Chapitre 15 :

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J'essaye de tirer le plus possible sur le tissu de mon t-shirt pour pouvoir me couvrir le nez. Ce matin encore les SS sont venus me chercher plus tôt que d'habitude. Je crois que c'est parce qu'avec le froid beaucoup de prisonniers sont morts. Il faut bien quelqu'un pour les remplacer.

J'enfonce mes mains dans les petites poches que j'ai réussit à me coudre grâce à des chutes de tissus que j'ai récupéré à la station de tri. Pour la première fois depuis des semaines je ne souffre plus. Mon nouveau travail est certes contraignant mais au moins je ne suis pas dehors, dans la neige. Alors que pleins d'autres sont malades, moi je résiste encore, et ça, je le dois à Maximilian.

J'ai du mal à savoir où nous en sommes. Je crois que je l'aime mais je n'arrive pas à le comprendre. Je sais que sa vie n'est pas simple, la mienne non plus d'ailleurs, mais j'ai l'impression qu'il me ment sur quelque chose. Je crois que tant que nous serons ici, j'aurais du mal à savoir ce qu'il pense vraiment à propos de nous. Et puis, quand il dit qu'il a fait des choses horribles, de quoi peut-il bien parler ? En tout cas, je pense que peut importe ce qu'il ait pu faire, je n'arriverai jamais à lui en tenir rigueur.

Je décide d'arrêter d'essayer de fourrer mon nez dans mon col et précipite le pas pour me mettre plus vite au chaud. Soudain on m'attrape Le Bras avec force et on me tire derrière un mur. Les sens en alerte, je me débats de toute mes forces, alors que mon assaillant plaque une main sur ma bouche. L'assaillant est grand, voire même immense. Je donne un coup de pied dans son tibia et un coup de coude dans ses parties. Un grognement retentit.

- Scheiß Aline ! Es ist Maximilian !

Immédiatement je me calme et il me lâche. Je me retourne vers lui. Le jeune homme est plié en deux, une grimace de douleur sur le visage.

- Oh mon Dieu ! Maximilian je suis désolée !

- Es...es ist gut...

Sans réfléchir, je me mets sur la pointe des pieds et je lui embrasse la joue. Je me recule, le rouge aux joues.

- Ça va mieux ?

- Ça peut aller...

Je me mets une nouvelle fois sur la pointe des pieds et cette fois je lui embrasse les lèvres.

- Et la ?

- Je suis guéri. sourit-il.

- Parfait. Maintenant dis moi pourquoi tu m'as presque kidnappé.

Son sourire disparaît aussitôt. Il lance quelques coups d'œil aux alentours, d'un air méfiant. Puis finalement il reprend en chuchotant.

- On a un gros problème.

- Quoi ?

- Kreiner. L'autre jour il m'a menacé.

- Tu crois qu'il sait pour nous ? Demandais-Je horrifiée.

- Ich...Ich Weiss es nicht... mais en tout cas il sait quelque chose, c'est certain... il a dit qu'il allait finir par me coincer et tout révéler à mon père.

- Oh mon Dieu ! Qu'est ce qu'on fait du coup ?

- Je vais faire profil bas. Il faut aussi que l'on se voit le moins possible.

- D'accord. Répondis-Je, en essayant de cacher ma frustration. Mais s'il le découvre et qu'il avertit ton père ?

- Il va falloir qu'on se prépare à fuir.

- Fuir ?!

- Si on reste ici, tu vas te faire tuer et moi aussi. Hors de question que tu meurs. Alors on va préparer un plan d'évasion pour la semaine prochaine. Quoi qu'il se passe dans les jours suivants, tu dois et tu vas sortir d'ici. Si je viens te voir, n'importe quand, et que je te dis quelque chose d'horriblement ignoble, c'est que ce sera le signal, d'accord ?!

En un battement de CœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant