Chapitre 12

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Je ne sais pas depuis combien de temps exactement je suis perdue dans les méandres de mes pensées, mais à la vue du soleil qui décline cela doit bien faire quelques heures. Quelques heures comme une statue, je me suis figé sur ces marches. Je suis tellement concentré sur mes pensées que le monde autour de moi se retrouve occulté, au point que même avec mes sens affutés je ne remarque la présence de Jasper qu'une fois qu'il s'est assis à mes côtés.

-Cela fait un moment que tu es là.

-Oui.

-Merci pour tout à l'heure. Dis Jasper.

Je continue à regarder devant moi mais un sourire étire mes traits.

-De rien, tu semblais si mal. Je n'ai pas besoin de le regarder pour savoir que ses yeux sont teintés d'incompréhension. Il se croit toujours assez fort pour cacher au monde ses états d'âme mais moi j'ai passé assez de temps avec lui pour voir et comprendre ses micro-expressions. Bien sûr Alice aussi en est capable. Pourquoi cette phrase me cause-t-elle un pincement au cur ? Je me secoue intérieurement, j'ai assez à faire pour l'instant pour ne pas avoir à m'encombrer de spéculation par rapport à mes sentiments !

-Je ne me savais pas si expressif.

-Oh mais tu ne l'es pas. Rie-je doucement. Mais plus sérieusement, pourquoi es-tu là Jasper ? Ils ont déjà pris leur décision ?

-Non, pas encore. Il semble triste, je ne veux pas qu'il le soit. J'ai envie de le prendre dans mes bras pour faire disparaitre cette émotion de son visage mais tout ce que je fais c'est lui réponde quelque chose que je pense être vaguement réconfortant.

-Ne t'inquiète pas. Même si on me demande de partir, je comprendrais. Il se tourne vers moi. Vous avez déjà affronté les Volturi un fois et même si je ne connais pas tous les détails, je sais que ça c'est bien fini pour vous. Mais la prochaine fois ça pourrais être diffèrent. Je tourne la tête vers lui et plonge mon regard dans le sien. Je me sens frappé par ses yeux couleur or si attentif à mes mots. Ils tranchent tellement avec son visage pâle, inexpressif mais aux traits fins sur lequel les sourires vont si bien. Je me perds un seconde dans la contemplation ses yeux et de ce visage qui semble exercer sur moi une attraction folle. Revenant peu à peu à la réalité, je termine mes mots resté trop longtemps en suspens. Je ne veux voir mourir aucun d'entre vous pour moi. Après tout, ce n'est pas tous les jours que l'on trouve une famille. Je romps le contact visuel et un sourire un peu triste apparait sur mes lèvres.

-Nous ne te demanderons jamais de partir. Comme tu viens de le dire en quelque mois tu t'es complètement intégré à notre famille. Et maintenant tu en fais partie alors quoi qu'il arrive nous te défendrons et te protégerons. A la fin de sa phrase je le vois se lever et retourné dans la maison me laissant de nouveau seule avec mes larmes de soulagement et cette extraordinaire boule de chaleur dans mon estomac. C'est vraiment Jasper qui vient de me dire ça ? J'ai encore du mal à y croire. Lui qui est plutôt distant et préfère utiliser des moyens dérivés pour montrer ce qu'il pense, vient de me dire tous ces mots incroyablement doux à mon oreille.

Je me lève à mon tour et décide de rentré dans la maison pour prendre enfin cette satané douche mais surtout pour vérifier que tout le monde pense comme Jasper. A mon entré, je remarque que Jacob est de retour, debout dans le salon avec tout le monde. Je devais vraiment être ailleurs pour ne pas l'avoir vue passer par la porte d'entrée tout à l'heure. Pendant que je me parlais intérieurement tout le monde c'est figé et me fixe. Carlisle fini par m'intimer silencieusement de les rejoindre, ce que je fis rapidement. Je remarque seulement en me rapprochant que Edward aussi est revenu.

-Allons ne fait pas une tête si sérieuse Elie. Souffle gentiment Esmée.

-Pourtant c'est un sujet sérieux que nous allons aborder là, non ? Même si mes mots semblent cassant mon ton montre bien que je ne veux pas être méchante mais seulement que l'on entre rapidement dans le vif du sujet.

-Oui, tu as raison et puisque cela semble te rendre nerveuse, ne te faisons pas attendre plus longtemps. Sache que personne ici ne te demande de partir. Et si les Volturi apprennent un jour que tu existes et bien Alice les verra venir et nous nous préparerons à protéger notre famille à nouveau, tu fais évidement partie de celle-ci. Un sourire rayonnant éclaire mon visage à ses mots. Je peux sentir la sincérité dans chaque syllabe des mots de Carlisle. Je les regarde tour à tour puis prend la parole.

-Merci, merci beaucoup. Je suis la créature la plus chanceuse du monde pour avoir été accepté dans une famille aussi belle que la vôtre. Je vois des sourires allumé le visage de certains membres à ces mots. Mais pourtant, je ne suis pas sûr que vous preniez la meilleure décision pour vous. La joie se transforma en incompréhension mais je continuai malgré tout. Les mots de Jacob mon ouvert les yeux sur l'énorme danger que je représente pour votre famille. Pas seulement par mes actions qui pourrai blesser l'un d'entre vous mais surtout par ma nature. En effet si les Volturi étaient amené à revenir, ils ne vous feraient aucun cadeau. Ils ne pourront accepter un deuxième affront de votre part. Je fais une pause dans ma tirade pour regarder apparaitre sur les visages une certaine consternation face à mes mots. Et avant que je puisse reprendre Jacob prend la parole.

-Je sais ce que j'ai dit et sache que je ne le regrette pas. Il fallait que tout le monde fasse son choix en connaissance de cause. Mais moi aussi j'ai fait un choix aujourd'hui. Celui de ne plus te considérer comme une menace pour ma famille. Je ne dis pas qu'en quelques heures j'ai été pris d'une confiance totale en toi mais simplement que j'ai choisis de te laisser ta chance et d'essayer d'apprendre à te connaitre.
La vache ! Je suis sûre que ma mâchoire s'est décrochée, tellement ce qu'il vient de dire est irréaliste ! Je me demande même si je n'ai pas eu pendant une seconde une hallucination auditive. J'abandonne vite cette hypothèse quand je vois Nessi se rapprocher de Jacob pour se coller à son épaule le sourire aux lèvres. Je le fixe sans comprendre vraiment ce qu'il m'a raconté.

-Euuuuh, merci ? Mon ton peu rassuré me vaut un regard courroucé du loup. Mais cela n'empêche rien, je ne veux pas que vous soyez blessé.

-C'est pas vrai ! On n'a jamais vue quelqu'un d'aussi têtu. Puisque l'on te dit que l'on sait ce que l'on risque et que pour toi on est prêt à le faire ! Pourquoi chercher plus loin ? Rosalie avait fait claquer sa langue d'agacement avant de prendre la parole. Et je ne puis m'empêcher de rire aux éclats en voyant sa mine exaspérée. Ce fut se moment que choisit Nessi pour se jette dans mes bras suivis par toute la famille. Cet instant restera gravé dans ma tête comme le plus chaleureux de ma vie.

La fille aux sang-mêléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant