Chapitre 20

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Cette discussion semblait nous avoir tous les deux quelque peu apaisé. Je savais qu'il faudrait surement longtemps à Jasper pour surmonter sa douleur mais je serais là pour l'aider quel que soit la place qu'il voudrait bien me donner dans sa vie. Je me relève doucement tandis que lui est toujours à genoux. Il lève la tête vers moi et je fais pression sur sa main pour qu'il suive le mouvement.

- Il faut rentrer maintenant. Au moins pour leur dire que tu vas bien et leur faire part de ta décision. Il hoche la tête et se lève. Nous nous dirigeons donc vers la maison Cullen d'un pas rapide pour un humain mais plutôt lent pour des vampires. Je crois que Jazz appréhende un peu de retourner là-bas Surtout après avoir vu la galère que ça a été de géré mes sentiments. Il projette autour de lui un sentiment d'anxiété et de tristesse, quant à moi je tente plutôt de lui partager le sentiment de calme que je tire du contacte de nos mains. Une fois devant la maison Jasper se fige la mâchoire serrée. Il est tendu et je suis triste de le voir ainsi.

- Tu veux que j'aille les voir seule ?

- Non si j'ai décidé de rester ce n'est pas pour les éviter. Il se remet en marche et je lui fais un petit sourire d'encouragement. Même moi je peux sentir le désespoir qui se dégage de cette maison alors pour lui ça doit être horrible.

Nous entrons ensemble dans le salon, toute la famille est rassemblée. Ils sont exactement à la même place que tout a l'heure avant que je les quitte. Pourtant dès qu'ils sentent notre présence, ils sortent de leur léthargie et se jettent sur nous pour poser toute sorte de questions. Ils parlent tous en même temps et leurs interrogations ne forment alors qu'un brouhaha incompréhensible. Je tourne la tête vers Jaspers, qui donne l'impression de s'être transformé en statue de cire, tout raide, les yeux fixés au loin et une expression pincée par la douleur.

- Ça suffit ! Je prends ma voix la plus forte mais je sens bien que tous ces jours d'entrainements, cette bataille, le manque de sommeil et les sentiments insoutenables de ces dernières heures commençaient a pesé lourd. Je suis au bord de l'épuisement aussi bien moralement que physiquement. Malgré ça, je ne dois rien laissé paraitre, pas encore. Oui, tout va bien mais il faut vous calmez. Vos sentiments sont trop fort pour Jazz.

A l'entente de mes paroles, ils tournent tous la tête vers lui et Carlisle s'excuse pour tout le monde. On va tous s'assoir dans le salon pour continuer plus calmement cette conversation. Une fois assis Esmée entre directement dans le vif du sujet.

- Que compte tu faires Jasper ? Vas-tu partir ? Dans sa voix, on peut sentir la crainte d'une mère qui se voit déjà perdre un autre de ses enfants. Sa voix tremble légèrement et je suis sûr que si elle avait pu, une larme silencieuse aurait coulé le long de sa joue. Carlisle passe un bras autour de ses épaules puis il pose son autre main sur la sienne pour la soutenir et là rassurer. Lui aussi souffre de la perte de sa fille.

- Non, je vais rester, je vois les épaules d'Esmée s'affaisser de soulagement, mais je ne peux pas vivre dans cette maison ça serait trop dur pour moi. Rosalie le regarde et serre la main d'Emmet comme si elle avait peur qu'il s'envole, et répond :

- On comprend ne t'inquiète pas. Elle a droit à un sourire reconnaissant puis il continue.

- C'est pour ça que j'aimerais que tu me fasses une maison un peu éloignée de la villa s'il te plait Esmée. Elle lui fait un grand sourire triste.

- Bien sûr, je ferais ça le plus vite possible.

- Il me faudrait deux chambres. Elie a proposé de vivre avec moi pour me soutenir et j'ai accepté. Tout le monde me regarde et Esmée me remercie silencieusement par un regard.

La fille aux sang-mêléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant