Petite remarque avant le début du chapitre: toutes mes excuses pour le retard! J'espère que cette suite vous plaira. N'hésitez pas à me faire des retours si vous le désirez! Bonne lecture!!
J'ai du mal à ouvrir les yeux. La douleur incroyable que je ressens à la tête n'est rien en comparaison à la sensation atroce que je ressens en cet instant dans tout mon corps. Ce dernier semble brisé. Je ne peux quasiment plus bouger. Mes paupières sont encore closes, mais je ne perçois aucune lumière à travers elles.
Je respire calmement, doucement. Un parfum étrange vient à mes narines. Mais je le connais...Je ne sais pas d'où, mais je le l'ai déjà senti, quelque part...Je sens l'herbe sous mes doigts...J'ai terriblement envie de me rendormir...Terriblement envie...
Thomas est là. On vient de se marier! On danse sous les feux allumés pour l'occasion. Je suis dans ses bras, je ris aux éclats et lui aussi. Nous sommes encore deux enfants et nous partageons la même tartine...Il m'embrasse après avoir dit "oui!", mon père regarde nos alliances, il est fier. C'est lui qui les a faites.
Ma tante Jeanne danse devant les tables pleines de victuailles. Elle me prend dans ses bras pour me consoler d'un chagrin...J'ai quatre ans. Mes genoux sont écorchés, je pleure à l'orée d'un bois que je ne connais pas...Un loup est près de moi. Il ouvre sa gueule gigantesque et engloutit ma jambe...
Je me réveille en hurlant et avec ce cri, ma douleur s'éveille elle aussi. Ma tante entre précipitamment dans ma chambre. Ma chambre. Je suis chez ma tante.
-Ne bouge pas, ma chérie. Tu es très mal en point.
Les traits de ma tante sont tendus, elle est épuisée. Ses yeux ont rougi à force de trop pleurer. Elle semble très nerveuse...
-Ecoute-moi bien, Marie ! Je t'ai retrouvée juste devant chez moi, blessée. Ce matin. Je t'ai soignée, puis j'ai appelé ton père. Tu es sûrement sortie cette nuit pour aller boire ou te soulager. Comme ma maison est à côté de la forêt, tu as été attaquée par une bête. Sûrement la même qui a tué Guillaume ?N'est-ce pas, Marie ? N'est-ce pas ? Est-ce que tu comprends ?
Je sens le mensonge poindre à travers ses paroles, mais j'acquiesce. Je ne sais pas ce qu'il s'est véritablement passé cette nuit. Ma mémoire n'est plus qu'un trou noir. Mais cette odeur de fleurs...ce parfum...Lui, je le connais. Il émane des bandages qui recouvrent mon corps. Et ma tante qui a encore menti à mon père. Je le sais. Ce qu'elle vient de me dire n'est pas la vérité.
Plus tard dans la journée, mon père est venu me voir. Lui et ma tante ont passé en revue les dernières blessures apparues sur mon corps. Mon épaule droite méchamment mordue. Ma jambe qui cicatrise à peine. Et mon ventre, surtout. En soulevant le bandage, ma tante a réprimé avec force un haut le cœur. Je sais qu'elle ne voulait pas m'inquiéter et surtout, ne pas montrer à mon père qu'elle ignorait totalement ce qu'il y avait en dessous. Un trou apparaissait dans ma chair. Heureusement, il n'y avait pas d'éventration, mais j'y étais presque.
Mon père m'a questionnée longuement, calmement. Mais ce n'est qu'au bout de mes premières larmes de fatigue, de douleur, de chagrin, qu'il consentit enfin à me laisser en paix. Je ne pus rien lui apprendre, sinon répéter comme une bonne élève les paroles énoncées par ma tante. Pour la première fois, depuis qu'Elwen était née, je ne supportais plus cette situation. Mon père ne le savait pas et je n'avais envie que d'une chose : me réfugier dans ses bras et lui demander pardon.
-Jeanne, murmura-t-il devant moi. Ce soir, je vais faire venir les gars du village. On va parler de tout ça. Guillaume a été massacré. Il est hors de question que Marie subisse le même sort. Elle ou un autre!
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La Louve et la Sorcière
ParanormalAu Moyen Age, au plus profond de la forêt, Marie, une jeune femme, supplie de devenir une bête à la nuit tombée pour qu'aucun homme ne la touche plus jamais. Son jeune mari vient d'être assassiné et sa souffrance est indicible. Elle veut juste se pr...