Chapitre 10

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Lando se sent comme s'il ne faisait qu'aller de surprise en surprise. Il relève la tête pour trouver les iris sombres de Carlos plantés sur lui avec intensité. Il ne peut détourner le regard, s'y noie complètement.

— Cette interview. Je brûlais de jalousie parce que je ne suis pas sûr de te connaître aussi bien que Max, ni d'avoir la même connexion avec toi. Mais ...

Totalement hypnotisé. À bout de souffle.

— Mais ?

L'espagnol laisse planer le silence un instant, et ces quelques secondes lui semblent carrément insupportables.

— Tes propos. Tu m'as choisi, moi.

Le plus âgé semble émerveillé. Lui a un petit sourire timide alors que son compagnon lui caresse la joue avec douceur.

— Tu aurais pu te taire, refuser d'y répondre ou mentir. Pourtant, tu l'as quand même dit, mi valiente muchacho.

Leurs visages s'approchent lentement l'un de l'autre. Ils se sont déjà embrassés, c'est vrai, mais il sait qu'à partir du moment où leurs lèvres se toucheront, ils ne répondront plus d'eux. Si proche, si proche ...

BAM.

Il sursaute, Carlos recule. Le moment brisé. Le bruit vient du salon là où il se souvient que Pierre était. Assez inquiets, ils se dirigent vers la pièce.

Pierre est agenouillé au sol, dos à eux, en train de ramasser ce qui semble être les débris d'un plateau en verre.

— Tout va bien ?

Le français sursaute, se coupe la main avec un éclat, faisant tomber le-dit et tente de le ramasser mais n'y arrive pas, mains tremblantes.

— On va balayer, arrête, tu vas encore te couper.

— Désolé, je ... désolé.

L'autre étudiant se relève, ils voient finalement son visage pâle, l'air en profond choc. Il attrape doucement son épaule.

— Qu'est-ce qui ne va pas ?

— Il y a eu-

— Pierre !

Charles accourt avant de se jeter dans les bras de son partenaire qui s'y laisse aller totalement, un sanglot lui échappe.

— Je sais, je sais. Ça va aller, mon amour, on trouvera quelque chose.

Ils se retirent sans un mot, un regard. Il peut comprendre le besoin d'intimité, reste inquiet et pensif. Pierre attendait un coup de fil pas vrai ? Qu'est-ce que ça pouvait être ? Carlos passe ses mains sur ses épaules.

— Ça va, cariño ?

— Moi oui mais eux ...

— Tu ne dois pas te tracasser pour ça. Ils en parleront s'ils en ont envie.

Il est sur le point de protester mais se retient, sans savoir où sont ses limites avec cet homme qui embrasse sa joue avant de le laisser seul.
Plus tard, il apprend qu'un ami de Pierre et Charles a été gravement blessé lors d'un accident de voiture et est à l'hôpital.

Et un mois passe sans que Carlos ne le cherche plus. Un mois où l'ambiance s'électrise et où ils se rendent coup pour coup en jalousie. Il est blessé aussi quand il se rend compte que les deux plus âgés ont sûrement couché ensemble.

Max aussi. Ils ne s'y abaissent pas. Ils ne veulent pas, ne peuvent pas. À mi-tournant il se demande comment la situation a tourné aussi mal. Est-ce que la situation de la dernière fois a finalement été regrettée par le DJ ...?

— Tu boudes. Qu'est-ce qu'il y a ?

— La moitié de l'aventure est passée, je suppose. On n'a pas obtenu ce qu'on veut. Du tout.

— On ne sait pas si c'est la moitié.

— Je ne sais pas toi mais moi au niveau des cours ça risque de devenir short.

Son partenaire rit, l'air détendu bien que de grands cernes bordent ses jolis yeux bleus. Nuits noires, cauchemars, incertitudes ... semblent troubler son compagnon.

— Tu as entendu ? Il va y avoir un événement aujourd'hui.

— Quel genre ?

— Le genre "qui va chambouler l'aventure".

Il lève les yeux au ciel, peu convaincu.

— Comment est-ce que tu es toujours au courant des infos ?

— Je fais quelque chose de magique qui s'appelle se lever avant dix heures.

Il fait mine de s'étouffer d'indignation devant la méchanceté de son ami. Le néerlandais se lève de leur lit sur lequel ils sont assis et lui tend une main pour l'aider à se relever. Il la saisit et vont dans le salon de cette manière. La présentatrice est assise sur un pouf à côté des candidats. Ouh, c'est du sérieux alors ?

— Bonjour à tous. Aujourd'hui est un jour exceptionnel ! Nous fêtons les un mois de l'émission. À mi-parcours, vous commencez à tous bien vous connaître alors vous nous offrons une chance ultime. La possibilité finale de changer votre paire et de déclencher un match.

Lando a une vive émotion qui lui monte brièvement à la poitrine. Il ne laissera pas passer cette chance-ci. Quand son regard croise celui de Carlos, il espère, il espère lui faire passer un assez grand message, un assez grand espoir. "Choisis-moi".

— Cependant, je pense que vous avez tous entendu parler d'une petite surprise. Je sais que certains d'entre vous peuvent ne pas se sentir satisfaits avec les participants présents ou du moins ne pas trouver en eux des partenaires compatibles.

Il voit Lewis se redresser sur le canapé, une lueur d'intérêt brillant dans son regard. La paire du britannique a eu l'air d'être mieux avec Valtteri puisqu'ils ne l'ont pas revu veiller aussi souvent qu'avec Romain mais n'a pas semblé faire son bonheur.

— Permettez-moi d'introduire les deux nouveaux habitants de la villa, accueillez-les comme il se doit. Ils auront le privilège d'indiquer leurs préférences avant vous autres comme c'est leur première visite.

Deux hommes pénètrent dans la pièce, valise au pied, de la même porte par laquelle ils ont eux-même débarqué il y a un mois.

—Un homme aux abords calme, doux, mais également possesseur d'une grande intelligence et d'un certain talent qu'il exerce en tant qu'ingénieur mécanique. Il a trente-deux ans, il est allemand, voici Sebastian Vettel !

La première chose qu'il remarque c'est cet homme ce sont ses deux yeux clairs assez étonnants qui traversent la salle, la balaient à la recherche de quelque chose, de quelqu'un.

— Suivant l'entreprise familiale, reprenant les rênes, il est transitaire, propriétaire d'une grande compagnie de ce 21e siècle. Provocateur, passionné, allemand, voici Nico Hulkenberg, 32 ans !

Un grand blond qui, encore une fois, passe au-dessus d'eux, semblant chercher quelqu'un de plus âgé. Il craint pour son propre ... amour ou quoiqu'il puisse appeler.

— Bien maintenant les garçons vous allez pouvoir lancer votre premier choix et nous verrons par rapport à nos candidats. Une nouvelle chambre va être débloquée.

Les deux arrivants ne semblent pas avoir besoin d'énormément de réflexion puisque Sebastian lance assez vite.

— Lewis.

Sa voix est douce, chaude.

— Je vais dire Kevin.

Plus rocailleuse.
La seule femme présente, assez portée sur le maquillage, s'avance avec un geste digne d'une drama-queen.

— Vous avez ainsi le choix messieurs, de répondre à ce choix ou de-

Lewis se lève rapidement, saisit le bras de l'ingénieur et l'entraîne à sa suite.

🏁🏁🏁🏁🏁

héhé ... cette fois on est au complet. Comme vraiment. De nouveaux personnages s'ajoutent à l'aventure, qu'est-ce que vous en pensez ?

A 12M ChoiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant