Chapitre 18:

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Point de vue de Jules:

Aline me sert une dernière fois dans ses bras et je ressens une profonde tristesse. Elle était ma seule amie ici et maintenant elle est partie. Enfin, pas le temps pour les pleurnicheries. Si je veux sauver mon amie et son nazi, mon Dieu elle me tuerait si elle savait que je l'appelle comme ça, bref il faut que je trouve une idée de diversion et vite. Déjà il y a Kreiner par terre et il faut à tout pris que je le planque sinon tout le monde saura où je suis.

Je m'approche de son corps inconscient et sans préambule, je le tire par les pieds en faisant exprès de faire rebondir sa tête sur chaque latte de bois. Enfoiré tu l'as bien mérité. Je trouve un vieux placard et je décide de l'y enfermer. Bien sûr monsieur de la race supérieur est trop grand pour un modeste placard. Je le plie en deux et le rentre dans le placard. Je ferme à clé et commence à faire les 100 pas.

Passons un peu en revu la situation, Aline et Himmler sont en fuite et absolument tout le camp les cherche. Il va falloir une diversion aussi énorme que possible pour qu'ils soient tous attirés au même endroit. Mais dans le fond qu'est ce que les nazis aiment plus que tuer des gens ? Leur petit confort. Je crois qu'ils n'apprécieraient pas si l'on détruisait leur maison. Ils ont bien détruit toute ma vie pourtant.

Une rage sourde monte en moi. Ces enfoirés m'ont tout pris : ma famille, l'amour de ma vie, mes amis, ma maison, mon argent ! Tout ! Ils n'auront pas Aline ! Je m'en fais un point d'honneur.

Je vais tout faire exploser. Tout. Il ne restera que des cendres de ce foutu camp. J'ai fait des études de chimie et de pyrotechniques. Je devrais pouvoir trouver de quoi faire une bombe incendiaire avec tout ce qu'il y a ici. La question reste où et comment je la pose.

La réponse s'impose à mon esprit : le block d'habitation des SS. Tous les officiers doivent être dehors, à la recherche des fugitifs. Il n'y aura personne là bas et pendant qu'ils penseront être les maîtres du monde, je ferais exploser tout leur petit confort. Ce n'est qu'une faible vengeance comparée à tout ce qu'ils ont fait.

Remonté à bloque, je sors du bâtiment et à peine ai-je mis un pied dehors que j'aperçois au loin une patrouille de soldats. Ouh ! Ils ne sont pas là pour rigoler cela. Leur chef leur hurle des ordres que je ne comprends pas mais j'en devine bien le sens.

Je décide de marcher d'un pas habituel pour éviter d'attirer les soupçons. Après tout ce n'est pas moi qu'ils cherchent. Je me dirige alors normalement vers le bâtiment des officiers. J'ouvre la porte et entre dans le hall.

- Haben Sie Herr Himmler gesehen ? S'exclame une voix de femme.

Je sursaute et relève la tête. Merde ! Une secrétaire me fixe de derrière son bureau d'accueil, l'air inquiète. J'hésite entre sortir en courant et rester ici. Elle n'a pas l'air dangereuse, elle ne me semble pas armée. Si elle tente quelque chose, je peux la maîtriser facilement. Je m'avance tout de même vers elle, les mains levées.

- Haben Sie Herr Himmler gesehen ? Reprend t-elle.

- Wer ?

Mon Dieu ce que mon allemand est horrible ! Elle semble surprise que j'ai compris sa question:

- Maximilian Himmler ? Haben Sie Maximilian Himmler gesehen ?

- Warum wollen sie ihn finden ?

- Weil wenn die Soldaten ihn gefunden werden, wird er tot sein.

- Sie lieben ihn, oder ?

- Wie...

- Ich habe nicht viel Zeit. Wenn Sie ihn retten wollen, mussen Sie mir helfen.

En un battement de CœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant