Dragon Age - A Warden Story

10. Sorcière, Sorcière...

— Impossible... marmonna Alistair qui ne parvenait pas à détacher ses yeux du coffre. Ils devraient être là !

— À l'évidence, non, dit Yevren, impassible.

— Qu'est-ce qu'on fait alors ? intervint Daveth. On retourne au campement ?

— Nous allons les chercher. Peut-être ont-ils été conservés ailleurs.

L'elfe, agacé par la persévérance ridicule d'Alistair, soupira en lui répondant :

— Chercher où ?

Il écarta les bras pour embrasser la totalité des décombres de la tour.

— Tout ce qu'il y a ici, ce sont des statues brisées et des murs en ruines. Ce coffre est le seul meuble encore debout. Il n'y a rien.

— Alors nous les chercherons ailleurs !

Alistair serra les poings en fixant Yevren d'un regard noir. L'impétuosité de l'elfe jouait avec ses nerfs depuis le début de leur périple. Tous deux étaient prêts à se sauter à la gorge lorsque qu'une voix doucereuse se fit entendre au dessus d'eux.

— Et bien et bien... Qui voilà ?

Une silhouette encapuchonnée vêtue d'une jupe en cuir tanné, d'un pantalon rapiécé et d'une épaulette agrémentée de plumes sombres émergea de derrière une colonne. Son apparition soudaine mit immédiatement fin au conflit entre l'elfe et le Garde. Elle descendit le restant d'escalier faisant la jonction entre au palier où elle se tenait et eux, apparaissant et disparaissant à sa guise derrière les colonnades.

— Je vous observe depuis un moment, errant sur mes terres sauvages, tout en m'interrogeant sur les raisons de votre venue. Sont-ils perdus ? Que cherchent-ils ? Sont-ils hostiles ? Toutes ces questions me taraudent...

Elle retira sa capuche, dévoilant une jeune femme portant un léger maquillage tribal, dont visage fin aux teintes opalines était encadré de cheveux noir de jais. Ils étaient coiffés en un chignon grossier duquel s'échappait de larges mèches. Tel un animal sauvage, elle s'avança d'un pas mesuré en décrivant un cercle autour d'eux, les scrutant un à un de ses grand yeux d'or aux cils longs noirs.

— Alors, qui êtes-vous ?, poursuivit-elle en se perchant sur un amas de pierre pour affirmer sa supériorité. Des pillards ? Des intrus ?

Reann regarda ses compagnons dans l'attente d'une initiative de l'un d'eux, mais aucun ne semblait vouloir répondre. Jory s'efforçait de se faire tout petit malgré sa grande taille. Yevren était prêt à s'armer de son arc en cas d'attaque surprise. Quant à Daveth, son teint chaud et halé avait pâlit, et une envie séante de prendre la fuite se lisait dans ses yeux apeurés.

— Ne dites rien, conseilla Alistair aux recrues. C'est une Chasind. Ses semblables rôdent peut-être dans les parages...

La jeune femme répondit avec une pointe de moquerie dans sa voix.

— Craignez-vous donc que des barbares vous tombent dessus sans crier gare ?

— Les barbares, c'est... Barbant, grimaça Alistair.

— C'est une sorcière ! s'exclama Daveth. Elle va nous transformer en crapaud !

— Contes et légendes ne sont que fantasmes, soupira l'inconnue d'un air lasse. Souffrez-vous donc de penser par vous-même ?

Elle balaya leur groupe du regard une nouvelle fois, puis désigna Reann d'un signe de tête.

— Vous là. Les femmes ne sont pas du genre à s'effaroucher d'un rien. Dites-moi votre nom, et j'en ferai autant.