Chapitre 8

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— Lanno ? Tout va bien, chico ?

Lando se permet de rouvrir les yeux doucement. Carlos s'est assis à côté de lui. Il hausse les épaules.

— Fatigué.

— Max n'est pas avec toi ?

Daniel est détendu, un peu trop. Il pourrait dire que ce couple est à l'opposé du leur. Ils ont dû vivre une soirée magique tous les quatre mais la fin a bien été différente. Des modèles, à la limite de la perfection.

— Dans la chambre. Je ne pense pas qu'il veuille voir qui que ce soit.

— Je peux tenter ma chance ?

Il fait un geste vague de la main. L'australien s'en va aussi vite qu'il est arrivé. Il change de position pour s'asseoir correctement, frissonnant quand ses bras rentrent en contact avec l'air froid.

— Tu sembles mal en point.

— C'est plus ... Max qui est mal en point. Moi je n'ai rien.

L'espagnol lui lance un regard plein d'intérêt avec une étincelle qu'il ne peut identifier avant de ne le prendre prendre dans ses bras. Il pousse un glapissement en sentant contre lui le corps chaud mais surtout humide et collant.

— C'est immonde ! Lâche-moi !

— Je ne vais pas pouvoir faire ça, cábron.

L'étreinte se resserre de plus belle autour de lui et il finit par s'y laisser aller, appuyant sa tête dans le t-shirt trempé.

— Pourquoi ? marmonne-t-il.

— Parce que tu semblais en avoir besoin.

Aussi simple que ça.

— Je ne comprends pas ...

— C'est simple de remarquer ce genre de choses quand on prête attention à toi, chico.

Il prête attention à lui ? Il se sent rougir et fourre plus profondément son visage dans le vêtement. Carlos commence à déposer des baisers dans son cou et il frissonne.

— A mis ojos, eres oro, cariño.

Il ne comprend pas la phrase. Pas ces mots. Mais cela lui fait du bien d'entendre qu'il n'est pas seul, qu'on se soucie de lui. Il laisse aller ce poids qui lui a pesé sur le cœur.

— Je voulais que tu me choisisses.

Un murmure qu'il croit presque imaginer. Un souffle qui confirme ses souhaits les plus profonds. Sa respiration se bloque dans sa gorge.

— Je regrette de ne pas l'avoir fait, cábron.

Il se recule. Leurs regards rivés l'un dans l'autre. Le sien dérive sur les lèvres du plus âgé. Ce dernier se penche et l'embrasse. Si léger. Doux. Un contact, un effleurement à peine. Puis le DJ se lève avec un sourire tendre.

— Bonne nuit, córazon.

Il reste figé sur le canapé, rêveur, en regardant l'autre s'éloigner. Il touche ses lèvres du bout du doigt. Joues rouges. Il prend une profonde respiration.

— Un homme plus âgé hein.

Lewis est appuyé sur le canapé, un air amusé sur le visage.

— Tu vois que vous n'étiez pas objectif par rapport à vous-même.

— Ça va mieux ?

Le mannequin enjambe le sofa et se laisse tomber à côté de lui, soupirant bruyamment, triste.

— Je ne sais pas.

— Ce n'est pas définitif, tu pourras changer ?

— Mais je ne sais pas si ... je suis quelqu'un sûr de moi en général, je juge les gens au premier regard. Je ne suis pas sûr qu'il y ait quelqu'un pour moi ici.

— L'aventure n'est pas finie ?

Il hésite à regagner sa chambre. Est-ce que Max va mieux ? Il n'a pas envie d'interrompre son ami s'il est avec Daniel.

— Est-ce que tu as vu Daniel ?

— Je l'ai vu sortir de ta chambre pourquoi ?

— Il est parti parler à Max, donc je ne savais pas trop ...

Il se relève. Son camarade lui offre une œillade concernée qu'il ne relève pas.

— Bonne nuit, Lewis. Tâche de trouver un peu le sommeil.

— Merci, little one.

Il pénètre dans la chambre plongée dans le noir. Le néerlandais, étendu dans le lit, semble dormir profondément, apaisé. Quoique que l'australien lui ait dit, cela lui a été bénéfique.
Soulagé, il se change avant de se glisser dans les couvertures.

Le lendemain, le réveil est tranquille. En fait, ils passent une semaine tranquille, sans être dérangé par quelconque événement, juste à développer leurs affinités. Max, un grand sourire sur son visage, semble en bien meilleur état.

— Ce n'est pas mauvais, cupcake. Tu as des nouvelles de tes amis ?

Il lève les yeux au ciel.

— Tous les jours. Ils réagissent sur tout ce qui se passe.

Le néerlandais se moque de lui et il lui offre un coup de coude. Daniel passe sa tête par l'embrasure de la porte.

— Maxy, Lando, venez au salon !

Il repart. Il se permet de lancer un regard étonné à son camarade et hausse un sourcil, amusé.

— Maxy, hein ?

— Tais-toi !

Dans la pièce principale, tous les concurrents sont là, autour de l'écran télévisé. Un compte à rebours est affiché. Il s'approche prudemment, jetant un regard à Pierre qui semble plus heureux qu'au début de l'aventure.

— Qu'est-ce qui se passe ?

— Les sondages vont bientôt être affichés pour savoir qui est le meilleur couple. Les deux derniers sont remodelés.

Le français se mord la lèvre. C'est Charles qui vient lui prendre doucement la main.
Et il comprend alors. Les choses semblent s'être bien améliorées pour eux.

Il observe d'un œil morne l'arrivée de l'horloge à 0. Chaque paire est représenté et il est surpris en voyant que lui et Max sont au sommet, Daniel et Carlos les suivant d'assez près. Derniers du classement, Lewis se retrouve avec Valtteri et Kevin passe avec Romain.

Un message s'affiche ensuite sur l'écran : "à notre couple gagnant de ce week-end, rendez-vous à l'entrée dans quinze minutes".

Il échange un regard avec son compagnon. Ils partagent la même incompréhension. Tellement de choses se sont passées. Ils peuvent se poser des questions sur ce qui va se passer quand même.

— Lando ?

Carlos pose sa main sur son avant-bras et il frissonne légèrement. Ils se sont adonnés à leur guerre de partenariat ces derniers jours, à se rendre jaloux les uns les autres. Il suppose que tout est bon pour l'user à son avantage.

— Sois prudent.

Et c'est plutôt rare, après la semaine passée, que l'espagnol montre sa vraie concerne. Il sourit.

— Je ne pense pas qu'il faille être inquiet.

🏁🏁🏁🏁🏁

Un rapprochement Daniel/Max ? Un rapprochement Carlos/Lando ? Est-ce que le développement vous plaît ? De nouveaux événements, quelques changements, pas grand chose ... quelque chose ?

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