Félicité Hastings est une jeune historienne de 23 ans spécialisée dans la période des Tudor. Fascinée par l'incroyable vie et destinée d'Anne Boleyn, la tristement célèbre femme d'Henry VIII, elle décide d'écrire un roman sur la femme derrière la lé...
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26 Janvier 1356
Deux jours après les événements dramatiques du tournoi, une certaine tension régnait à la cour et les rumeurs allaient bon train. Déjà, les regards commençaient à se tourner vers Jane Seymour et les ragots à circuler.
La reine, plus irritable que jamais broyait du noir. Le roi, en la courtisant ne lui avait-il pas juré fidélité ? Qu'elle serait la seule et l'unique ? Afin de se donner l'illusion de son pouvoir toujours intact, la reine menait la vie dure à ses serviteurs, exigeant et ordonnant telle une enfant capricieuse.
Le stress qui agitait la reine inquiétait Félicité, désormais convaincue que la raison de sa présence ici était de guider la reine. Elle comptait réécrire l'histoire. Mais Anne n'avait jamais écoutée qui que ce soit, pas même Henry et n'en faisait qu'à sa tête.
L'agitation qui régnait à l'intérieur de la reine commençait à se faire sentir à l'extérieur, ses yeux étaient cernés et éteins. Ses joues s'étaient creusées et son sourire avait fait place à un visage crispé. Désormais, elle se tenait droit comme un piquet assise aux côtés du roi, elle semblait plus petite que jamais comparé à la carrure de son mari qui ne cessait d'augmenter à force de boire et manger. Assise sur une estrade au fond de dans l'imposante salle de réception, Anne ne dansait plus. Les fêtes lui semblaient désormais interminables et rester assise dans sa situation l'incommodait. De plus, elle devait subir impuissante les frasques du roi sous ses yeux qui courtisait ses demoiselles d'honneurs.
Alors que Félicité évoluait avec légèreté sur la piste de danse, sa technique s'étant nettement améliorée, elle se retrouva nez à nez avec le roi dans son imposant manteau de fourrure qui lui souris et attira la jeune femme contre lui pour continuer à danser. Prise au piège, Félicité ne put que suivre le mouvement sous les yeux d'Anne qui sentit son cœur se déchirer impuissant. Seule là-haut, elle sentait peser sur elle le poids des regards des courtisans qui murmuraient en la regardant.Henry entraînait Félicité dans une danse endiablée. Posant ses immenses mains sur la taille frêle de la jeune femme, il la fit tournoyer en l'air, ses cheveux ramenés en tresses flottant derrière elle. Félicité étouffa un cri tandis que le roi lui broyait la taille la maintenant fermement entre ses mains.
-Ou vous cachiez-vous pendant tout ce temps ? Demanda mielleusement le roi en la reposant.
Félicité reprit sa respiration et repris place à une distance respectable du roi.
-Au service de la reine votre majesté. Répondit-elle.
Henry ne sembla pas prêter attention à ses paroles comme s'il s'agissait d'une simple formalité et effleura du bout des doigts le pendentif offert par Anne à la jeune femme, juste à la naissance de son décolleté. Contrairement à la reine qui était maigre aux longs cheveux noirs, Félicité possédait une magnifique chevelure blonde bouclée ainsi qu'un visage rond et des lèvres pulpeuses. Elle rentrait sans contexte dans les critères de beautés de l'époque avec des formes agréables et un sourire charmeur qui ne laissait aucun homme indifférent, pas même un roi.
