Jour 6 : pleine mer

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Ecrit par l'écrivain Mia Wilson, Evermoon03

Consigne : découverte du corps.


Les paroles de John se ressassent inlassablement dans mon esprit. Comment est-il possible de prévoir sa mort ? C'est probablement impossible lorsqu'on y pense et pourtant, il est persuadé que son heure va bientôt sonner et bizarrement, j'ai la même impression que lui. Je ne sais pas si c'est à force d'écrire des romans policiers ou si c'est simplement mon instinct, mais je comprends son point de vue. Et d'ailleurs j'ai un mauvais pressentiment, quelque chose cloche mais je n'arrive pas à savoir quoi.

Tout est trop calme, plus qu'à la normale. Le calme avant la tempête. Je me lève et sors lentement de ma cabine, je jette un œil sur ma droite et sur ma gauche, il n'y a absolument personne. Je m'engouffre alors dans le long couloir. Tout le monde doit être entrain de faire diverses activités sur cet énorme bateau de croisière au lieu de rester cloîtré dans sa cabine comme je le fais. À vrai dire j'ai une bonne excuse, il fallait que j'avance sur l'écriture de mon roman et plus le temps passe dans ce voyage, plus je commence à apercevoir ce qu'il s'y passera.

Je traverse le long couloir et me dirige vers ce qui pourrait s'apparenter à un hall, les nombreuses discussions y fusent et tout ce brouhaha me donne déjà mal au crâne. De là où je suis, je peux déjà repérer toutes les personnes fausses qui sont présentes ici, même si je dois avouer que c'est l'actrice qui me pose le plus problème. Je la trouve complètement insupportable sous ses airs de miss parfaite qui montre qu'elle a de l'argent et qu'elle vaut mieux que tout le monde. Je déteste ce genre de personne, elle n'est que superficialité et elle a un énorme complexe de supériorité.

Et dire que ce cher John la fréquente, ça ne m'étonnerait même pas que ce soit elle qui le menace. Et si ce n'est pas le cas, ça pourrait très bien être l'une de ses précédentes conquêtes, qui sait ? Ça ne serait pas la première fois qu'une personne commet un crime passionnel. Je dois quand même avouer que je déteste par-dessus tous les hommes qui agissent comme lui mais je suis, en quelque sorte, obligée de supporter son comportement. Je lui dois bien ça.

J'ai l'impression que sur ce bateau, et même partout dans ce monde, tout le monde veut s'attirer les faveurs des autres, mais ce n'est absolument pas mon cas. Les gens pensent toujours je suis odieuse, par la froideur dont je peux parfois faire preuve, mais ce n'est pas le cas, la seule chose que l'on peut, à la limite, me reprocher c'est de ne pas jouer les hypocrites et d'être trop franche. Je me fiche d'être blessante dans mes propos mais je ne mentirai pour rien au monde, ce n'est pas dans ma nature.

Peu importe, je ne dois pas me préoccuper des futilités et me concentrer seulement sur ce qui est important dans l'immédiat, c'est-à-dire trouver la personne qui menace John. Assise sur un fauteuil, des brides de conversations parviennent jusqu'à mes tympans, dont une qui attire tout particulièrement mon attention.

— J'ai entendu dire que l'un des passagers était introuvable depuis deux jours, prononce une femme dont je ne connais pas le prénom.

Il y a un passager introuvable depuis deux jours ? Et si c'était John ? Après tout, je ne l'ai pas croisé une seule fois depuis la réunion. Les menaces auraient donc été mises à exécution...

— On ne peut pas disparaître mystérieusement d'un navire, cette personne est probablement restée dans sa cabine, lui répond une personne que je suppose être son amie, tu as entendu ça où ?

— Tout à l'heure j'ai entendu le capitaine en parler à une femme. Je n'ai pas entendu de détails mais tu as sûrement raison, cette personne était peut-être fatiguée ou simplement malade.

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