Chapitre 13

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15 Février 1536

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15 Février 1536

Durant les jours qui suivirent sa fausse-couche, la reine et ses suivantes partirent pour la campagne afin de permettre à Anne de se reposer et de reprendre des forces loin des intrigues et des médisances de la cour. 

Le calme et l'air revigorant de la campagne avait permit à la reine de reprendre des couleurs et de sortir de la triste mélancolie dans laquelle elle était plongée depuis la mort de son enfant, personne n'avait plus jamais parlé de son existence dans son entourage. Mais à la cour, de nombreuses rumeurs circulaient. Aussi, on disait qu'il était né difforme et qu'il avait l'apparence d'un monstre et que c'était là une preuve de la sorcellerie de la reine et qu'elle avait ensorcelé le roi afin de l'épouser. Le roi lui-même semblait de cette avis. 

Félicité était bien heureuse de se retrouver loin de tous ces gens prêts à saisir la moindre occasion de retourner leurs vestes et d'abandonner leurs amis pour assurer leur survie et leur place à la cour. Ici au moins, elle était libre d'être elle-même, ou du moins celle qu'elle paraissait être, et pouvait enfin dormir sur ses deux oreilles, bercé par le hululement des chouettes. Mais souvent, elle se réveillait au beau milieu de la nuit en ayant la sensation que quelqu'un l'appelait, une voie lointaine venue de très loin qui lui parvenait brouillée. Elle se réveillait seule dans sa chambre de fortune à la campagne avec une étrange sensation.

Là-bas, la reine abreuvait les jeunes gens de sa cours de réceptions et de fêtes afin de tromper les apparences. Elle avait revêtit ses plus belles parures et étincelait de bijoux de la couronne d'Angleterre. Son apparence transpirait le luxe et le pouvoir, elle incarnait la parfaite image de la royauté imposant son pouvoir aux yeux du monde. Chaque soir, reculés dans leur manoir de fortune, Anne et les gentilshommes de sa cour jouaient aux cartes, buvaient, dansaient et tenter d'oublier tout les tracas de leur vie quotidienne.

Cette soirée du 15 février était semblable à toutes les autres qui s'enchaînaient depuis leur arrivée. Le petit groupe était rassemblé dans les appartements privés de la reine et l'on écoutait Thomas Wyatt réciter ses poèmes en dégustant un verre de vin accompagnés de fruits confits.

-Et me quitteras-tu ainsi?
Dites non, dites non, par honte,
Pour te sauver du blâme
De tous mes chagrins et mes grâces;
Et me quitteras-tu ainsi?
Dites non, dites non!

Et me quitteras-tu ainsi,
Qui t'aime depuis si longtemps

En richesse et malheur parmi?
Et ton cœur est-il si fort
Quant à me laisser ainsi?
Dites non, dites non!


Et me quitteras-tu ainsi,
Cela t'a donné mon cœur
Jamais pour partir,
Noter pour la douleur ni intelligent;
Et me quitteras-tu ainsi?
Dites non, dites non!

Et me quitteras-tu ainsi
Et n'ayez plus de pitié
De celui qui t'aime?
Hélas, ta cruauté !
Et me quitteras-tu ainsi?
Dites non, dites non!


Une fois son poème achevé, l'écrivain se pencha dans une profonde révérence devant la reine tandis que cette dernière applaudissait et complimentait Thomas Wyatt sur la qualité de sa plume. Le jeune homme s'installa à ses côtés et répondait volontiers à sa reine en abordant un sourire aussi grand que la lune ce qui ne manquait pas de faire jaser les commères.

Le temps viendraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant