Elle était dans la merde.
Il n'y avait pas d'autre moyen de le dire. Surtout quand le monde se déroba autour d'elle une seconde fois, pour qu'ils se retrouvent tous deux dans un autre environnement. Nathaniel et ses foutues capacités de transports instantanés !
Chancelante, elle se serait vautrée sur un parquet fraichement ciré, s'il ne l'avait pas retenue d'une main sur son épaule. Enfin... Ses ongles lui rentraient dans sa chair, lui faisant mal. Toutefois, c'était le cadet de ses soucis en cet instant.
Car, dès leur apparition dans cette grande salle de repas aux couleurs vert pistache, toute une ribambelle d'hommes et de femmes en tenues aristocratiques d'époques s'était redressée, avec des grondements féroces.
-Laissez-moi deviner, lança-t-elle à tous ces visages plus ou moins connus, avant de s'arrêter sur celui d'Angèle de Millicent. Avec le pot que j'ai, vous ne me connaissez pas encore.
-Pourquoi devrions-nous te connaitre, vampire ? gronda la Duchesse en armant le chien de son pistolet.
-C'est bien ce qui me semblait, marmonna Élisa pour elle-même. Merci le destin et ses blagues pourries.
Elle regarda tous ces visages hostiles. Le Duc, la Duchesse, Aurore de Lucassi, son mari, Florentin, sa femme dont elle ne se souvenait pas le nom, le Duc de Bérith et Aliénor... Bon sang, mais ils étaient tous là !? Tous les Millicent d'origine !?
-Écoutez, je ne suis pas votre ennemie...
-Tous les vampires sont nos ennemis. Surtout en ces temps troublés cingla Nathaniel en la maintenant fermement.
Se tordant le cou pour le regarder, elle fronça les sourcils.
-Tiens, parlons-en. En quelle année sommes-nous ?
Sa question jeta un léger trouble sur l'assemblée. La pression sur son épaule se relâcha légèrement.
-1789.
Le cerveau d'Élisa était en panne. Il s'était passé quoi à cette époque-là, en France ? Car c'était son seul point de repère. Elle était en France, avec la famille de tarés qui lui collait aux basques depuis un bon petit moment. Or, à part la comédie musicale humaine 1789 les Amants de la Bastille, elle n'avait pas d'inspiration sur cette année pourtant historique.
-Les Etats Généraux. La prise de la Bastille, insista-t-il. Les brigands de grand chemin et les paysans qui se révoltent contre les seigneurs, car ils pensent que c'est eux qui rasent les villages. Mais vous sortez d'où, pour ne pas savoir ça !?
-Je te l'ai dit abruti. Je viens du futur. Bon sang, mais que ce soit dans mon présent ou maintenant, tu restes un boulet !
-Hé, ho ! Nous n'avons pas élevé les cochons ensemble ! Parlez-moi autrement, la gueuse !
La gueuse ? La gueuse !?
-Tu sais ce qu'elle te dit, la gueuse !? Elle te dit merde !
Il écarquilla les yeux, visiblement choqué par son langage. Cela la fit ricaner doucement. Non, mais attendez... La prise de la Bastille !?
-Oh bon sang ! s'exclama-t-elle en regardant de nouveau les Millicent, légèrement médusés par son attitude. Mais on est pendant la révolution française !? Louis XVI a déjà été décapité ? L'ordre féodal aboli ?
VOUS LISEZ
2. L'Héritage des Millicent : Destin le Plaisantin
FantasyAprès cette transformation inattendue, Élisa aurait bien aimé qu'on l'oubli un peu. C'était sans compter un autoritaire maitre vampire, des sauts temporels aléatoires, et un despotique Nathaniel.