Treize.

295 35 5
                                    

Point de vue d’Emilia

Me réveiller avec une énorme gueule de bois n’était pas la manière idéale dont je voulais commencer la matinée. Je me souviens immédiatement des évènements de la veille et j’appréhende de voir Ashton aujourd’hui et rien que le fait d’y penser aggrave ma migraine. Le son de mon alarme n’arrange pas le martèlement constant dans ma tête non plus. Je tends ma main pour éteindre la source de douleur supplémentaire. Il n’est que huit heures du matin et mon cours de communication avec Ashton ne commence qu’à dix heures, donc j’ai encore le temps pour essayer de me débarrasser de cette terrible gueule de bois.

Après avoir pris une longue douche pour enlever l’odeur de l’alcool qui empestait mon corps, je me dirige vers la cuisine en trainant mes pieds sur l’hideuse moquette grise. Normalement, je devrais trouver Julia à la table de la salle à manger, mais elle est introuvable. Je voulais lui parler de ce qu’il s’est passé hier, mais je suppose que ce sera pour plus tard.

Sur le comptoir de la cuisine se trouve une bouteille d’eau et de l’Ibuprofène. Je ne peux m’empêcher de sourire à la prévenance de ma meilleure amie. Elle a toujours un coup d’avance et je l’aime pour ça. Cela me fait penser à mes nouveaux amis et combien ils ont été adorables avec moi. J’attrape deux bouteilles d’eau que je fourre dans mon sac qui était posé près de la porte. Mettant mes chaussures et attrapant ma veste, je sors de l’appartement, tout en pensant que marcher jusqu’à l’école aidera ma migraine.

J’avais faux.

Même si je voulais rentrer à la maison à pieds et éviter tout contact humain, je ne veux pas laisser Ashton tout seul aujourd’hui. Il est déjà assis à sa place quand j’entre dans la salle. Doucement, je traine mes pieds jusqu’à la fin de la rangée et m’assois à côté de lui, posant ma tête contre le bois froid du bureau.

-          Grosse fête hier soir ? – Il me taquine.

J’hoche juste la tête et gémis.

-          Je n’ai jamais eu de gueule de bois avant et je n’en veux pas en avoir une autre. Rappelle-moi de ne pas boire autant. – Je ferme les yeux pour me soulager des lumières anormalement fluorescentes.

-          Au moins, tu t’es amusée. – Il sourit

-          L’amusement a prouvé qu’il y avait des conséquences. – Je l’entends rire à côté de moi alors que je lève la tête et me redresse sur la chaise inconfortable

Mon cou a du mal à supporter le poids de ma tête lourde. J’attrape mon sac et saisis la boîte d’Ibuprofènes, prenant la dose recommandée avec la bouteille la bouteille d’eau que j’ai apporté. Après avoir avalé les comprimés, je me tourne pour regarder Ashton et ses yeux sont déjà sur mon visage. Un mélange de curiosité et de compassion se lit sur son visage.

-          Qu’est-ce qui ne va pas ? – Je demande, connaissant déjà la réponse à ma question.

Je sais qu’il va me parler d’hier soir. La seule chose pire que cette horrible migraine est le fait qu’Ashton soit au courant pour mon ex. Cela allait sortir tôt ou tard, mais je n’ai jamais pensé que cela se passerait dans ces circonstances. A mon désespoir, je n’étais pas assez soul pour oublier ma petite confession à Ashton, ainsi le fait qu’il m’ait ramené dans ma chambre. Je n’ai pas donné tous les détails de mon ancienne relation, mais je lui ai dit l’essentiel ce qui selon moi est suffisant ; au moins pour l’instant. Je veux lui en dire plus, mais même avec toute la confiance que j’ai en lui, je ne sais pas si je pourrais supporter cette discussion sérieuse sans complètement fondre en larme.

Paint You Wings // a.i. (version française)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant