Félicité Hastings est une jeune historienne de 23 ans spécialisée dans la période des Tudor. Fascinée par l'incroyable vie et destinée d'Anne Boleyn, la tristement célèbre femme d'Henry VIII, elle décide d'écrire un roman sur la femme derrière la lé...
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20 décembre 1535
-Recommencez, inclinez d'abord la tête puis laissez votre corps suivre le mouvement, gardez bien les épaules en arrières et le dos droit. Répéta Jane Rocheford d'un air exaspérée.
Félicité ravala un commentaire cingla et se contenta de répéter l'exercice. Voilà maintenant des heures qu'elle s'entraînait à exécuter une révérence parfaite et, elle en était sûre, Lady Rocheford ne la laisserais pas en paix tant que sa tête ne serait pas parfaitement inclinée à 90°. Tenant les pans de sa robe dans les mains, elle s'inclina en tenant compte des directives de Lady Rocheford. Elle croisa une jambe l'une derrière l'autre et se pencha en avant dans un mouvement maîtrisé. Lorsqu'elle se redressa, elle entendit des applaudissements et leva la tête vers la reine Anne qui lui souriait avec encouragement.
-Cest mieux mais il faudra encore travailler votre maintient, argumenta Lady Rocheford, à présent approchez et passons à la danse.
-Je serais son cavalier. Se proposa George Boleyn d'un ton enjoué ignorant le regard froid de sa femme.
Depuis son arrivée non expliquée à la cour d'Anne Boleyn et sa récente promotion en tant que l'une de ses dames de compagnie, la jeune femme devait travailler dur pour apprendre les coutumes de la cour. A vrai dire elle n'avait pas le temps de se poser ou de se demander ce qu'elle faisait là, elle courrait sans cesse à droite et à gauche pour jongler entre ses leçons et ses devoirs envers la reine.
Il se leva et s'approcha de Félicité tel un félin s'approchant de sa proie, faisant signe au musicien favori de la reine Mark Smeaton de jouer du violon. George prit place face à Félicité et les deux jeunes gens se saluèrent en s'inclinant lorsque la musique commença. George posa sa main sur celle de Félicité et ils commencèrent à danser, calant leurs pas sur le rythme de la musique. Félicité tentait de suivre le rythme mais ses pieds s'emmêlèrent et elle trébucha sur sa robe. Une seconde fois, elle écrasa le pied de son partenaire et la troisième fois elle se trompa dans les pas de danse. Elle tenta de faire abstraction des ricanements mal contrôles des autres dame de compagnies et s'occupa à lisser les plis de sa robe pour cacher sa gêne. Soudain, elle sentie deux mains se poser sur sa taille et une voie chuchoter à son oreille avec un léger accent.
-Concentrez-vous sur la musique, oubliez le reste du monde, murmura Anne, laissez-vous aller.
Elle fit signe au musicien de reprendre et indiqua à Félicité le rythme à suivre en se calant derrière elle, guidant ses pas. Félicité se laissa guider et prit plus d'assurance au cour de la danse, elle ferma les yeux et se concentra sur la musique, calant ses pas sur le rythme de la valse. Soudain, un grand bruit fit sursauter la jeune femme qui cessa de danser en même temps que la musique s'arrêtait brusquement. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, le roi venait de pénétrer dans les appartements de la reine laissant les portes claquer derrière lui. Son regard balaya l'assemblée désormais muette et son regard se posa sur Anne qui se tenait derrière Félicité. Il examina les lieux et s'approcha du centre de la pièce.
