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Aujourd'hui, j'avais rendez-vous chez ma gynécologue et j'y étais allée avec Yasmine comme toutes les autres fois car elle tenait à m'accompagner et moi ça me faisait plaisir de ne pas être seule. 
Le médecin m'étala de la crème sur le ventre et me passa la machine. J'étais toute tremblante à chaque fois que je venais. C'était magique comme moment. Je regardais à travers cet écran ce petit être qui allait bientôt arriver sur cette Terre. Qu'est-ce que j'avais hâte de l'avoir près de moi ! Des frissons me parcouraient tout le corps. 
Une fois le rendez-vous finit, je déposa Yasmine chez elle et je partis rendre visite à ma tante. Je me gara et monta. C'est Myriam qui m'ouvrit avec Djibril dans les bras. Je lui fis un bisou, fis la bise à Myriam et partis dire bonjour à ma tante qui était en cuisine avec la maman de Younes. 

Moi: Salam Aleykum !
Elles: Aleykum Salam, ça va ?
Moi: Hamdu liLlah et vous ?
Elles: Hamdu liLlah. 
Myriam: Montre les images de l'échographie haychek Nyliah.

Je fouilla dans mon sac et lui donna. 

Myriam en souriant: C'est hella !
Djibril: Montre, montre !

Il le prit et me regarda avec de gros yeux. 

Djibril: Nyliah ? C'est ce qu'il y a dans ton ventre ?
Moi: Oui, c'est ton futur petit frère ou ta futur petite soeur. 
Djibril: Je veux que c'est une fille, moi !
Moi en souriant: In Sha Allah 
Khalti: Tu restes manger ?
Moi: Djibril tu veux rester manger ici ?
Lui: Oui !
Moi: D'accord, bah on reste alors.
Khalti: Saha 

En ce moment, il y avait quelques soucis à la prison où Younes était donc je ne pouvais pas aller le voir pendant un moment, je pouvais juste lui écrire donc c'est ce que je faisais sans cesse.

Un jour, je passais en voiture à côté du lycée de Myriam quand je vis une foule pas possible. J'essayais de voir ce qu'il se passait mais ce n'était pas facile avec tout le monde, ce n'est qu'au bout de quelques minutes que je me rendis compte que c'était une bagarre et devinez qui était dedans ? Myriam !

Je me dirigea furieuse vers elle et lui hurla devant tout le monde de se dépêcher de monter dans ma voiture. Elle le fit et je démarra.

Moi: C'est comme ça que khalti elle t'a élevé ? Tu te bats, maintenant ? Tu t'es pris pour un garçon ? Myriam je sais pas ce qu'il t'arrive en ce moment mais crois-moi que tu vas vite te reprendre !
Myriam: ..
Moi: Je te parle ! 
Myriam: C'est la fille qui m'a cherché ! Elle arrêtait pas de me critiquer et de dire des rumeurs sur moi à tout le lycée !
Moi: Et alors ? C'est une raison ? Une fille ça ne se bat pas ! Tu l'as laisse parler et elle finira bien par s'arrêter !

Elle ne rétorqua pas. Nous arrivâmes devant chez ma tante, je la déposa en lui répétant d'arrêter toutes ses conneries et repartis. 

Quelques jours plus tard, j'avais enfin un parloir ! 

Younes entre dans la salle et hallucine en voyant à quel point mon ventre avait augmenté de volume. Il s'approcha de moi, m'embrassa le front et posa sa main sur mon ventre en souriant. 

Younes: Wah zebi, sous ma main y a mon enfant ça veut dire.
Moi en souriant: Oui 
Younes: Smeh Nyliah de te laisser toute seule wAllah. En plus ça me rend fou de pas pouvoir vivre avec toi ta grossesse, c'est grave dur !
Moi en baissant la tête: C'est comme ça..on y peut rien.
Younes: Ouais malheureusement mais Allah est grand donc je m'inquiète pas pour toi. 
Moi: Oui, sinon tu t'ennuies pas trop ?
Younes: Si grave, c'est chiant j'ai envie de sortir ! J'suis même pas à la moitié de ma peine que j'suis déjà à bout. 
Moi: Courage, ça va aller. 
Younes: Sinon dehors, ça se passe ? 
Moi: Normal, hein.
Younes: T'as revu l'autre zemel ?(Ismaïl)
Moi: Younes !
Younes: Quoi "Younes !" ? Tu l'as revu ou nan ?
Moi: Nan 
Younes: C'est bien. 
Moi: Hum 
Younes: Qu'est-ce qu'il y a ?
Moi: Tu m'énerves à faire ton possessif comme ça. 
Younes: C'est pas de ma faute, j'aime pas partager ce que j'aime. 
Moi en souriant: Genre tu m'aimes ?
Younes en souriant aussi: Pas du tout !
Moi en souriant: Même pas t'assumes, oh lala !

Il m'embrassa. 

Younes: Moi, j'assume tout.

Le parloir était finit donc il me fit un bisou sur le ventre et il retourna dans sa cellule en me faisant un clin d'oeil. Trop beau mon mari Ma Sha Allah !

- Dans la soirée-

Appel entrant: «Amina» 

Moi: Salam Aleykum !
Amina: Aleykum Salam, ça fou quoi la futur maman ?
Moi: Télé et toi ?
Amina: Pareil mais j'ai heja à te dire. 
Moi: Je t'écoute. 
Amina: C'est sur Myriam.
Moi en me redressent: Elle a fait quoi encore celle là ?
Amina: Comment ça "encore" ?
Moi: Y a pas longtemps je passe devant son lycée et je la vois se battre, ma tante me dit qu'elle zone de plus en plus dehors et ses notes chutes. 
Amina: Ah ouais, chaud ! Enfaîte j'ai peur qu'elle tourne mal, tu vois..
Moi: Explique-toi, je comprends pas Mina. 
Amina: A la base c'est la meilleure pote à ma petite soeur, toi même tu sais et là elles traînent plu du tout ensemble parce que Myriam elle est souvent avec une bande de meufs et gars pas très clair. Ils fument, boivent et forniquent. 
Moi: Tu blagues, là ? 
Amina: J'aimerai tellement..

Je soupira. 

Moi: Mais elle a touché à leurs m*rdes ? (alcool,cigarette etc.) 
Amina: Je crois que oui parce que ma soeur m'a dit que la dernière fois, Myriam l'a appelé et elle était totalement khabat. (*drogué)
Moi: Starf'Allah, qu'est-ce qu'il lui arrive ? Demain In Sha Allah, j'irai la voir. 
Amina: Moi-même je comprends pas, c'était une petite fille modèle.
Moi: Tu as vu ça ! Tu penses que je devrais en parler à Naim ?
Amina: D'abord parle-lui à elle et ensuite informe Naim.
Moi: Il va la n*quer !
Amina: Oui mais elle ne peut pas continuer, t'es d'accord avec moi ? Si personne ne la recadre pas, elle continuera. 
Moi: C'est vrai..Je t'appel demain pour te tenir au courant.
Amina: Saha, si t'es à la tess passe chez moi.
Moi: J'y penserai, allez Salam.
Amina: Aleykum Salam.

-Le lendemain-

Je me lève, m'habille, me maquille légèrement, me prépare un café ainsi qu'un chocolat à Djibril et part le réveiller. Il me fait un bisou sur la joue puis un sur le ventre "Pour dire bonjour au bébé." comme il le dirait puis je le prépara pour l'amener à l'école. 
Une fois que je l'ai déposé, je me gare devant le bloc de ma tante et attends que Myriam descend. Même pas une dizaine de minutes passaient que je la vois sortir. Elle commence à marcher car elle ne m'a pas vu donc j'ouvre la vitre de ma voiture et l'appel. Elle fronce les sourcils en me voyant et vient vers moi. 

Myriam en me faisant la bise: Qu'est-ce que tu fais là ?
Moi: Je t'attendais.
Myriam: Mais j'ai cours, moi. 
Moi: C'est pas mon problème, ce matin tu restes avec moi.

Elle soupira et monta côté passager puis je démarra en silence. Nous arrivâmes dans un coin un peu perdu de la citée donc je décida que nous allions parler ici pour être tranquille. Je m'arrêta et la fixa en essayant de comprendre ce qui lui arrivait.

Myriam: Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?
Moi: Parle-moi sur un autre ton, s'il te plait. 
Myriam: Désolée.
Moi: Tu as grandis, Myriam.
Myriam: Oui je sais.
Moi: Tu reparles toujours pas avec Mehdi ?
Myriam avec un grand sourire: Si, ça c'est arrangé.
Moi: Pourquoi tu vas mal, alors ?
Myriam: Bah je vais bien.
Moi: Tu traînes avec qui ?
Myriam: Avec la petite soeur d'Amina, comme d'habitude pourquoi ?
Moi: Tu mens. 
Myriam: Mais non, c'est la vérité..
Moi: Maintenant que Naim n'habite plu à la maison et moi pareil tu te permets de faire ta grande ? Tu crois que khalti a besoin de ça ? 
Myriam: ..
Moi: Réponds-moi, quand je te parle !
Myriam: J'ai rien fais. 
Moi: Je sais tout ce que tu fais, tu entends ? Tout ! Tu traînes de plus en plus dehors, tu fumes, tu bois, tu forniques ! Tu as 17 ans y a nehel weldik ! 17 ans ! (*insulte)

Elle baissa la tête. 

Moi: Assume tes conneries maintenant et arrête de jouer la fille sage. J'ai vu ton vrai visage et sur les yeux de mes parents Allah ya rahamrem (*Paix à leur âme.) que tu m'as déçu Myriam. 

Des larmes commencèrent à couler le long de ses joues. J'aurai voulu la prendre dans mes bras mais je n'y arrivais pas, elle m'avait tellement déçu. Elle était méconnaissable. Ce comportement n'était pas celui de ma cousine. Elle était si pure, si simple, si parfaite, si discrète. 

Moi: Donne-moi ton portable. 

Elle le sortit de sa poche et me le tendit. 

J'alla directement dans ses messages et vis pleins de messages de Mehdi et d'autres filles mais aucun de la petite soeur d'Amina. Cela confirmait qu'elles ne restaient plu du tout ensemble. 
J'ouvra la discussion avec Mehdi, au départ c'était une discussion banale puis à force de faire défiler les messages, il lui parlait de plus en plus mal car à ce que j'ai compris elle ne voulait pas faire quelques choses qu'il voulait qu'elle fasse, elle lui répétait qu'elle ne voulait pas mais qu'elle l'aimait mais lui insistait en lui disant que si elle l'aimait elle devait le faire et qu'après ils seraient enfin heureux ensemble. Le dernier message de la discussion était un de Myriam et elle avait écrit «J'accepte mais seulement parce que je t'aime, Mehdi.» et il lui répondit «T'inquiètes pas ma femme, tu le regretteras pas. »

Sans m'en rendre compte, je pleurais depuis déjà un moment. Je me tourna vers Myriam qui elle s'était calmée et lui dit d'une voix pleine de dégoût et de tristesse.

Moi: Tu l'as fais avec lui ?

Elle hocha la tête. 

Je lui mis une énorme baffe et retourna chez ma tante. Je monta avec Myriam et ma tante nous ouvrit avec un grand sourire mais en voyant la tête qu'on tirait, ce sourire s'effaça aussitôt. 

Moi à Myriam: Dégage dans ta chambre !

Elle baissa la tête et y alla.

Ma tante: Qu'est-ce qu'elle a fait ?
Moi: Khalti wAllah que ta fille je vais la remettre dans le droit chemin, je plaisante pas avec elle. J'ai voulu être gentille, elle m'a pas écouté maintenant khlass ! (*stop, fini) 
Ma tante: Doucement ma fille, viens on va s'asseoir et tu vas m'expliquer. Ne t'énerve pas, c'est pas bon pour le bébé. 
Moi: T'as raison..

Je souffla pour me calmer et nous nous asseyâmes. Je lui raconta tout mais en essayant de bien formuler les choses parce que c'était honteux ce qu'avait fait Myriam et je ne voulais pas que ma tante fasse un malaise ou autre.

A la fin de mon monologue, elle n'en revenait pas. Je resta encore un peu avec elle, lui dis qu'elle n'avait aucun soucis à se faire,que j'allais avertir Naim et qu'on allait régler tout ça puis je partis chercher Djibril à l'école maternelle.

Sur le trajet, j'avais mis à fond un CD de Lacrim que Younes avait laissé dans ma voiture et je m'évadais. J'avais besoin d'écouter ça pour me calmer.

[- Mieux vaut régner en Enfer qu'être esclave au Paradis, c'est ça ?
- Pourquoi pas ! J'ai passé mon existence ici, moi je suis resté collé à l'Homme depuis qu'on l'a mis là ! J'ai nourri chacune des sensations que l'homme a eu la bonne inspiration d'avoir. J'ai cherché à lui donner ce qu'il voulait, je ne l'ai jamais jugé. Pourquoi ? Parce que je n'ai jamais rejeté l'Homme, en dépit de toutes ses imperfections. Parce que moi j'aime l'Homme ! J'suis un humaniste. Peut-être même le dernier humaniste.]

Dans la soirée, Naim était passé chez moi. Je lui avais tout raconté aussi et il était vraiment hors de lui. Il ne comprenait pas comment sa soeur avait pu tomber aussi bas. Il voulait la frapper mais je lui ai dit que ce n'était pas la peine et qu'elle méritait juste que l'on l'ignore pour qu'elle puisse se rendre compte de ses erreurs. Il accepta mon conseil avec difficulté et nous décidâmes de laisser ma tante (sa mère) tranquille et que Myriam vienne habiter chez moi pendant quelques temps pour que je l'ai à l'oeil. 

Dès le lendemain, je la chercha chez ma tante, elle prit ses affaires et nous allâmes chez moi. Garder son téléphone me démangeait mais je préférais lui le laisser pour qu'elle voit à quel point je ne lui accordais plu d'importance vu qu'elle m'avait énormément déçu.

Chaque jour j'allais la chercher en cours, il était hors de question qu'elle reste dehors mais ce n'était pas pour autant que je lui adressais la parole. Parfois elle tentait de me faire parler mais je ne lui répondais pas.

Au fil du temps, je m'étais aperçue qu'elle avait même lâché la prière. Ya Allah ! La prière ! Elle s'éloignait de plus en plus de la religion qui auparavant comptait tellement pour elle ! J'étais outrée par ce qu'il se passait.

Une après-midi, j'étais assise sur la chaise du bureau de ma chambre et je m'occupais des factures pendant que Myriam faisait ses devoirs et Djibril la sieste quand je commença à avoir de forte contraction, c'était vraiment atroce. Je gémissais de douleur. 

Myriam en courant pour venir dans ma chambre: Nyliah ! Qu'est-ce que t'as ? T'as mal au ventre ?
Moi: Oui, appel le médecin !

Elle partit l'appeler, me dit qu'il n'allait pas tarder à venir et m'apporta un verre d'eau. 

Moi: Merci 

Elle me toucha le front. 

Myriam: Putin, t'as de la température. 

Je ne répondis pas et continua de tenir mon ventre qui me faisait vraiment mal.

- Une demi-heure plus tard-

Ça sonne à la porte. Myriam va ouvrir et mon médecin entre dans ma chambre. Il m' ausculte et me rassure en me disant que mon bébé n'a rien. Il me donne quelques anti-douleurs et s'en va.

Sans m'en rendre compte je m'étais endormie et me fis réveiller par la voix de Myriam qui semblait parler au téléphone.

Myriam: Elle dort, là. Je la réveille ?
... : ..
Myriam: Vas-y, attends je vais voir.

J'entra dans le salon.

Moi: C'est qui ?
Myriam: Younes 
Moi: Passe-moi le.

Elle me tendit le fixe et sortit du salon afin de me laisser parler tranquillement.

Moi: Salam Aleykum
Younes: Aleykum Salam ma femme, t'as bien dormi ?
Moi: Ça va.
Younes: Myriam m'a dit que t'as eu des contractions, ça va mieux ?
Moi: Oui Hamdu liLlah.
Younes: Sûr ?
Moi: Mais oui, t'inquiètes pas.
Younes: C'est toujours tendu entre toi et elle ?
Moi: Hum 
Younes: Pardonne-lui, c'est ta cousine wesh.
Moi: J'en ai rien à faire, je pardonne pas !
Younes: Toi et Naim vous êtes deux grosses têtes wAllah.
Moi: Ah bah c'est pas pour rien qu'on est de la même famille. 
Younes: J'vois ça.
Moi: Hum
Younes: Sinon, t'as pas vu comment j'ai pris du muscle,toi, tu vas me voir tu vas choquée.
Moi: Jure ? Beaucoup ?
Younes: Pire !
Moi: Wah t'es trop fort, tu vas réussir à me porter avec un doigt gueh (*carrément) même si j'ai mon gros ventre.
Younes en riant: Même avant j'arrivais !
Moi en riant aussi: Ah ouais, j'avoue. Bah là ça va être pire. 
Younes: Ouais ! 
Moi: Tu veux que je te passe Djibril ?
Younes: Nan c'est bon, je lui ai déjà parlé avant quand tu dormais.
Moi: Ah d'accord, il t'a dit quoi ?
Younes: Que je lui manquais etc.
Moi: C'est trop choux, c'est fou comme il t'aime.
Younes: Moi aussi je l'aime trop mon fils !

Je souris. 

Younes: Bon vas-y Nyl' j'te rappel y a le maton et fais belek (*attention) à toi !

Et il raccrocha.

Suite bientôt.
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Nyliah: « Pas du même monde mais on a su s'aimer. »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant