Quelque chose ne va pas. Ou plutôt rien ne va dans cette scène. Le Carlos fier, joueur, enjoué qu'il a connu qui s'en va les épaules voûtées, le corps tremblant, défaitiste. Comme s'il pensait ... pensait qu'il ne lui reviendrait jamais.
Lando a la lèvre presque en sang à force de se la mordre. Son cerveau tourne à pleine vitesse et il réfléchit, il réfléchit encore et encore. Il se déteste d'être si jeune, de manquer d'expérience, de ne pas savoir quoi faire.
Il se souvient de ces conversations à propos de romance avec ses meilleurs amis d'ailleurs. Leur idéalisme bien vite fauché par la réalité. Éternels romantiques dans un monde où le romantisme perd de son sens, devient fade. Signe d'une vie passée. Trop de rêves.
Il se rappelle de toutes ces conversations, affalés sur le canapé, un bol de popcorn et un plaid sur eux alors qu'ils regardaient une série quelconque et finissaient par tomber encore sur ce même sujet de conversation, inévitable.
Soupirer en pensant à tous ces contes de fée qui ne deviendraient jamais réalité parce que c'était plus sévère, plus cruel. Parce qu'à force de s'entremêler les pieds dans un tapis de rêveries, on finit par se casser la gueule. Salement en plus.
Ses premières expériences. Plutôt décevantes. Des touches distraites d'adolescent avec un peu trop d'hormones, des baisers échangés entre deux cours, peur que les autres voient et jugent ce qui ne les regarde pas.
Quelques relations, des peu sérieuses, des qui l'ont fait versé des larmes parce que les personnes n'étaient jamais les bonnes. L'ont toujours blâmé pour être d'une telle façon ou d'une autre. Longues nuits froides en solitaire.
Sa carrière de youtuber qui a attiré du monde autour de lui, des gens qui voulaient le connaître, peut-être pas pour les bonnes raisons. Des gens qui, jusque là, ne s'intéressaient pas du tout à lui et qui ont décidé soudainement qu'il en valait la peine.
Qu'est-ce que la popularité peut faire faire aux personnes quand même.
Même des ex se sont pointés. Prendre de ses nouvelles, quelle bonne blague. Il a appris que parfois il devait se méfier des autres. La plupart du temps, c'était Alex et George qui le faisaient pour lui.
Et la rencontre avec Max, les premières conversations plus sérieuses. Leur idylle qui ne ressemblait à rien d'autre. Penser au garçon parfait, parsemé d'éclats de rire. Ils pensaient au bonheur, ils ne se souciaient de rien d'autre.
On peut la lui reprocher ça aussi. Son insouciance.
Des parties tard dans la nuit, hors live, quelques games où ils ne faisaient pas grand chose. Juste discuter. Le même âge à deux années près. Se raconter leurs acquis, ce qu'ils avaient vu jusque là du monde et se comprendre, d'une certaine façon.
Ils cherchaient la personne qui les compléteraient. La personne qui sauraient les accepter tels qu'ils étaient, malgré leurs nombreux défauts, ô combien de défauts ils ont pu se trouver durant ces nuits!, et leurs moments de doute.
« Je pense que c'est cette jeunesse qui fait notre force et notre faiblesse à la fois. C'est ce qui fait que beaucoup nous envie, nous maudit ou nous mette en garde. Parce qu'on a les cœurs en verre. Mais je pense malgré tout, que si on trouve la personne qu'on cherche depuis tout ce temps, la personne qui semble enfin prêt à nous suivre peu importe où on va, qu'on ne doit pas la laisser s'en aller. Je crois qu'il faut la retenir à tout prix. »
Que des paroles pleines de sens, des paroles trop philosophiques pour une simple soirée à jouer à Fifa. Mais il les a retenues. Les a mémorisées malgré lui et là, maintenant, elles lui reviennent en tête d'un seul coup.
Lando a un choix à faire. Et c'est peut-être une mauvaise chose, il n'a jamais su vraiment quoi faire à part écouter son cœur dans ce genre de situation.
Il coure après Carlos et l'enlace par derrière, l'empêchant de faire ne serait-ce qu'un pas de plus loin de lui. Il refuse tout ça.
— Lando ? Je croyais qu'il te fallait du temps ...
— Non. Ne t'en va pas, s'il te plaît. J'ai eu tellement, tellement mal quand j'ai découvert tout ça mais je peux pas me résoudre à te laisser partir comme ça. Je t'aime, bordel. Je t'aime, Carlos. Dis-moi que ça au moins ce n'est pas un mensonge, que tu n'as pas trafiqué tes sentiments pour moi.
L'espagnol détache doucement ses mains de son torse pour se retourner et lui faire face. Les larmes ont recommencé à perler dans ses yeux, quelle disgrâce. Il est si enfantin en ce moment, il déteste ça ! Cependant, le plus âgé, loin d'avoir les mêmes rancœurs que lui, embrasse avec tendresse ces gouttes d'eau; geste qui le fait s'empourprer.
— Non, bien sûr que non, mi vida. Je n'aurais jamais fait ça. J'ai été si heureux de te connaître, tu m'as apporté beaucoup. Rien n'est plus sincère que mes sentiments envers toi. Je sais que je t'ai menti mais je t'aime. Je t'aime, cariño, plus que tout.
Il plonge dans ses bras, l'embrassant avec ferveur et goûte à une étrange saveur salée sur ses lèvres. Celle de ses larmes, de leurs larmes. Son compagnon enroule ses bras autour de sa taille, le gardant avec fermeté contre lui. Ils oublieraient presque qu'ils sont en plein milieu d'un couloir.
Quand ils s'éloignent, ils sont haletant. Il est toujours contre le torse ferme de son bel amoureux qui le regarde avec un amour qu'il ne semble jamais avoir constaté auparavant. A-t-il été trop aveugle ?
— Pour ta concerne, je ne t'ai toujours pas pardonné. Toujours pas. Tu m'as blessé.
— Alors pourquoi est-ce que tu m'embrasses de cette façon ?
— J'allais y venir !
Il gonfle les joues, boudeur d'avoir été interrompu en plein milieu de ses explications et Carlos rit légèrement, accélérant son rythme cardiaque.
— Je compte sur toi pour te faire pardonner de tout ça. Mais je ne veux pas être séparé de toi. Je ne veux plus avoir à faire semblant d'être heureux ... je veux vraiment l'être. Et je le serais avec toi.
— Corazón ... je sais. Je sais, je suis désolé. Te amo.
Son partenaire embrasse sa joue. L'entraîne par la main pour le garder à ses côtés. C'est presque soulageant, il pourrait pleurer, de bonheur cette fois. Tout va bien. Finalement.
Il ne pense pas mériter cela, il n'a jamais pensé le mériter. Dans les bras de son compagnon, il trouve enfin un foyer.
🏁🏁🏁🏁🏁
Je vous annonce officiellement qu'on est très, très, très proches de la fin. Lando a pris sa décision, a choisi finalement de ne pas laisser partir Carlos. En êtes vous soulagé, trouvez-vous cela trop simple ? Je me demande ... j'espère que vous avez appréciez du moins !
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A 12M Choice
FanfictionUne télé-réalité. Une chose à laquelle Lando n'aurait jamais pensé participer. Pire, de laquelle il se moquait. Puis George et Alex l'inscrive et tout change. Avec l'aide de Max, il tentera de trouver le chemin du cœur de Carlos. Mais comment croire...