MC-IA : Chapitre 3

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FILLMORE, UTAH, 26 SEPTEMBRE 2010, 18:50:48

Michelle Cortez referma la porte de la douche. Elle s'était abritée dans un petit hôtel à Fillmore et, heureusement pour elle, l'eau y coulait encore. D'une température à désirer, mais toujours présente. Le miroir était obscurcit par une fine brume, ne rendant aucune image claire. Michelle Cortez l'essuya avec la serviette qu'elle venait d'employer pour se sécher, et la tira à l'autre bout de la pièce. Celle-ci accrocha quelques câbles, qui tombèrent sur le sol en éclatant en mille morceaux. Mais la jeune femme ne s'en soucia pas. Elle avait autre chose en tête.

Cortez s'appuya sur le comptoir de la salle de bain. Le virus avait agi trop rapidement. S'était inhabituel d'avoir un état comme le sien deux jours seulement après avoir été en contact avec lui. Il avait été muté par la Silver Division. Ou renouvelé. Car quelques années après avoir été contaminés, les mort-vivants perdait graduellement la force du virus qu'ils possédaient en eux. Toutefois, ça ne leur enlevait pas leur envie insatiable de manger. Cortez enfila rapidement un t-shirt noir. Mais elle du s'appuyer de nouveau: la force l'abandonnait. La tête contre le miroir, elle réfléchissait longuement. Ses yeux étant fermés, elle se repassait les images de sa pénible vie. La mort de sa mère, son enrôlement dans la division, les missions qu'elle avait effectués, l'apparition du virus et Sawyer James. Tout était prévu depuis le début. L'ultime but: la renforcir. Mais désormais, la seule chose qu'elle voyait, c'était elle. Le miroir reflétait l'image d'un monstre. Il était cerné et blême comme un fantôme. Que des faiblesses pour ses derniers moments de vie. Ou en possédant entièrement sa conscience, devrais-je plutôt dire.

Michelle Cortez avait toujours cru pouvoir tromper la mort. Et aujourd'hui, cela la rattrapait.

- Je ne vais pas crever comme ça, pensa-t-elle à voix haute d'une fatigue démesurée.

Elle ne voulait pas se l'avouer, mais sa voix était empreinte d'un découragement grandissant. D'une tristesse sans nom qui emplissait l'espace libre d'une peur qu'elle ne souhaitait pas connaître et dont elle ignorait l'existence. Pourtant, cette femme savait bien que la minuscule flamme d'humanité qui veillait en elle ne pourrait s'éteindre, mais elle espérait. Oh oui, elle espérait de tout coeur, aussi moindre pouvait-il exprimer une quelconque émotion positive. Car ses émotions étaient d'une négativité puante, puisés dans les profondeurs de ses idées courantes. La colère habitait chacun de ses gestes, aussi minimes soient-ils. La violence la harcelait, l'ayant poussé à devenir un être primitif, sans cordialité et bienveillance. Le manque de confiance envers autrui lui procurait une froideur insoutenable qui l'éloignait constamment de l'extérieur. Et que dire de la tristesse! Selon elle, chaque larmes tombées n'étaient plus qu'une peine inventée. Et elle avait raison. Mais tôt ou tard, elle le saurait.

Ayant reprise des forces, Cortez finit de s'habiller. Elle noua ses cheveux humides et sortit de la salle de bain. Elle franchit le couloir qui menait à la chambre. La fenêtre était ouverte, et les rayons de soleil orangés lui caressait le visage. Il était tôt le matin et l'air était frais. Cortez frissonnait. Il lui tentait de se coucher dans le lit de la chambre, mais elle résista à cette idée: passer ses derniers moments à dormir était assurément une perte de temps. Et ainsi était également l'autre idée que de trouver une idée pour affronter son mal. Bref, elle n'avait plus rien à faire.

Alors lui parvint un bruit de moteur. Cortez s'approcha un peu plus de la fenêtre pour voir se qui approchait. À environ une centaine de mètres, les silhouettes de trois voitures noires glissaient sur la route. Elles arriveraient bientôt devant l'hôtel. Tout devint clair pour Cortez: les gens à l'intérieur des voitures étaient là pour elle. Mais leurs vitres noires ne lui permettait pas de voir l'intérieur. Cependant, elle savait très bien d'où les voitures provenaient: de la Silver Division. Les voitures s'engagèrent dans le stationnement, puis s'arrêtèrent.

Mission MC-IA : L'avènementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant