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Je lui serra la main et rentra mais si j'aurai su la dispute qui allait éclater entre moi et Younes dû à ça, je n'y serai jamais allée. 

Quelques jours plus tard, j'eue un appel de Younes où il m'insulta de tout les noms en me disant que je n'avais pas honte de fréquenter d'autres mecs, que je lui dégoûtais, que je profitais de son absence pour faire ma **** qu'enfaîte j'étais comme toutes les autres et qu'il s'était trompé à mon sujet. 

Je n'avais jamais autant pleuré ce jour-là, il m'avait détruite, d'entendre de tel paroles venant de l'homme qu'on aime c'était juste atroce ! Dans peu de temps j'avais un parloir avec lui et j'hésitais à y aller car si c'était pour réentendre toutes ses insultes ce n'était même pas la peine. 

Je recommençais à avoir des douleurs au ventre et c'était de plus en plus fréquent alors j'avais décidé de prendre rendez-vous chez mon médecin et devenez quoi ? J'étais enceinte ! Moi, Nyliah **** j'étais enceinte ! Sur le coup je ne réalisais pas trop..Pour éviter de faire de fausse joie à tout le monde je décida de le garder pour moi pendant quelques temps mais j'avais vraiment peur. Vous vous imaginez, j'étais enceinte et le papa était en prison ? Ce n'était pas la grossesse que j'avais rêvé..Je ne sais pas si j'allais y arriver. 

Je continuais d'essayer de vivre malgré les intempéries de la vie et je pensais à ce bébé qui allait grandir petit à petit dans mon ventre sans la présence de son père..

Je faisais le bain à Djibril quand quelqu'un sonna à la porte. J'alla ouvrir et il s'agissait d'Amina. C'était elle ma seule réel amie donc je décida de lui confier ce secret que je gardais enfoui en moi depuis maintenant deux semaines. 

Moi: Mina ?
Elle: Oui ?
Moi: J'ai quelques choses à te dire.
Elle: Bah, vas-y.
Moi: Je suis enceinte.
Elle en souriant et en me prenant dans ses bras: Jure wAllah ? Mabrouk (*Félicitation) ma soeur, tu sais pas comment je suis heureuse pour toi.
Moi en souriant aussi: Merci hbiba. 
Elle: Je suis la seule au courant ?
Moi: Pour l'instant oui. 
Elle: Tu vas le dire à Younes ?
Moi: J'hésite..
Elle: Pourquoi ?
Moi: Parce qu'il m'énerve, ses paroles me restent en travers de la gorge. Il n'a pas à me parler comme ça. Il sait très bien que je me respecte et que je n'ai rien fait de mal !
Elle: Il est jaloux laisse-le, je suis sûr qu'il regrette.
Moi: Mina tu le connais quand même, t'as déjà vu Younes regretter quelques choses ?
Elle: Nan c'est vrai..mais dis-lui ça vous réconciliera. T'as quand un parloir ?
Moi: Demain matin. Tu sais quoi ? Je lui dirai en fonction de son humeur. Si il est bien c'est bon sinon nan, je le garderai pour moi et qu'il aille se faire f***.
Elle: Ouais mais sérieux ne vous embrouillez pas hein.
Moi: J'espère que non.

- Le lendemain-

J'attends Younes dans la salle de parloir et je prie pour que ça se passe bien.

Le gardien entre accompagné de Younes, il lui enlève ses menottes et Younes s'assoit face à moi sans me regarder. Un long silence règne jusqu'à ce qu'il lève la tête et rigole nerveusement. 

Younes: Il est où ton narvalo ? Pourquoi t'es pas resté avec lui, fallait pas venir me voir il va avoir les nerfs wesh.

Je ne répondis pas à ses provocations.

Younes: T'as rien à dire ?
Moi: Je te laisse te défouler.
Younes: Me défouler ?
Moi: Oui, tu vois pas comment tu réagis depuis la dernière fois alors que j'ai rien à me reprocher.
Younes: Pour toi c'est normal de t'afficher avec un gars ?
Moi: Je ne me suis pas affichée, c'est un ami d'Amina, je l'ai rencontré en sortant de l'hôpital et on est parti prendre un café, explique-moi où est le mal ?
Younes: Le mal c'est que tu m'appartiens, tu portes mon nom et je veux pas que t'adresses la parole à un autre que moi. 
Moi: Je peux comprendre que tu es possessif, moi aussi je le suis avec toi. Je ne peux pas supporter que tu parles à une autre fille mais ce n'est pas une raison pour m'insulter de tout les noms. Les paroles que tu m'as balancé tournent en boucle dans ma tête.
Younes: J'étais zehef, c'est bon.
Moi: Non c'est pas bon ! Mets-toi à ma place un peu ! Je me suis mariée en pensant enfin être heureuse avec toi mais nan, même pas le temps de profiter que tu te retrouves en prison et moi seule avec ton fils qui après l'absence de sa mère vit l'absence de son père et comme si ça ne suffisait pas je vais vivre ma grossesse encore une fois toute seule ! 

Il se mit debout face à moi et me tint les mains pour que je me lève. J'avais la tête baissé mais il me la releva en souriant.

Younes: Nyliah ?
Moi énervée: Quoi ?
Younes: T'es enceinte ? -sourire-
Moi en le regardant dans les yeux: Oui 

Il m'embrassa le front et me prit dans ses bras. Je ne pus m'empêcher de sourire à mon tour.

Younes: Putin comment j'suis heureux là ! Je vais enfin devenir daron et grâce à la femme que j'aime, pas à cause d'une keh (Soukaina) ! 
Moi: Arrête de mal parler d'elle, ça reste la maman de Djibril.
Younes: Hum mais bref on s'en fou d'elle. Tu le sais depuis quand pour le bébé et l'as su comment ?
Moi: Depuis deux semaines. Enfaîte mon malaise c'était dû à ça et malgré ma sortie de l'hosto je continuais à me sentir mal etc. donc je suis allée voir mon médecin et il m'a annoncé la nouvelle. 
Younes: Quand je t'ai pris la tête au phone c'était quand tu te sentais mal ?
Moi: Nan, j'allais mieux. (MYTHO)
Younes: Jure ?
Moi: ..
Younes: Nyliah !
Moi: Bon, d'accord..Oui quand tu m'as embrouillé, j'étais pas au top de ma forme et tes insultes et cris n'ont rien arrangé..

Il m'embrassa le front.

Younes: Smeh, j'suis con c'est tout ! Toi tu galères et moi je psychote comme un hmar ! (*idiot)
Moi: C'est rien, c'est bon..- en riant- Tu connais le mot "psychote" , toi, maintenant ?
Younes en riant aussi: Bah oui wesh, qu'est-ce que tu crois ? Tu te fou de moi ou je rêve ?
Moi en riant: Mais nan ! 

Je resta encore un peu avec lui puis je m'en alla.

[Et moi quand je pense seul. Dans ma paranoïa je deviens fou, j'parle seul. Est ce qu'on va tous souffrir ? La belle vie on va se l'offrir ? Même si tu m'vois sourire sache que j'm'attends au pire. Est ce que sous terre on va pourrir ? On va tous mourir. T'es pas le seul. Sentiment de trahison, la jalousie parle seule.]

[S'il me restait qu'un souvenir ça serait l'enfance, malgré l'absence de cadeaux d'noël en fin décembre. S'il ne me restait que mes yeux pour pleurer j'avancerai la tête haute, le cœur et les dents serrés, s'il ne me restait qu'une phrase à prononcer je la crierai le poing en l'air et les sourcils froncés.]

Nous entrons dans le mois de décembre. Le mois de la joie pour certains dû aux fêtes en famille et pour d'autre le mois de la solitude comme moi. La ville est pleine de sapins recouverts de magnifique décoration. J'observe en silence avec les mains gelées dans les poches et je me dépêche d'entrer dans le centre commercial pour trouver un beau cadeau pour Djibril. On ne fête pas Noel en tant que musulman mais je veux lui offrir quelques choses ne serait-ce que pour voir un beau sourire illuminer son visage. J'arpente tout les rayons, je me fais un peu pousser de partout mais je continue ma recherche de cadeau en gardant ma main sur mon ventre qui commençait à prendre forme petit à petit. 
Une fois mes achats finit, j'en avais pour 145 € rien que pour quelques figurines, une grosse peluche et un garage avec des voitures mais ce petit bout de choux le méritait amplement. Je partis chez la maman de Younes, resta prendre un thé puis m'en alla avec Djibril. Je le mettais dans son siège auto quand il me dit:

Djibril en me montrant le sachet avec ses cadeau: Nyliah, c'est quoi ça ?
Moi: C'est une surprise.
Djibril: Et c'est pour qui ?
Moi: Pour le garçon que Naim va avoir.
Djibril déçu: Ah..

Je monta côté conducteur et démarra. Je voyais dans le rétroviseur que Djibril faisait la tête donc je décida d'avouer mon mensonge.

Moi: Djibou ?
Lui: Oui ?
Moi: Je rigole, le cadeau il est pour toi mais je te le donne à la maison.
Lui: Oui -en sautant de joie- Merci Nyliah !
Moi en souriant: De rien, mon chéri.

Peu de temps après, Faïza accoucha de son petit garçon. J'étais allée lui rendre visite et elle semblait épanouie, Naïm aussi d'ailleurs. Il était comme un fou, je n'avais jamais vu mon cousin comme ça. J'étais impatiente de moi aussi pouvoir serrer fort dans mes bras mon bébé. 

Pour les fêtes, j'avais deux semaines de libre alors je me demandais si d'aller en Espagne voir ma famille ne me ferai pas du bien mais c'est vrai que l'Espagne me faisait beaucoup penser à Duardo et je n'avais pas envie de repenser à tout ce qu'il s'était passé étant là-bas donc j'hésitais. 

J'enchaînais mes mois de grossesse toute seule, comme "un petit bout de femme forte" me disait Akram. 

Je commençais à souvent être chez la maman de Younes, elle était tout le temps au petit soin pour moi, trop mignonne wAllah. 
Un soir, nous étions partis faire quelques courses quand de loin, j'aperçue Salma voilée et au côté d'un homme qui semblait être son mari. Elle était totalement différente qu'avant et cela lui allait parfaitement bien Ma Sha Allah. 

Sinon, j'avais eu mon anniversaire quelques jours avant la nouvelle année mais je ne 
l'avais pas fêté.

Elias (le copain d'Amina) avait enfin franchi le pas et était allé demander sa main. C'est avec plaisir que le papa d'Amina accepta, le hlel avait été fixé pour dans maintenant une semaine. 
Ils voulaient faire quelques choses de simple pour le hlel et pas avoir beaucoup de monde donc du côté d'Amina il n'y allait avoir que ses parents, son grand-frère et sa petite-soeur, Akram, sa femme et moi puis du côté d'Elias juste ses parents, ses soeurs et son cousin. 

Pour l'occasion, je m'étais achetée un très beau caftan et un petit costume pour Djibril. 

La soirée avait été superbe, c'était de très belles fiançailles et dans la simplicité. Ma petite Mina chérie était aux anges et avait enfin trouvé sa moitié, que demandez de mieux ?

Tard dans la nuit, Younes m'appela, me demanda des nouvelles de tout le monde. Si notre bébé se portait bien. Il me répétait que je lui manquais mais que sa sortie allait vite arriver In Sha Allah puis je m'endormis.

En pleine nuit, je fis réveiller par mes vomissements qui devenaient quotidien. Je pris ensuite un verre d'eau et partis me recoucher dans mon lit avec ma musique à fond.

[J’ai maquillé ma peine sous des tonnes de mascarades. Prétendu qu’c’était rien, juste une larme sous mon mascara. J’suis torturée par mon esprit. Je fais c’que j’aime c’est vrai, mais à quel prix ? Une enfance difficile, des débuts périlleux. Dans ce monde je fais mes preuves. Et chaque jour je fais de mon mieux. J’veux pas que mon passé condamne mon avenir. Dieu aide-moi à dépasser la haine qui m’a fait grandir. J’ai rien de plus que les autres. J’pèse pas plus que mes notes. Et même si sombre est le chemin. Pour moi l’enjeu c’est demain. Si j’donne tout aujourd’hui c’est pour de meilleur lendemain. Et si je refuse leurs aides c’est que j’peux compter que sur mes deux main.]

Je suis bercée par ces paroles qui sont tellement vraie, tellement puissantes, tellement forte. J'ai envie d'hurler, d'évacuer la rage que je garde enfouie dans le plus profond de mon âme. Rendez-moi mon mari ! Rendez-moi mes parents ! Rendez-moi Linda ! J'ai la haine contre l'état, la haine contre ce monde, la haine contre les gens. Je souffre, oui je souffre et je n'ai pas peur de le dire car j'étouffe ! 

Mon coeur bat de plus en plus fort, j'enlève mes écouteurs et essaye de me calmer pour la survie de mon bébé qui lui n'a rien demandé. Tout doucement, mon coeur reprend son rythme normal et je m'endors cette fois-ci pour me réveiller le lendemain matin par Djibril qui saute partout sur mon lit.

Moi en souriant: Djibou calme-toi, assieds-toi. Pourquoi tu sautes partout ?
Djibril en souriant: Il neige Nyliah, il neige ! S'il te plait on peut sortir ? Il neige youhou !

Je le regardais s'agitait et voyais que la simplicité lui allait alors je n'allais pas faire ma difficile à dire que non, nous n'allions pas sortir. Nous prîmes un petit déjeuné, je l'habilla chaudement, m'habilla à mon tour puis nous sortîmes devant notre immeuble. Il avait les yeux pleins d'étoiles, on aurait dit qu'on lui avait offert tout les jouets et bonbons de la Terre mais non, il voyait juste de la neige tomber mais ça lui faisait plaisir, c'était tout simplement un enfant qui connaissait déjà les valeurs de la vie alors que même certain adulte ne les connaissait pas. 

Nous passâmes bien trois heures dans ce froid infernal, à se jeter des boules de neiges et à construire des bonhommes puis nous rentrâmes. A peine après avoir mangé, Djibril s'écroula de fatigue. Il faut dire qu'il s'était bien amusé. Je le couvris d'une grosse couverture et m'installa devant la télévision.

Dring 

Je vais ouvrir et trouve Lena !

Moi: Hey, qu'est-ce que tu fais là ma belle ?
Lena: Je voulais venir te voir, je ne te dérange pas ?
Moi: Non, bien sûr que non. Entre. 

Elle prit place sur le canapé et je lui servis un verre de jus d'orange.

Moi: Comment tu vas ? Tu profites bien de tes petites vacances avant la reprise ?
Lena: Ça va, merci et toi ? Le bébé ? 
Moi: Hamdu liLlah, t'es prête à reprendre les cours ?
Lena en riant: Oui t'inquiètes, j'attends que ça mais tu pourras quand même réussir à venir travailler à la salle malgré ta grossesse ?
Moi: Je suis presque à mon troisième mois donc pour l'instant ça va mais si j'ai du mal, j'éviterai de trop danser mais je vous expliquerai bien les pas quand même.
Lena: D'accord, euh Nyliah ?
Moi: Oui ?
Lena: Mes parents ont quelques soucis financiers en ce moment donc ils ne pourront pas payer mes cours durant un petit moment.
Moi: C'est-à-dire "un petit moment" ?
Lena: Trois mois..
Moi: C'est rien, ne te fais pas de soucis, ce n'est pas dérangeant le directeur ne dira rien, j'irai lui parler.
Lena en souriant: Merci !
Moi en souriant aussi: Pas de problème.

Puis elle s'en alla quelques minutes après.

Vu que je m'ennuyais et que mon prochain parloir était dans longtemps, je décida d'écrire une lettre à Younes.

«Younes hobi, 

ton absence se fait ressentir à des kilomètres. Tout me manque chez toi, même tes crises de nerfs, t'imagines ? Je ne cesse de compter les jours qui nous maintient séparer. J'espère que tu penses à moi car toi, tu ne quittes jamais mes pensées. Ton fils se porte bien grâce à Dieu. Il a hâte de venir avec moi au prochain parloir afin de te revoir depuis ton incarcération. La maison est vide sans toi..Je vais souvent voir ta maman et elle aussi vit mal ton enfermement, j'ai l'impression que c'est la seule qui me comprend. Sinon, elle est au petit soin depuis qu'elle sait que je suis enceinte. Trop mignonne ! J'espère que tu vas bien et que tu arrives à tenir le coup. Ne fait pas de conneries et évite les disputes car je connais ton tempérament chaud et je n'ai pas envie que tu prolonges ton séjour en prison pour des sottises. Je te laisse sur ses mots, tu trouveras dans cette enveloppe une dessin de Djibril et une photo de lui et moi avec mon ventre bien formé. Bisous»

Je mis le tout dans l'enveloppe et la posa sur ma table de nuit afin de la poster demain In Sha Allah.

Suite bientôt.
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Nyliah: « Pas du même monde mais on a su s'aimer. »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant