Jour 14 : pleine mer

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Ecrit par la femme du capitaine, stordiany

Consigne : découverte publique de la liaison avec le marin.


Le regard perdu dans la mer des Caraïbes me rappelle ses yeux à lui. Je monte ma cigarette à mes lèvres. Le bout orange légèrement coloré par le rouge de mon rouge à lèvre. Je relâche la fumée toxique, ce qui laisse un petit nuage grisâtre au-dessus de moi.

J'ai commencé a fumer quand j'avais 14 ans pour m'évader de tous ce que me faisait subir mes parents. La cigarette m'évite de stresser, me calme quand je suis énervée ou triste.

Je décoince une nouvelle fois le filtre entre mes lèvres. Mes mains tremblent légèrement par le stresse qui s'empare de moi depuis que je sais que Oscar a pris les paquets de cigarettes dans la chambre de John.

Et si ils le suspectaient juste pour ça ?

Je lui ai demandé de récupérer cette montre, c'est de ma faute s'il se faisait arrêté. Même si, ce bijou à une valeur inestimable, pour rien au monde je la revendrai.

Mathieu me l'a offerte pour notre mariage et je l'ai donnée à John quand nous avons pris des chemins différents, en lui promettant qu'un jour nous nous retrouverons. Lors de cette promesse, je ne penserais jamais qu'il se ferait tuer.

J'enlève la montre de mon poignet laissant apparaître mon tatouage, une petite tortue dessinée sur ma peau. Elle a une seule signification, mon changement de vie avec le capitaine de ce navire.

Un long soupire s'échappe de ma bouche et je dessine du bout des doigts le cadran de cette montre en or vingt-quatre carats avec différents diamants dessus. Une larme s'échappe de mes yeux noisette.

Mon dieu Avery arrête de chialer, me répété-je.

J'essuie énergiquement ma larme.

Je te vengerais mon ami !

On se connaissait depuis aussi longtemps que je me souviennes, il vivait juste à côté de chez moi et le nombre de fois où nous embêtions les voisins de l'un de ses fichus quartiers insalubres et délabrés. Ce genre d'endroit qui pue le joint à plein nez comme on dit : on ne choisit pas d'où l'on vient ! 

Je passe une main frustrée sur mon visage et remarque qu'il y a quelques taches noires sur ma paume.

Merde, mon mascara a coulé !

Sans plus attendre. J'éteins mon mégot avec le cendrier et rejoins ma cabine en essayant de cacher le plus possible mon visage.

Je me mets devant le grand miroir de la salle de bain et souffle en voyant mon reflet. Mes yeux sont soulignés par des cernes très bleutées et le mascara qui a coulé accentue un peu plus le tout.

J'attrape le démaquillant et enlève tout le noir qui me fait carrément ressembler à un panda. Je me mets de l'anti-cernes pour cacher les résidus de ces nuits désastreuses. Par la suite, je continue à me donner un air un peu moins pâle et avec plus de fraîcheur.

Mon mascara dans la main, je tente de recourber mes cils et me donner un regard de biche. Néanmoins, mon téléphone n'est pas du même avis et la sonnerie qui retentit me fait sursauter et fait déraper mon mascara.

Faudrait peut-être que je pense à diminuer la sonnerie de mon cellulaire. Mon regard se porte sur le message que je viens de recevoir de Mathieu :

« Dans 5 minutes au restaurant et sois pas en retard ! »

Je souffle en voyant la froideur de ce message pas un « mon cœur » et encore moins un « Je t'aime ». Juste des mots remplis de la froideur et la haine de Mathieu. À vrai dire, je ne sais même plus si nous sommes mariés ou non, vu à quel point mon mari est distant, même froid.

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