24 Avril 1536
Le visage fermé, l'homme avançait d'un pas déterminé. Il avait longuement réfléchit à ce qu'il allait dire au conseil et s'y était résolu.
L'homme de 55 ans avait le visage grave, ses cheveux grisonnant des soucis que la place d'homme de main du roi lui procurait.
Né en 1485, Thomas Cromwell avait eut une jeunesse très orageuse et très aventureuse. De simple soldat au receveur des revenus du cardinal Thomas Wolsey, il était l'incarnation parfaite d'un homme fait par soi même qui était parvenu à ses fins. Il avait attiré l'attention du tout-puissant cardinal Wolsey, qui le nomma dès 1514 receveur de ses revenus. C'est sans doute grâce à l'influence de Wolsey qu'il fut élu au Parlement de 1523, où il se distingua. C'était un cerveau puissant, d'une mémoire et d'une énergie extraordinaires, un raisonneur, un homme d'affaires, avec une pointe d'humeur féroce. Sa fortune, commença en 1524 et l'éleva très rapidement au premier rang après le roi. Cromwell fut cette année-là le principal agent choisi par Wolsey pour consommer la destruction des petits monastères dont Wolsey se proposait d'appliquer les biens à ses deux fondations favorites, à ses collèges d'Ipswich et d'Oxford. Il accomplit cette besogne avec une rudesse impitoyable, et s'y enrichit, couvert par son patron.
En 1527, sa femme mourut , lui laissant plusieurs enfants à charge.
Sa position était unique. Comme vicaire général du chef suprême, il était placé au-dessus de tous les archevêques et évêques, même réunis en synode, et il avait la préséance sur toute la noblesse laïque à la Chambre des lords. Souverain absolu, tant au spirituel qu'au temporel, il avait réussit à établir et à maintenir pendant des années un régime de terreur. C'est lui qui dirigea les premières violences légales commises, sous l'acte de suprématie, contre les personnes attachées à l'ancienne hiérarchie Reynolds, Hale, les moines de Charterhouse. Il présida également au martyre de Thomas More et de l'évêque Fisher; il entretint partout des espions qui exercèrent une véritable inquisition, et qui, stylés par lui, procédèrent avec une incroyable brutalité.
A la cour, il était cordialement détesté car il était dur, mais aussi avide. Il recevait des cadeaux de toutes mains pour des services secrets, des grâces, des délais, des nominations, à titre de pension.
Suite au sermon prononcé par l'aumônier de la reine, John Skip, Thomas Cromwell avait eu une entrevue avec l'ambassadeur de Charles Quint en Angleterre, Eustache Chappuis. Un homme qui n'avait jamais cherché à déguisé son allégeance à la reine Catherine et sa fille Mary et sa haine pour la "concubine" comme il appelait Anne.
Lors de leur entrevue, ce dernier l'avait mit en garde contre les actions de la reine à son égard et lui avait cordialement rappelé qu'elle était la cause de la chute de son prédécesseur et maître, le cardinal Wolsey. Bien que Cromwell lui ait assuré qu'il était navré de ce qui était arrivé à la reine Catherine d'Aragon et qu'il avait cru bien faire en accomplissant la volonté du roi, il lui avait également fait part du désir du monarque d'avoir une vie maritale plus stable avec sa présente épouse.
Et pourtant, lorsqu'il poussa la porte de son bureau dans sa résidence à la campagne, il se retrouva face à face avec tous les grands seigneurs d'Angleterre, ceux qui faisaient la pluie et le beau temps à la cours du roi.
Thomas Cromwell le politicien s'était convaincu du bien fondé de sa mission, désormais, il lui restait à convaincre les membres du conseils.
Il déposa ses dossiers sur la table devant eux et prit une grande inspiration avant de déclarer :
-Il est temps de faire échec à la reine.
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Le temps viendra
General FictionFélicité Hastings est une jeune historienne de 23 ans spécialisée dans la période des Tudor. Fascinée par l'incroyable vie et destinée d'Anne Boleyn, la tristement célèbre femme d'Henry VIII, elle décide d'écrire un roman sur la femme derrière la lé...