12- Non verbal

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Cela faisait plusieurs jours que les deux nouveaux amis ne s'étaient pas revus. Ils n'étaient pas en froid, au contraire, s'échangeant régulièrement des messages tous les jours. Thomas attendait simplement que la tête rasée l'invite quelque part. Le concerné attendait impatiemment la même chose de son protégé. Aucun des deux n'osaient faire le premier pas, se gardant une petite gêne après les récents événements. Ce qui était surprenant car, leurs caractères respectifs les empêchaient habituellement de posséder une telle retenue. Khal et Thomas se ressemblaient énormément au final. Aimant tout deux agir sans trop réfléchir.

C'était là une rare occasion de les voirs dans l'attente. Dans une réflexion angoissante qui repoussait la date de leur prochaine rencontre.

Entendant la porte d'entrée s'ouvrir, l'insolent se redressa légèrement, sachant très bien qui venait d'entrer dans son appartement. Il finit par sortir de sa chambre, faisant semblant de vouloir aller boire quelque chose dans la cuisine. Alors qu'en vérité, il espérait croiser sa mère, même un court instant, afin qu'elle commence une conversation avec lui, comme elle le faisait à chaque fois.

Arrivant avec un sac d'épicerie bien remplis dans une main, Caroline croisa brièvement le regard de son fils. L'ambiance était toujours un peu tendu entre eux, même lorsqu'ils étaient calme. Déposant les courses sur la table ronde qui se trouvait dans la cuisine, la jeune dame se permit de soupirer un instant.

- Ton père a appellé. Lança t-elle froidement, ne se retournant pas.

Voyant que le jeune homme ne répondait pas, elle comprit qu'elle avait le feu vert pour continuer le dialogue, qui allait certainement n'être qu'un monologue au final.

- Il voulait prendre de tes nouvelles, et t'inviter à passer une ou deux semaines chez lui. Continua la mère célibataire sur le même ton.

- D'accord, je vais préparer mes affaires.

- Tu ne veut pas attendre à la semaine prochaine plutôt ?

- Pourquoi? Si tu ne peux pas aller me reconduire, je peut prendre le bus.

- C'est pas ça... Je suis en congé pendant les prochains jours.

- Super, en quoi ça me concerne ?

- Écoutes Khal, je suis désolé de t'avoir forcé à travailler là bas.

- J'avais besoin d'argent de toute façon.

- Justement, à propos de l'argent que tu te forces à amasser...

- Caroline, on en a déja discuté.

- Mais appelles moi "maman" au moins. Dit-elle en haussant la voix, se retournant pour confronter son enfant.

- T'as visiblement passé une sacré journée de merde toi. Sourit le mineur, en soutenant le regard fixe que sa mère lui faisait supporter.

- Je t'ai fait quoi Khal ?

- Quoi ?

- Je ne t'ai pas maltraité. Je t'ai élevé avec amour. J'ai essayé d'être une bonne mère alors explique moi pourquoi tu me détestes ? C'est à cause de ton père ? C'est lui qui te montes contre moi ?

- Papa n'a rien à voir là dedans.

- Alors expliques moi ce que j'ai bien pu te faire pour que tu agisses comme ça avec moi ?!

- Pourquoi tu es aussi sentimentale d'un coup ?

Caroline était une femme habituellement très froide et directe, que ce soit au travail ou ces derniers mois, à la maison. Biensûr, elle n'avait pas toujours agis ainsi. L'attitude arrogante du mineur qui vivait sous son toît la forçait à adopter un caractère beaucoup plus strict. Ne laissant jamais ses émotions exploser en public, elle gardait constament un filtre et un contrôle d'elle même. Caroline ne pleurait jamais devant les autres, par conséquent, les larmes qui glissaient sur ses joues trahissait l'image de la femme forte qu'elle essayait de montrer aux autres. Ses cheveux noirs qu'elle emprisonnait dans un chignon simple, étaient d'une douceur très appréciable. Après tous les produits qu'elle avait achetée pour les entretenirs, elle avait été satisfaite du résultat. Bien que Caroline était dans la quarantaine, on pouvait affirmer sans aucun doute qu'elle possédait un charme envoûtant. En quelques mots, c'était une belle femme, de petite taille, mais d'un caractère proportionnel à sa fierté. Féministe à temps plein, elle se tenait toujours droite, ne détournant jamais le regard devant ses clients les plus difficiles.

Hérisson InѕοlentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant