Paint You Wings // a.i. (version française)

Cinq.

Les deux semaines suivantes, Ashton et moi avons trainés ensemble presque tous les jours. Il m'accompagne à chacun de mes cours et lorsque je me rends à la bibliothèque pour étudier ou travailler. Il m'attendait même après mes heures de travail à la bibliothèque pour m'emmener déjeuner. La gêne que je ressentais en sa présence s'est peu à peu estompée. Je suis capable de lui parler comme je le fais avec Julia et Ashton me taquine à ce sujet parce qu'il n'arrive plus à me faire taire.

Avec l'aide du professeur Ross et du projet assigné à la classe, j'ai plus de raison qu'avant de véritable devenir ami avec Ashton. Avant, je ne pensais pas que cette nouvelle amitié donnerait grand-chose, mais maintenant que nous devons passer du temps ensemble, je sais qu'il n'y aura pas d'échappatoire et cela me convient. Même si aucun de nous deux n'a parlé d'être partenaires dans le cadre du projet, nous avons tous les deux supposé que nous le fussions. Je pense qu'inconsciemment, il savait que je n'aurais pas été à l'aise de faire équipe avec quelqu'un d'autre que lui. Il y a eu très peu de cas où j'ai parlé à mes camarades de classe, et j'aurais aimé que cela reste ainsi, mais Ashton ne m'a pas laissé beaucoup de choix avec sa nature intrusive. Je suis presque sûre que si je ne l'avais pas rencontré la veille du jour où le professeur Ross a annoncé le projet, j'aurais été en route vers mon conseiller pour abandonner le cours.

En attrapant l'élastique de mon poignet, je tire mes cheveux bruns hors de mon visage alors que je me prépare pour le travail. Il n'est que midi et je suis surprise par le petit nombre d'étudiants qui se prélassent et étudient dans la bibliothèque. Normalement, elle est envahie d'étudiants stressant trop tôt dans le semestre mais aujourd'hui, c'est plutôt calme. Vu la lenteur du travail, je demande à Finn, le superviseur des étudiants et mon collègue, de me laisser ranger les livres au lieu de travailler à l'accueil. Comme la bibliothèque est pratiquement vide et qu'il y a déjà deux autres étudiants à l'accueil, Finn accepte.

Alors que je replace les livres éparpillés sur l'une des nombreuses tables vides, mon portable se met à vibrer dans ma poche arrière. Je le tripote jusqu'à ce que j'aperçoive le nom d'Ashton s'afficher. Je regarde autour de moi pour voir si Finn n'est pas dans les parages avant de répondre.

« Allô ? » je chuchote.

« Emmie » Ashton crie, sa voix semble frénétique. « Tu es au travail ? »

En lui disant de bien vouloir baisser le volume de sa voix avant que mon oreille ne se mette à saigner, je réponds : « Oui. Je pensais que tu connaissais mes horaires de travail, vu que tu m'accompagnes ici et que tu passes toujours me donner à manger. » C'est encore difficile de comprendre à quel point nous sommes devenus à l'aise l'un avec l'autre. On peut se taquiner et se faire des blagues en s'amusant. En fait, nous en sommes arrivés au point où Ashton et moi pouvons nous réciter nos commandes de nourriture préférées. « Je voulais te demander ça, tu essaies de me faire grossir ? » Je le taquine.

« J'essayais seulement de mettre un peu de viande sur tes os. » plaisante-t-il. « Tu as vu tes bras ? On dirait des brindilles. »

« Ha ha. » Le sarcasme coule sur ma langue. « Pourquoi tu appelles de toute façon ? »

« Mon ami qui est aussi mon colocataire a besoin d'aide pour trouver un livre pour son devoir d'histoire ou un truc du genre. Je lui ai dit que tu travaillais à la bibliothèque et que tu pourrais l'aider. »

« Pourquoi tu lui as dit ça ? Tu sais que je ne suis pas douée pour parler aux gens que je ne connais pas. »

Il y a quelques secondes de silence suivies d'un petit ricanement avant que la voix d'Ashton ne perce. « Tu dois vraiment te donner plus de mérite, Emmie. »

« Qu'est-ce que tu veux dire ? »

« Je veux dire que, quand j'attendais que tu finisses ton service la semaine dernière, tu n'avais aucun problème à parler à tous les étudiants qui avaient besoin d'aide. Tu t'es même surpassée pour rassembler tous les livres dont une fille avait besoin pour sa dissertation. Tu ne parles pas seulement à moi, mais aussi aux autres, » explique-t-il.