Chapitre 4 : Le Tonton Barré

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Dire qu'elle ne s'attendait pas à ça était un euphémisme. Par contre, Nathaniel semblait s'attendre au coup de poing qui suivit, car il le recueillit dans sa grande main avec un rire tonitruant.

-Au moins tu es vivante, pour une vampire !

-Ta gueule, râla Élisa. Je te déteste.

Mieux valait déclarer ça que se demander pourquoi il l'avait embrassé à un moment pareil.

-C'était qui le malade mental dans l'avion ? ajouta-t-elle, les yeux ronds.

-Mmh ? Oh, comme je ne pouvais pas me présenter sans déclencher de gros problèmes avec les caméras, mon oncle y est allé à ma place.

D'accord... Élisa regarda autour d'elle. Ils étaient au milieu de nulle part, sous un soleil de plomb, sur une bouée licorne en pleine mer.

Ça sentait le coup de soleil dans très peu de temps. Surtout pour une nouvelle vampire.

-On rentre à la maison.

La maison ? Élisa n'eut pas le temps de s'interpeller sur ce mot qu'elle se retrouva de nouveau transportée ailleurs. Ses fesses rebondirent sur un matelas dodu, qu'elle reconnut instantanément. La chambre de Nathaniel.

-Bien, passons aux choses sérieuses, gronda le Millicent, à genoux à côté d'elle. Tu peux me dire pourquoi tu t'es enfuie hier ? À ton réveil ?

Dubitative, l'adrénaline coulant toujours à flots dans ses veines, elle haussa un sourcil en direction du colosse.

-Je n'ai même pas le droit à un instant de répit ? Je te signale que depuis j'étais bloquée avec les tarés de chez Puresang !

-Répond !

-Et toi !? Pourquoi tu n'es pas venu me chercher avant, hein !?

-Je ne le pouvais pas !

-Et pourquoi, pauvre tâche !? Tu en fais quoi de ton serment de protection !?

Ce fut à son tour de hausser un sourcil, avant de croiser les bras avec un sourire goguenard. C'est à ce moment-là qu'elle remarqua sa chemise blanche trempée par l'eau de mer, qui moulait avantageusement son torse musclé.

Des papillons voletèrent dans son ventre.

Ah non !

-Mon serment de protection ? Je croyais que tu n'en voulais pas. Que je n'étais qu'un pot de colle.

-Ah, la ferme ! Si tu me dis pourquoi tu n'es pas intervenu plus tôt, je te dirais pourquoi je me suis enfuie.

Du donnant donnant. Mais elle s'en voulut un peu d'avoir dit ça, car elle n'était pas certaine de vouloir en discuter avec lui. Néanmoins, lui paraissait prêt à la transparence. Avec un soupir il se releva, tout en entreprenant de déboutonner sa chemise. Bouton par bouton. Très lentement.

-Les entreprises d'Isria fournissent les Millicent pour les armes et avancées technologiques majeures dans le paranormal. Les Puresang ont d'autres fournisseurs, les Darmor. Ils ont mis au moins un dispositif capable de m'empêcher de te localiser par des moyens occultes.

-Donc... Tu ne savais pas où j'étais ?

-Exactement. C'est pour cela que je n'ai pas pu venir avant. Quand j'ai appris que le maitre de la maison faisait affréter son avion privé pour Paris, j'ai compris que tu devais être dedans. Mais si je m'étais présenté, les caméras de sécurité auraient envoyé les images aux vampires, ce qui aurait mis Toulon à feu et à sang. J'ai donc mandaté mon oncle, vu que plus personne ne le connait chez eux.

2. L'Héritage des Millicent : Destin le PlaisantinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant