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Nous sommes maintenant au mois de février, donc à bientôt mon cinquième mois de grossesse. 
A la salle, je ne bougeais plus du tout pour faire cours. Je restais assise sur une chaise et j'expliquais les pas à mes élèves, ce qui était vraiment dur. Je n'avais vraiment pas l'habitude de rester sur place lors de mes cours mais je n'avais pas le choix. 
Myriam vivait toujours chez moi et je continuais de l'ignorer et je voyais que cela l'agacé mais elle savait que c'était de sa faute.
Un jour, je faisais le ménage dans sa chambre (Elle dormait dans la même que Djibril.), elle faisait ses devoirs et je voyais bien qu'elle avait du mal donc je m'approcha d'elle et lu son exercice. 

Moi: Tu galères ?

Elle fut surprise que je lui adresse enfin la parole et après avoir réalisé que je parlais bien à elle, elle me répondit:

Myriam: Un peu.. 

Je m'asseya à côté d'elle et lui expliqua ce qu'elle devait faire. Elle comprit directement et je retourna à mes occupations quand plus tard dans la journée, je sentais mon bébé bougeait. Cela me faisait mal mais c'était supportable puis j'étais tellement heureuse de devenir maman dans environs quatre mois que je me contrefichais de la douleur. Myriam qui n'étais pas très loin vit que mon ventre bougeait un peu donc elle s'approcha de moi et me dit toute hésitante.

Myriam: Je peux toucher ?
Moi: Oui, vas-y.

Elle passa sa main sur mon ventre et un sourire se dessina sur son visage.

Myriam: C'est trop mignon !
Moi: Ouais..
Myriam: On peut parler Nyliah ? S'il te plait, accepte. 
Moi: Pas maintenant.

Elle baissa la tête et partit se rasseoir devant la télé.

De lui pardonner maintenant était au dessus de mes forces, j'avais beaucoup trop misé sur le fait qu'elle soit une fille bien pour être déçue à ce point. Elle m'avait achevé ! 
Naim était à la recherche de Mehdi pour lui régler son compte mais il était introuvable. Si on me disait que c'était Myriam qui lui avait dit de se cacher car son frère le chercher ne m'étonnerais même pas parce que je savais qu'elle l'aimait trop et voulait le défendre malgré le fait qu'il lui ait volé sa virginité à 17 ans et la lâché aussitôt.

- 15 février-

Aujourd'hui, c'était l'anniversaire de Djibril ! Je le réveilla en lui faisant pleins de bisous et en m'amusant un peu avec lui puis je partis le préparer pour le ramener à l'école vu que c'était un jour de semaine mais ça va je lui avais acheté un gâteau pour qu'il puisse le fêter avec tout ses copains de classe.

L'après-midi, j'avais donné cours à la salle comme d'habitude puis à 17 heures j'étais allée chercher Myriam au lycée. Sur le trajet, on ne parlait pas. Il n'y avait que le poste de musique qui couvrait ce silence pesant. 

Bzzz appel entrant « Naïm »

Moi: Allô ?
Naïm: Salam Aleykum 
Moi: Aleykum Salam, que me vaut cet appel ?
Naïm en souriant: J'ai pas le droit d'appeler ma cousine ?
Moi en riant: Si, bien sûr que si. 
Naïm en riant: Nan, sah j'ai cherché Mehdi partout, il est introuvable. 
Moi: On fait comment, alors ?
Naïm: T'es avec l'autre ? (Myriam)
Moi: Oui 
Naïm: Passe-moi la. 
Moi: Saha mais cris pas avec elle.
Naïm: Hum 

Je mis le haut-parleur pour être sûr qu'il n'allait pas hurler et je tendis le téléphone à Myriam qui le prit. 

Myriam: Oui ?
Naïm: Il se cache où ton pd ?
Myriam: Je sais pas..
Naïm: Tu m'prends pour un con, maintenant ? Tu crois que j'suis qui, moi ? Tu lui dis de se cacher j'sais pas où et moi comme un idiot je le cherche partout et je laisse ma femme avec mon fils seul à la maison ! Tu penses qu'à ta gueule ! Tu crois pas que j'ai d'autres choses à faire au lieu de m'occuper de mademoiselle Myriam qui fait la keh depuis que j'ai bougé de la maison ?
Myriam en haussant la voix: Je suis pas une keh ! (* insulte) 
Naïm: Tu cris avec qui là ? 
Myriam: Personne, juste ne m'insulte pas comme ça. Je suis ta soeur, Naïm.
Naïm avec un rire nerveux: Myriam, t'as cessé d'être ma soeur le jour où t'as n*quer avec un gars maintenant écoute-moi, que ça dure encore une semaine, un mois ou un an je le trouverai ton pd et je lui ferai payer de t'avoir touché même si toi t'étais pas contre mais toi et moi c'est mort. Je te connais plu, j'ai plu de soeur. Salam Aleykum 

Et il raccrocha. 

Il était allé un peu fort mais personne ne pouvait l'empêcher de dire la vérité. Sa soeur l'avait déçu comme elle m'a déçu moi et sa mère et à propos de ce sujet il était impossible de pouvoir mâcher ses mots.

Je me tourna vers elle et elle pleurait. 

Moi: C'est bon, pleure pas.
Myriam en continuant de pleurer: J'en ai marre, Nyliah. Je regrette ce que j'ai fais wAllah.
Moi: Arrête de pleurer, je sais mais il fallait que tu réfléchisses avant. Tu es allée trop loin. Comment tu peux continuer à défendre ce mec après tout ce qu'il t'a fait ?
Myriam: Je l'aime ! Je suis folle de lui, je ne peux pas lui faire ça !

Je ne rétorqua pas face à ses paroles car j'étais consciente que l'amour était plus fort que tout et que même si je ne le cautionnais pas, je comprenais qu'elle ne veuille pas dénoncer où était Mehdi. 

Nous arrivâmes chez moi et elle partit directement s'isoler dans sa chambre.

Le samedi, nous fêtâmes l'anniversaire de Djibril cette fois-ci en famille donc chez la maman de Younes. Il y avait donc, les parents de Younes, Souhil (son grand-frère), ma tante, Myriam, Naïm, Faïza et leur fils. 

Il avait bien été gâté le petit Djibou, hein ! Nous étions entrain de manger le gâteau quand le fixe sonna.

Souhil: Allô ? 
.. : ..
Souhil: C'est qui là ?
... : ..
Souhil: Tu veux quoi ? Si Younes il sait que t'appel ici, il va te tuer !
... : ..
Souhil: Nyliah, viens voir.

Je me leva et il me donna le téléphone.

Moi: Oui, allô ?
Soukaina: Salam Aleykum 
Moi: Aleykum Salam 

Petit blanc.

Soukaina: J'ai appris que tu es enceinte de Younes.
Moi: Euh oui..
Soukaina en souriant: C'est bien, Djibril serra moins seul.
Moi: Oui mais avant tout il a besoin que tu sois là.
Soukaina: Je peux pas revenir, je suis partis c'est fini. 
Moi: C'est ton fils Soukaina, tu lui manques. Je sais qu'on ne se connait pas, on devrait sans doute se détester mais wAllah tu devrais revenir car un jour ou l'autre tu regretteras d'avoir laissé ton fils.
Soukaina: Je le regrette déjà..mais bon euh faut que je raccroche, souhaite-lui un bon anniversaire de ma part en lui disant que je l'aime parce que j'en ai vraiment pas la force et d'ici quelques jours je lui enverrai un cadeau par la poste.
Moi: D'accord, Salam Aleykum.

Nous raccrochâmes et effectivement une semaine plus tard je reçue un colis avec un ensemble gris Adidas pour Djibril avec des petites baskets et une voiture télécommandé. 

Je n'avais pas informé Younes de cet appel et de ce colis pour éviter qu'il s'énerve mais lors de notre parloir il me le fit bien payer. 

Il entra dans la salle et j'alla pour le prendre dans mes bras mais il me stoppa net dans mon élan. 

Moi: You' qu'est-ce qu'il y a ?
Lui: Tu l'sais très bien.
Moi: Mais non, dis-moi. 
Lui: J'ai appris pour l'appel de Soukaina et le colis. 
Moi choquée: Qui te l'as dis ?
Lui: Souhil 
Moi: Ah..
Lui: Pourquoi t'as parlé avec elle ?
Moi: J'allais pas lui dire, "Non, je n'ai pas envie de te parler." ça ne se fait pas. 
Lui: D'abandonner son fils ça se fait peut-être ?
Moi: Non mais elle m'a juste demandé de lui souhaiter un bon anniversaire.
Lui: Et alors ? 
Moi: ..
Lui: Tu m'as zehef Nyliah ! J'aime pas que tu me caches des trucs !
Moi: Smehili (*Excuse-moi) mais je voulais pas que tu t'énerves. 
Lui: Bah c'est réussi !
Moi: Fais pas la tête, allez.
Lui: Laisse-moi.
Moi: Bon, j'y vais alors.

Je me leva en me dirigeant vers la porte mais il me tira vers lui et colla son front au mien. 

Younes: T'es belle, putin !
Moi: Tu rigoles, j'espère ? J'ai des cernes de malade et je suis toute grosse.
Younes: N'importe quoi, en plus t'es même pas grosse t'as juste un gros ventre tout hlou, ton corps c'est le même.
Moi: Hum, si tu le dis.

Il me déposa un bisou sur le front. 

Younes: Tu sais très bien que t'es la plus belle à mes yeux.
Moi intimidée: Arrête ! 
Younes en m'imitant: "Arrête !" 
Moi: T'es pas drôle ! T'aime trop me mettre mal à l'aise.

Il me rapprocha de lui et me serra fort contre son torse. J'étais bien près de lui, je me sentais revivre. 

Moi: Tu m'as pas menti hein, t'as vraiment pris du muscle au bras. Rien que quand tu as ton bras autour de moi, je le sens.
Younes en riant: T'as vu ! 

Je ris.

Younes plus sérieux: Nyliah ?
Moi: Oui ?
Younes: Tu m'en veux d'être ici ?
Moi: Non, pas à toi mais beaucoup à l'état. Cette histoire était ancienne et il fallut que tu la payes maintenant que tu es rangé de tous ces trafiques. Franchement je ne comprends pas leur logique. Ils ne savent pas ce que ça fait d'être enceinte et de venir voir son mari ici. C'est atroce !

Il me fit un bisou sur la joue.

Younes: T'es forte, tu vas tenir hobi. T'inquiètes pas, là Hamdu liLlah je suis arrivé à la moitié de ma peine encore un peu de patience et je serai de retour pour ne plu jamais vous quitter ni toi, ni Djibril, ni notre petit bébé et ni ma mère.
Moi avec les larmes aux yeux: In Sha Allah, je t'aime fort Younes wAllah que je t'aime comme une dingue.
Younes: Moi aussi je t'aime comme un fou, je donne ma vie pour toi, Nyliah. 

Il m'essuya mes petites larmes, me re déposa un bisou sur le front et retourna dans sa cellule.

Le temps passe et je ne peux plu du tout aller à la danse donc je passe mes journées à la maison. 
Un jour, comme je m'ennuyais je décida de me connecter sur Facebook et je vis une demande d'ajout venant d'Ismaïl, surprise je l'accepta et il vint directement me parler en privé. 
Nous discutâmes pendant près de trois heures puis je décida de me déconnecter. Je n'avais jamais autant parlé avec quelqu'un que je connaissais à peine, surtout un homme mais je ne sais pas, il était super gentil et attachant. Je crois qu'il était un peu étonné que je ne l'envoie pas bouler comme les précédentes fois mais il ne m'en fit pas la remarque. 
Ces longues discussions entre lui et moi devinrent de plus en plus fréquente. Il me parlait de sa maladie et de la religion. En lui, j'avais l'impression de voir un deuxième Akram car souvenez-vous, lui aussi était proche de la religion et c'est en partit pour ça que l'on était devenu ami car il m'avait beaucoup apporté grâce à son savoir.

Au bout d'un moment, il en eu marre de nos discussions sur le net donc il me proposa qu'on se voit mais je ne pouvais pas accepter. Il fut un peu vexé par ma réponse mais l'accepta tout de-même , même si il n'en avait pas vraiment le choix. Moi aussi, j'avais envie qu'on se voit mais je ne pouvais pas faire ça à Younes, je ne voulais pas qu'il s'imagine des choses et mettre en péril mon couple.

Alors, nous continuons de se parler mais nous ne nous voyons pas. 

Quelques jours plus tard, Naïm m'avait contacté pour me dire qu'il avait enfin trouvé Mehdi et qu'il lui avait bien fait comprendre que si il se rapprochait une seule fois de Myriam, il allait le regretter. 

Moi: Myriam !
Myriam en venant de sa chambre: Oui ?
Moi: Assieds-toi.

Elle s'assied.

Moi: Mehdi et toi c'est fini, tu m'entends ?
Myriam la voix tremblante: Pourquoi vous me faîtes ça, Nyliah ?
Moi: Il avait pas le droit d'autant insister pour que tu ailles avec lui. Tu veux d'un homme comme ça ? Tu crois vraiment qu'il te mérite ?
Myriam: Je peux pas avancer sans lui..
Moi: Si crois-moi que tu peux. Tu es encore jeune.
Myriam: ...

Elle s'approcha de moi et me serra fort contre elle en me répétant qu'elle s'excusait pour tout et que je lui manquais. La voir dans cet état m'avait fait mal donc j'avais décidé d'essayer de lui pardonner et je dis bien "essayer" car ce n'était pas chose facile vu à quel point elle avait baissé dans mon estime. 

Moi en lui faisant un bisou sur le front: Tu vas remonter la pente t'inquiètes pas mais haychek ma cousine, reviens dans le droit chemin et n'en sort plu. Ne refait plu de tel erreur. 
Myriam: Je ne referai plu rien, je te le jure. 
Moi: Je te crois.
Myriam: Je pense qu'il faut que j'aille prier..
Moi: Oui vas-y. 

Elle prit son tapis de prière, pria dans sa chambre et revint vers moi avec un énorme sourire. Mes soeurs et frères voila une preuve que la prière est un remède. Juste avant d'avoir poser son front contre le sol, elle était presque en larmes et en revenant elle était toute souriante, que vous dires de plus ?

Ce jour-là nous parlâmes pratiquement pendant toute la nuit et elle m'expliqua les détails de tout ce qui lui était arrivé. Tout le long de son récit, elle pleurait et moi de-même. Je ne comprenais pas comment ma cousine avait pu passer par toutes ces choses aussi horrible alors qu'elle était une âme si pure. Je la consola puis nous nous endormîmes comme deux bébés. Le lendemain, nous nous réveillâmes et prîmes notre petit déjeuné avec Djibril. 

Moi: Tu vas retourner vivre chez khalti.
Myriam: Quoi ? Mais pourquoi ? Je veux rester avec toi, moi. 
Moi: Mymy c'est pas possible, tu dois retourner chez elle et que tu lui expliques tout, comme tu l'as fais avec moi hier soir et In Sha Allah vous repartirez sur de bonnes bases.
Myriam: J'ai peur..
Moi: Ca va bien se passer, t'inquiètes pas. 
Myriam: In Sha Allah 
Moi: Oui, bon allez va t'habiller je vous dépose à l'école toi et Djibril.
Myriam: Je peux l'accompagner toute seule si tu veux, c'est pas loin de mon lycée.
Moi: Ca t'embête pas ?
Myriam: Non, pas du tout.
Moi: Bon d'accord, je vais le préparer alors.
Myriam: Saha 
Moi: Djibou, viens on va t'habiller. 

Il me donna la main et nous partîmes dans sa chambre. Je l'habilla du survêtement Adidas que sa maman lui avait acheté ainsi que les baskets, lui fis un gros bisou et il partit avec Myriam. 

Je rangea l'appartement et une fois finie j'eue un appel d'Ismaïl nous parlâmes pendant un bon moment puis je partis préparer le repas de midi.

Avec Ismaïl, c'était fou. Fou parce que je l'avais rencontré à une période vraiment pas facile de ma vie mais je commençais à m'attacher de plus en plus à lui (amicalement) pourtant au départ je ne faisais que de le recaler mais là c'était carrément vital pour moi de devoir lui parler au moins une seule fois par jour. Il savait m'écouter, me comprendre et me remonter le moral avec de bons arguments. On aurait dit qu'il me connaissait depuis déjà des années. 
Je savais que Younes serait vraiment contre cette amitié mais Ismaïl commençait vraiment à beaucoup compter pour moi mais de toutes façons dans ma tête tout était clair. Younes était mon mari celui que j'aime et celui avec qui je veux finir ma vie et Ismaïl, lui était une très belle rencontre et un ami rien de plus.

Suite bientôt.
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Nyliah: « Pas du même monde mais on a su s'aimer. »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant