher ballon. Une si petite chose qui représentait tout un monde : tout son monde.

Ses pas la portèrent alors jusqu'à lui et elle le prit doucement entre ses mains. La peau légèrement rugueuse montrait que l'objet avait beaucoup servi. Il avait été son confident, son ami. Absolument tout.

« Melinda, le temps presse.

- Oui, j'arrive. » finit par répondre la jeune fille afin que sa mère ne monte pas dans les escaliers.

Elle se tourna alors, attrapa son IPod, mit son casque sur ses oreilles, prit son ballon dans ses bras et sortit. La musique la berçait déjà lorsqu'elle s'assit dans la voiture, serrant de toutes ses forces ce ballon comme on serre une bouée de sauvetage.

Ses parents ne la regardaient pas. Ils n'osaient pas. Même si tout avait été fait dans le but d'arranger les choses ; elle savait que cela leur serrait le cœur. Le sien était déjà brisé.

La voiture les amena devant sa maison. Une dernière fois, Melinda la regarda et une boule se logea dans le fond de sa gorge, l'empêchant de déglutir. Elle l'abandonnait. Elle la laissait là. Elle ne voulait pas la quitter... Mais elle n'avait pas le choix.

Ne m'oublie pas toi non plus. Promets-le-moi. Où que tu sois.

Peu à peu, ses yeux se fermèrent et elle s'endormit.

De tes rêves à mes rêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant