Jour 15 : Equateur

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Ecrit par Mély Adams l'actrice, Fizzy_18

Consigne : troisième indice.


─ Excusez-moi, j'ai égaré ma carte de ma chambre, vous pourriez m'ouvrir ? demandé-je poliment, à une femme de ménage qui passe avec son chariot.

Cette petite femme brune ouvre grand les yeux en me voyant, suivi d'un fin cri aigu digne des plus grandes hystériques de la terre.

─ Oh, bonjour. Je suis tellement contente de vous voir. Enfin, que vous me voyez plutôt. Je ne vous vois que de loin. Vous savez, j'ai regardé tous vos films au moins trente fois, je connais vos répliques par cœur. Ça agace pas mal mon mari, mais bon. J'adore aussi votre série...

─ Hum, coupé-je. Alors, pour la chambre ?

Je préfère ne pas rentrer dans le sujet de ma carrière. J'aime mes fans, mais quand ils ne sont pas envahissants, et là je veux juste rentrer dans la chambre.

─ Veuillez m'excuser mademoiselle Adams, oui bien sûr.

J'ai beau l'avoir remballé, sa bonne humeur est encore là. Elle s'avance doucement sa carte à la main, quand elle m'interroge subitement :

─ Mais ce n'est pas votre chambre, vous êtes à l'étage au-dessus.

C'était évident, qu'elle connaissait où se trouvait ma chambre. En effet, mon plan était de soudoyer un des femmes de ménages pour entrer dans la chambre de ma manager.

─ Oui, j'ai besoin d'un script pour mon prochain film et il se trouve dans la chambre d'Amanda, mais je ne veux pas la déranger.

Elle avale mon mensonge, comme un nouveau-né boit son biberon. Après avoir signé un autographe et une photo, cette femme de ménage m'ouvre puis pars avec un grand sourire aux lèvres. Alors, où est-ce qu'il peut-être ?

Je suis à la recherche du contrat pour ce nouveau film. Mon avocat m'a appelé ce matin, pour voir des renseignements sur je-ne-sais-quoi. Je suis actrice moi, pas quelqu'un qui travaille dans les affaires.

Pourtant, il n'y a pas trente-six mille cachettes possibles, sa cabine de chambre est minuscule. Tellement étroite, que j'ai bien failli devenir claustrophobe dès l'instant où j'ai passé la porte. À peine, on ouvre la porte qu'elle touche directement l'armoire, le lit double se situe à même pas un mètre, juste en face d'un bureau. Tout ça, très proche les un des autres, avec un balcon avec vue sur la mer. Heureusement que j'ai réclamé une suite !

Je fais volte-face en soufflant, après avoir terminé de fouiller dans la table de chevet. Où Amanda pourrait le ranger ? Je me maudis intérieurement, quand mon regard se pose sur le bureau parfaitement rangé. Quelle idiote je suis, un manager range ses papiers importants dans son bureau.

Digne d'un renard se jetant sur sa proie, je me rue et ouvre le premier tiroir. Je n'y trouve rien de bien intéressant, à part des tas de scripts, j'espère qu'elle ne compte pas me faire faire tout ça. Je suis fabuleuse, mais il y a une limite quand même.

Le deuxième tiroir en revanche est assez étrange. Je fronce les sourcil en voyant ce qu'il se cache à l'intérieur.

Des photos de moi ?

Mon cœur manque un battement quand je remarque que ce ne sont pas des photos prises par des journalistes, mais des photos que je n'avais jamais vu avant, prises à mon insu.

Je les parcours en vitesse chacune d'entre elles, il y en a une de moi invitée sur un plateau télé, mais ça date de mes débuts, au moins plus de cinq ans.

Mes yeux commencent légèrement à me piquer, quand je reconnais John sur les autres. Je m'oblige à les détacher de ces photos. Il ne faut pas que je me remette à pleurer, c'est pas le moment.

Au fond de tout cet océan de photographie, un papier soigneusement plié, que j'ouvre sans retenue. Ces photos doivent être certainement prises pour une édition spéciale d'un magazine regroupant toutes mes années de célébrité. Je ne vois que ce prétexte-là.

« Pourquoi depuis la première fois que je l'ai vue je ne peux m'empêcher de penser à elle ? Elle est tellement belle, intelligente, tout chez elle m'attire, serait-ce une obsession ? Une envie de prendre des risques ? Ou tout simplement l'amour ? Chaque jour où je la vois je me retiens comme je peux pour ne pas flancher. Je ne comprends pas ce qu'elle peut trouver à ce John, c'est un abruti de première qui ne la mérite pas du tout, chaque fois que je les vois ça me brûle de l'intérieur, comme un mélange de colère, d'amour et de jalousie qui aurait explosé à l'intérieur de moi. Je n'en peux plus c'est encore plus dur que de la voir avec d'autres hommes, je vais craquer, et personne ne sera là pour me retenir. »

─ C'est impossible...

Que je plaise ne me choque pas, je suis tout simplement surprise. Jamais, je ne me serais doutée de quelque chose, Amanda est tout le temps professionnelle, elle n'a tenté aucun rapprochement ou autre, me faisant croire, qu'elle éprouverait des sentiments pour moi.

Je relis, ces quelques lignes, pour en être certaine. Mais, oui je reconnais son écriture.

« Je vais craquer, et personne ne sera là pour me retenir. » Craquer de quoi ? Amanda comptait faire quoi à John si on ne l'avait pas assassiné. Et si, non.

Amanda ne pourrait tuer un homme juste parce qu'elle ressent des sentiments pour moi ? Non, ce n'est pas son genre, je la connais depuis plus de cinq ans. Une petite voix dans ma tête me souffle qu'on ne connaît jamais réellement quelqu'un. On est tous différents et l'espèce humaine est douée pour cacher ce qu'elle ne souhaite montrer. Donc, en théorie, Amanda aurait très bien pu le faire.

Alors que je suis plongée dans mes pensées, le bruit de pas devant la porte me fait lâcher la lettre. J'ouvre précipitamment le balcon, et me cache sur le côté. Peut-être que c'est uniquement la femme de ménage, mais si c'est Amanda, il ne faut en aucun cas, qu'elle sache que j'ai trouvé ses photos et surtout cette lettre.

Manque de chance pour moi, j'entends la voix de ma manager parlant au téléphone, avant de l'entendre paniquer :

─ Quelle femme de ménage a osé fouiller dans mes affaires ! Ils vont m'entendre à la réception, hurle-t-elle en claquant la porte.

J'attends encore cinq minutes, avant de me faufiler hors dans sa chambre pour retourner dans la mienne. Mes pensées sont encore perturbées par cette découverte, mais je ne peux pas garder cette information pour moi. Qu'importe la nécessité professionnelle, je dois faire la lumière sur cette histoire et qui mieux que le capitaine pour m'aider ?

Murder PartyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant