Rivalité

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dimanche 8 novembre, 6h23


Réveillée par le bruit de l'averse qui s'abattait à l'extérieur, Rachel ouvrit difficilement les paupières puis se rendit alors compte qu'elle était seule dans ce grand lit. Elle chercha des yeux le caporal qui avait disparu.

Combien de temps est-ce que j'ai dormi ?

Le soleil venait à peine de se lever qu'il s'était déjà empressé de rejoindre la salle de bain avant que la jeune femme ne se réveille. Son temps était la chose qu'il considérait comme étant la plus précieuse à ses yeux, car une fois perdu, il lui était impossible de le retrouver. Lui aussi arrivait difficilement à trouver le sommeil et pouvait aisément se contenter de ne dormir que trois ou quatre heures par nuit.

Un frisson parcouru le corps de Rachel lorsqu'elle émergea, réalisant l'intensité du déluge qui frappait à la fenêtre. Elle recouvrit alors complètement son corps des draps en coton et en profita pour humer l'odeur du caporal imprégnée sur l'un des oreillers. La chaleur du lit de cet homme était douce et agréable, voire même rassurante face à la froideur du monde. Elle ne voulait plus jamais partir.

La porte de la salle de bain s'ouvrît soudainement, troublant le moment de répit que Rachel venait de s'accorder. Elle fusilla du regard le caporal qui avait osé perturber sa sérénité, le corps ensevelie sous la couette duveteuse.

-Dépêche toi de te lever, vaut mieux pour toi que personne ne te vois sortir d'ici, lança sèchement le jeune homme simplement vêtu d'une serviette nouée autour de la taille.

Elle arqua un sourcil avant de sourire de manière complice

-Pour moi ? Ou pour vous, monsieur le caporal chef ?

Levi ne répondît pas et enfila une chemise blanche parfaitement repassée. Rachel tendit ses bras au ciel afin de s'étirer en poussant un léger soupir, puis retira vivement la couette qui la recouvrait afin de quitter ce lit pourtant si douillet.

Il ne répondit pas et acheva de s'habiller sous le regard amusé de la jeune femme. Elle recommençait à être insolente, elle qui paraissait pourtant si vulnérable la veille venait de revêtir son masque viscéral.

-J'ai fais laver les vêtements que tu portais la dernière fois.

Lors de leur premier ébat, il avait récupéré ses affaires qui traînaient de part et d'autre dans le bureau pour ne laisser aucune trace de ce qu'il s'était passé entre eux.

-Garde-les, répliqua-t'elle mesquinement avant de s'avancer vers la sortie, seulement vêtue d'un sweat noir à l'effigie d'une ville et d'un short - un peu trop court, qui laissait entrevoir la cambrure de ses fesses.

Un visage inconnu se dressait face à elle lorsqu'elle ouvrit la porte de la chambre du jeune homme. L'incompréhension submergea Rachel quelques secondes, puis elle finit par saisir la situation.

-T'es qui toi ? Qu'est-ce que tu fais dans la chambre du Caporal Chef ? De si bonne heure en plus ?!

La demoiselle parlait de façon frénétique, on pouvait lire de la panique mêlée à de la colère dans ses yeux. Qui était-elle ? Rachel ne se souvenait pas l'avoir déjà aperçu ici. Du moins, elle n'était pas du tout physionomiste et ne prêtait pas vraiment attention aux gens qu'elles ne connaissaient pas, constamment enfermée dans sa bulle.

Rachel ne répondît pas, elle prit appui sur l'embrasure de la porte et croisa ses bras en se contentant d'analyser les traits du visage de cette jeune femme qui lui était parfaitement inconnue. Des traits fins, de grands yeux noisettes bien trop émotif et trahissant d'un désarroi et d'un énervement le plus complet.

C'était donc elle.

-Réponds moi ! Où est le Capo...

- Petra. Ça suffit.

La voix rauque de Levi coupa celle de cette dernière. Son visage apparu dans l'encadrement de la porte et les joues de la dénommée Petra s'empourprèrent vivement. Rachel se contentait d'observait la scène. Elle s'amusait de voir cette jeune femme qui lui était inconnue l'envier et la jalouser du plus profond de son être : elle avait gagné.

-Je me demandais pourquoi tu te faisais si discret. Je commençais même à me demander si tu ne me trouvais pas repoussante... Mais en réalité, c'est juste parce que cette vipère t'a séduite.

Vipère ?

La blonde laissa échapper un léger rire à l'entente de son insulte, les yeux brillant de défi et de pitié pour celle qui venait de se faire devancer.

-Le moment est mal choisi, souffla Levi en essuyant frénetiquement ses cheveux humides à l'aide d'une serviette.

-J'ai toujours été irréprochable, je dirais même irrépréhensible, j'ai toujours fait de mon mieux pour t'impressionner et que tu ne manques de rien avec moi ! Et tu me laisses tomber pour cette vulgaire pimbêche ?!

Rachel arqua de nouveau un sourcil.

Mais pour qui elle se prend celle la ? Il ne faut pas dépasser les limites, ma grande.

-Ça remonte à quand la dernière fois qu'il t'a touché ? la questionna doucement Rachel en plongeant son regard froid et taciturne dans celui de la rouquine.

Le corps de cette dernière se figea. Elle se sentit humiliée, réduite à néant par la force et la prestance de la jeune femme blonde. Son aura l'effrayait. Les yeux de Petra se remplirent de larme et se mirent à briller. Elle finit par se ressaisir pour prendre la fuite en sanglot. Levi lança un regard glacial et réprobateur à Rachel.

- C'était vraiment pas nécessaire.

La concernée serra la mâchoire. Elle avait fait preuve de calme et de patience jusqu'à présent, mais elle refusait catégoriquement de porter le chapeau pour quoi que ce soit. Et lui, pour qui se prenait-il ? Il pensait pouvoir sauter sur tout ce qui bougeait sans qu'il n'y ai aucune répercussions ? Ce serait vraiment mal connaître les femmes qui se tirent constamment dans les pattes, s'envient et se jalousent pour des queues de cerises.

-J'y peux rien moi si tu te tapes tes subordonnées.

Elle sortit de la chambre et claqua brutalement la porte avant de son dortoir.

Non mais je rêve ?!

À l'aube (Lévi X OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant