Je pousse un profond soupire et décide de fermer les yeux un cours instant. Je n'arrive pas à travailler, tout ce à quoi je suis capable de penser c'est que bientôt nous allons devoir nous enfuir mais je n'ai aucune idée de comment. Aline est beaucoup trop grande pour rentrer dans ma valise et si nous voulons que ça marche il va falloir que nous procédions de nuit.
Mon père mène sa dictature dans le camp. Le seul point positif c'est qu'il a reprit son rôle, je n'ai donc plus à être directement responsable de toutes ces personnes qui périssent dans le camp. Bon, il m'a quand même laissé la paperasse. Ça fait au moins une heure que je dois remplir ce contre rendu qui va partir directement pour le Führer.
On frappe à la porte. Soulagé que l'on vienne me soustraire à mon travail besogneux, je cris au nouveau venu d'entrer. La porte s'ouvre sur Herta. Elle porte toujours son traditionnel uniforme de la Wehrmacht. Je crois qu'elle est née avec. Je ne pense même pas pouvoir l'imaginer sans.
- Ja ? Was passiert ?
- Ihr Vater will Sie sehen, Herr Himmler.
- Danke Herta. Soupirais-Je.
Elle referme la porte. Super. Mon dragon de père a besoin de moi. La seule chose que j'espère c'est que ce ne sera pas long. Je ne prends même pas mon manteau, comme si cela signifie que je vais revenir bientôt. Croisons les doigts.
Je sors du bâtiment et comme à chaque fois que je passe devant la station de tri, je me demande comment va Aline. J'arrive rapidement dans le bureau, plus rapidement que prévu même.
Mon père est derrière son bureau et il me fixe, une lueur de prédateur dans le regard. Cela n'augure rien de bon. J'essaye de prendre un air un temps soit peu détendu mais je suis tendu.
- Sie wollen mich sehen ?
- Ja. Ich habe nür eine Frage für dich : Liebst du sie ?
J'ai l'impression de recevoir un coup de poing en plein dans l'estomac. Mon souffle se coupe et une peur incontrôlable monte dans mes veines. Il est au courant, il nous a vu ou quelqu'un nous a dénoncé ! C'est fini !
- Wer ? Demandais-Je, en dissimulant à peine mes tremblements de voix.
- Deine Familie.
- Ja, Natürlich. Répondis-je, soulagé.
- Denkst du, dass dein Vater ein Idioten ist ?
- Nein, natürlich nicht !
- Also du bist ein Idioten.
- Ich verstehe nicht...
Je mens. Bien sûr que j'ai compris. Il sait tout et le calme qu'il affiche est encore plus effrayant que s'il avait hurlé sur moi. J'ai l'impression qu'il est capable de me tirer une balle en pleine tête maintenant, là dans son bureau.
- BELÜGT MIR NICHT !!!
J'accuse le coup en silence.
- WIE WURDEN SIE EINEN JÜDISCHEN HÜRREN LIEBEN? !!! DU SCHÄMST DIE SCHÄMME UNSERER FAMILIE !!
Ok. S'en est trop. Il sait tout de toute façon. Nous sommes déjà fichu. Je n'ai plus rien à perdre.
- SCHLIESSEN SIE IHREN GRIFF! JA, SIE HÖREN! SCHLIESSEN SIE IHREN GRIFF! SIE UND IHRE NAZISCHEN IDEEN ! FUCK DICH !
Mon père prend un air choqué alors que moi, je ne me suis jamais senti aussi bien.
- WAGEN SIE, AUF DIESEM TON MIT IHREM VATER ZU SPRECHEN? !!
- SIE SIND KEIN VATER FÜR MICH !!
- RAUS !! RAUS !! ICH WILL DICH NIE WIEDER SEHEN !!!
- ICH BIN EINVERSTANDEN !!
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En un battement de Cœur
Tiểu thuyết Lịch sửAline a 19 ans, elle est juive et résistante. Son pire démon : les nazis. Déportée à Auschwitz, elle va comprendre que rien n'est prédéfini, découvrir que parmi ces soldats certains ont un cœur. Le Reichführer Himmler est l'exception qui confirme la...