Je me rapproche un peu plus de sa poitrine et entends de nouveau le bruit d'un faible battement. Mon Dieu ! Il n'est pas mort ! Il faut que je fasse absolument quelque chose. J'essaye de réfléchir mais je n'ai aucune idée d'où je devrais aller. Nous sommes en plein milieu de la Pologne, je ne parle pas polonais et je ne connais personne ni aucun lieu sûr.
- Ne t'inquiètes pas Max, je vais trouver une solution, je te le promets, chuchotais-Je, en lui serrant la main.
Bien évidement il ne me répond pas et reste aussi immobile que si il était mort. Il faut que je trouve le moyen de le faire soigner puis nous essayerons d'aller dans le sud de la France, là bas ils sont encore libres, enfin j'espère.
Le libre fil de mes pensées est coupé par des bruits de pas. Je me mets à paniquer. C'est Kreiner ! Il arrive ! Il faut absolument que je trouve de quoi me défendre. Je n'ai pas d'arme mais Maximilian doit en avoir une. Je fouille alors dans ses poches avec frénésie. Je finis par trouver un couteau à cran d'arrêt accroché à sa ceinture. Je le détache et m'en saisis. Je ne sais pas trop comment le tenir pour avoir l'air menaçante. Ça se voit à des kilomètres que je ne sais pas m'en servir mais c'est tout ce que j'ai.
Les feuilles s'écartent et dans un réflexe protecteur je serre Maximilian contre moi.
Un jeune homme de 14 ans environ apparaît.
- tato! tato! szybko! chodź!
J'ignore ce qu'il dit alors même s'il s'agit d'un enfant je serre la lame plus fermement dans ma main. Un homme d'une quarantaine d'années arrive en courant derrière lui. Merde ! Je m'agrippe à Max plus farouchement. Dès qu'il me voit il lève les mains pour me montrer qu'il n'est pas armé. Je me détends un peu mais reste tout de même sur mes gardes.
- nie bój się, że chcemy Ci pomóc.
- Je... je ne comprends rien, bredouillais-Je.
- Sie müssen kein Angst haben, wir wollen sie helfen.
- Helfen ? Demandais-Je, voulant m'assurer qu'il ne me voulait que du bien.
- Ja. Nür helfen. Wir haben die Bombe gehört und wir wollen die Gefängner helfen.
- Czy zabiłeś nazistę?!!! Me demande le garçon.
- Er will Wissen, ob Sie der Nazi umgebracht haben. Le traduit l'homme.
Je manque de m'étrangler en me rendant compte que tout ceci est si étrange. Personne ne pourrait s'imaginer qu'une juive comme moi puisse avoir des sentiments pour un nazi. Je m'empresse de secouer la tête. Des bruits de voix se font entendre dans les bois. La panique monte. Je ne connais pas cet homme et ce garçon mais ils semblent être mon seul moyen de m'en sortir.
- Helfen uns bitte ! Die Nazis ! Sie haben Maximilian erschossen und ich bin der nächste !
- Ist der Nazi töt ? Demande l'homme.
- Ich glaube nicht aber Sie müssen ihn auch helfen ! Er ist nicht wie die anderen ! Er hat mich gereten !
L'homme semble réfléchir. Il se tourne vers son fils et ils se lancent dans un débat. J'ai du mal à savoir qui est pour et qui est contre.
- tato to niebezpieczne! naziści ich szukają ! S'écria le garçon.
- Rhakoj! powiedzieliśmy, że uratujemy więźniów! ona jest jedna!
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En un battement de Cœur
Historical FictionAline a 19 ans, elle est juive et résistante. Son pire démon : les nazis. Déportée à Auschwitz, elle va comprendre que rien n'est prédéfini, découvrir que parmi ces soldats certains ont un cœur. Le Reichführer Himmler est l'exception qui confirme la...