Jour 17 : Pérou

35 6 0
                                    

Ecrit par Louis Grey, l'avocat junior, Merrrrys

Consigne : quatrième indice (découverte et exposition de la société secrète)


Vous voulez que je sois honnête ? Eh bien, pour faire court : rien ne va dans cette croisière. Depuis la disparition de John, la découverte de son corps et les interrogatoires de la police qui nous poussent à douter de n'importe qui présent sur ce bateau, il faut avouer que la majorité des passagers sont à la fois terrorisés et stressés. 

Pour certaines personnes, ils sont là pour se débarrasser du stress dû au travail acharné. D'autres sont présents pour passer un moment auprès de leurs familles et encore il y a ceux qui veulent juste profiter de leur vie, avant que la mort ne les emporte d'une manière inattendue comme ce pauvre John. 

Les doutes, les chuchotements dans chaque recoin, les interrogations, et les renseignements ne font que m'angoisser et me rajouter un poids sur le dos. Je n'arrive pas à croire tout cela m'arrive pile au moment où je voulais avoir des moments plus solides auprès de ma mère. 

La vie est incroyable, la manière dont les événements se déroulent est juste pathétique et ennuyante. Je ne souhaite qu'une chose : attraper le coupable avant que la situation empire. 

Bien installé dans ma terrasse à profiter du bon temps et de l'éclat de la mer, je ne vous cache pas le fait que je fais tout ça juste pour m'évader du monde extérieur. Ma mères'avère être très distante à mon égard pour je ne sais quelle raison. Parfois, elle me donne l'impression qu'elle me soupçonne pour ce maudit meurtre. 

En fait, à chaque fois que je regarde ceux qui m'entourent, chacun d'eux a l'air de douter, même de son proche. Personnellement, je ne fais pas confiance à la police, ces derniers sont la première cible qui d'après moi peuvent être achetés par le meurtrier. Une bonne somme d'argent et le tour est joué. 

Quel imbécile commettrait un meurtre sur un bateau de croisière. Il sait pertinemment qu'il n'a nul par où se cacher. Il est parmi nous, il est proche de nous.Malheureusement, on ne le voit pas. On discute sûrement avec lui tous les jours, on boit des verres de vin chaque soir ensemble. Mais qui est-ce ? 

Personne n'a la réponse. 

Je me redresse du transat et pénètre dans ma cabine. Je regagne la salle de bain pour me laver les mains et me filer de l'eau sur le visage. Une tentative de me réveiller de ce cauchemar et de cette malédiction. 

J'entends la porte s'ouvrir puis se fermer, c'est sûrement ma mère qui rentre enfin. Nos échanges étaient devenus rares depuis ce meurtre. C'est comme si elle me cachait un truc. Sinon, il n'y aurait aucune raison pour qu'elle m'ignore à ce point-là. 

Au moment où je m'apprête à sortir pour la rejoindre, je l'entends parler à quelqu'un. Une conversation qui a l'air très intéressante. 

— La police t'a interrogé une deuxième fois ? demande ma mère, comme si elle se doutait de quelque chose. 

J'ouvre légèrement ma porte et arrive à la voir, le téléphone collé à l'oreille. 

— Nous devons nous réunir pour clarifier les choses. 

Je n'arrive pas à distinguer la voix de l'interlocuteur.

— D'accord, 18h30 c'est parfait. 

Et elle raccroche. Quelle réunion ? 

Les doutes, c'est tout ce que je ressens au fond de moi.Aurais-je le droit de soupçonner ma propre mère ? Non,c'est ridicule. 

Mais tout compte fait, il faut à tout prix que je sache à qui elle parlait. Je ne suis pas invité à cette réunion, mais je vais bien assister en cachette. 

Je pousse la porte de la salle de bain et sort enfin. Ma mère se retourne vers moi brusquement. Décidément, elle ne s'attendait pas à me voir. 

— Qu'est-ce que tu fais là ? me demande-t-elle, choquée. 

Je comprends parfaitement sa réaction. Elle est en train de se demander si j'ai entendu sa conversation avec je-ne-sais-qui. Et oui, chère mère, j'ai bien tout capté. 

— Je suis dans ma chambre, où veux-tu que je sois ? 

 — Ah ! Je croyais que tu étais au bar. 

— Eh bien, ce n'est pas le cas, dis-je en souriant tout en faisant semblant de m'installer dans le lit. 

— Dis mère, tu ne voudrais pas qu'on dîne ensemble ce soir ? 

— Oui bien sûr, pourquoi pas. 

Elle m'a répondu d'une manière naturelle. Ma mère est à la fois une très bonne avocate mais aussi une actrice très douée. Elle joue son rôle à la perfection, comme cette fameuse Mély Adams. 

— Bien, on se retrouve vers 18h30 alors ! 

Ce qu'elle ignore c'est que je suis beaucoup plus malin que ce qu'elle croit. 

Je vois son visage se décomposer. Elle ne me répond pas, ne sachant pas quoi dire. Je l'ai pris de court et elle est dans l'obligation de trouver un mensonge. 

— Tout va bien mère ? 

Elle pose ses yeux sur moi, cette fois elle incarne très mal son personnage. Ça se voit de loin qu'elle est déstabilisée. 

— Oui tout va bien, mais je viens de me souvenir qu'Amanda m'a appelé pour boire un verre avec elle vers 18h15 alors on devra retarder ce dîner pour demain, ça te va ? 

Je suis mort de rire à l'intérieur de moi-même. Je le savais, elle me cache quelque chose très secret à ce que je vois. S'il y a une chose que je déteste le plus, c'est le mensonge. 

 — Pas de soucis. 

Sur ce, elle part s'installer sur la terrasse pour éviter une question de plus de ma part. 

18h25 : 

Ma mère vient tout juste de sortir de la cabine. Sans éveiller aucun soupçon de sa part, je la suis de loin. Suivant le sonde ses talons claquant fort dans les longs couloirs, je m'aventure vers sa poursuite pour enfin découvrir ce qu'elle manigance dernière mon dos. 

Arrivé au bar du bateau, je la vois prendre place à une table où plusieurs personnes sont réunies. 

Je visualise toutes les places disponibles et tombe sur une chaise placée dans un petit recoin près de l'emplacement de cette réunion. Sans plus tarder, j'enfile ma casquette et mes lunettes de soleil. 

Vous allez dire, oh il joue au détective. Clairement pas. La situation a l'air bien plus grave que ce qu'on croit.Prenant place, j'arrive à reconnaître tout le monde. La manager de Mély Adams, la femme du capitaine et même cette écrivaine. Que font-ils tous ici ? 

— Faites très attention, la police peut soupçonner n'importe qui présent sur cette table ! dit la manager. 

 — Je me suis déjà fait interroger pour la deuxième fois depuis que le meurtre a été commis, prend parole la femme du capitaine. 

Ma mère a l'air préoccupé. Elle regarde chacune des personnes présentes et réclame : 

— Si on ne fait pas attention, ils peuvent nous soupçonner et nous serons obligées de leur parler de notre société secrète et tout ce qui en découle. 

— Oui, il faut faire attention cette société ne doit être découverte par personne. 

Je ne crois pas ce que je viens d'entendre. 

Alors comme ça, ma mère et tous ces gens réunis font partie d'une société secrète. Et s'ils veulent tant cacher leur lien commun, alors ils sont sûrement impliqués dans le meurtre de John, ou du moins ils doivent sûrement connaître des détails que la police ignore.Dans ce cas là, tout doit être dévoilé ce soir.

Murder PartyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant