Jour 18 : Pérou

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Ecrit par le capitaine, Mathieu Crowley talidup_

Consigne : interrogatoire des membres de la société secrète (1/2)


Je suis réveillé par un bruit répétitif. Je grogne. Je ne suis pas d'humeur. Mon dos me lance et ma joue me picote. Il faut avouer que ma position n'est pas des plus agréables pour effectuer un petit somme. Un verre de whisky me nargue à quelques centimètres de mon visage. Son contenu m'attire irrésistiblement. Je me rappelle mettre rabattu sur cette boisson puisque mon stock de rhum avait été vidé. À qui la faute ! me souffle ma conscience.

Quand je pense à ces belles paroles, ma volonté de retrouver la fougue de ma jeunesse pour avoir accès à une nouvelle vie s'est éteinte aussi vite qu'elle est arrivée. Je suis réduit à l'état d'ivrogne en hibernation qui ne sort même plus de sa cabine. À quoi bon bouger, sortir pour croiser les faux sourires et entendre les critiques de ces hypocrites ne m'intéresse plus. Oh grâce, on dirait une fillette. Je dois me ressaisir, malgré la difficulté. Ce n'est qu'une des nombreuses étapes de la vie. Ces épreuves nous renforcent et nous rapprochent un peu plus de la vérité de chacun. En conséquence, ma vérité à moi est simple : ne croire en personne. L'amour et l'amitié sont des mythes auquel l'être humain se raccroche désespérément. Seulement il finit toujours par être déçu.

Les coups recommencent plus fortement cette fois-ci et je me redresse pour aller accueillir mon charmant visiteur. Tel un papy, mes muscles engourdis me tirent et je me traîne maladroitement jusqu'à la porte. Les tambourinements se font plus violents et je murmure d'une voix pâteuse :

— J'arrive, ne soyez pas si pressé.

À peine le verrou actionné que la porte entre violemment en collision avec mon nez. La douleur du coup m'arrache une plainte et je recule de quelques pas tout en me tenant le nez. Un liquide chaud parcoure le chemin qui conduit à ma bouche. Pouah ! Du sang !

— Oh, mince, pardon, je suis vraiment navré, je ne voulais pas...

Tiens, je l'avais presque oublié lui. Je le dévisage tentant de mettre un nom à ce jeune homme, mais rien ne me vient. Ce dernier fouille prestement dans la poche sa veste et me tend un mouchoir en tissu soigneusement plié.

— Tiens, prend ça. Je me permets de te tutoyer, nous avons le même âge alors...

J'attrape l'étoffe et la presse contre l'arête de mon nez. Je me débarrasse du liquide rougeâtre qui coule le long de mon menton. Mon interlocuteur examine ma tenue, c'est vrai qu'elle n'est pas réellement en bon état. Mon veston est ouvert, donnant une vue sur ma chemise plus que froissée qui ressort bêtement de mon pantalon. Mes cheveux sont en bataille et des cernes entourent mes yeux vairons.

— Excuse-moi mais qui es-tu ? je demande.

— Maître Louis Grey, capitaine. J'espère que je ne vous dérange pas.

Il balaye la cabine du regard pour finir par fixer les nombreuses bouteilles qui recouvrent mon bureau. Mal à l'aise, je lui réponds vaguement que je traverse une mauvaise passe. Puis ce dernier, semblant se rappeler la raison de sa venue, reprend soudainement une expression sérieuse et déclare :

— J'ai besoin de votre aide. J'ai cru comprendre que vous travaillez en étroite collaboration avec la brigade criminelle ?

— C'est exact.

— Bien, avant de commencer, vous devez me promettre que toutes les informations que nous énoncerons prochainement resteront confidentielles ?

Le ton employé me fait vaguement comprendre que la situation est grave. Instinctivement je me redresse et adopte une mine des plus sérieuses. Je désigne un fauteuil à mon invité et prends place face à lui.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 25, 2020 ⏰

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