Chapitre 13: Le réveil de Marie

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Coucou!!

Comme je sais qu'en ce moment rien n'est simple, je vous offre ce soir un petit chapitre supplémentaire, qui aurait dû sortir normalement samedi. Du coup, le chapitre suivant sortira ce dimanche!

Merci encore de suivre mon histoire...C'est un plaisir de vous la conter!! N'hésitez pas, comme d'habitude, à me laisser des petits messages si vous le voulez et à voter si vous aimez le chapitre. Cela me permet de savoir si l'histoire vous plait ou pas et d'adapter au besoin.

Bonne lecture! :)


Mon corps est tellement douloureux. J'ai si mal...Je suis étendue dans un lit chaud, recouverte de lourdes couvertures. Je le sens. Mes yeux sont encore fermés. Je respire difficilement; ma poitrine s'apprête à exploser...Mais que s'est-il passé...

La lumière filtre à travers mes paupières. J'entends de faibles bruits dehors. Un pépiement d'oiseau d'abord, puis des pas. Lointains. Doux. Une senteur...la lavande. Malgré moi, je souris faiblement. Je suis avec elle.

-Alaïs...

Je ne peux que murmurer faiblement. Je n'ai pas la force de faire plus. Et pourtant...Au bout de quelques instants, je l'entends ouvrir la porte et se diriger vers moi, côté fenêtre de sa chambre. Elle se place entre le soleil et moi et pendant un moment, je ne peux distinguer qu'une ombre. Une ombre qui, d'une voix tremblante, me demande:

-Comment ça va, Marie?

Je me mets alors sur le dos pour m'aider à respirer. J'essaye d'organiser mes pensées un instant.

-J'ai l'impression qu'un cheval de trait m'est passé dessus. J'ai mal absolument partout...Et mon épaule...

Instinctivement, je porte ma main à cette dernière. En la touchant, la douleur s'amplifie. Il y a un épais bandage...

-Non, ne touche pas, me dit-elle en prenant ma main. Tu vas te faire encore plus mal. Tu es rentrée dans un piteux état, cette nuit...Avec une flèche plantée dans l'épaule. La bête et toi, vous avez failli vous battre, mais des hommes sont arrivés et l'un d'eux lui a décoché une flèche. Malheureusement, c'est sur toi qu'elle s'est plantée.

-Ils m'ont vue?

Je commence à m'affoler, mais elle commence à serrer ma main plus fort.

-Non. Il faisait trop noir pour cela. Ils ont juste vu sa silhouette.

-Mais, mais...Alaïs, tu étais là? Tu...

-Non! Non...

-Mais alors...

-Tu te souviens du brin d'herbe? Ce n'est pas la seule chose étrange que je sache faire...

Devant mon regard interrogateur, elle baisse la tête et en lissant la couverture, elle murmure:

-Quand elle est rentrée, Elwen m'a montré ses souvenirs, Marie...Elle...J'ai lu en elle. Malgré moi. Comme si elle avait voulu me partager ce qu'il lui était arrivé. Je te raconterai tout quand tu seras totalement reposée.

-Non, maintenant...Dis-moi, je t'en prie...

La douleur qui irradie de mon membre blessé me fait grimacer de douleur. Alaïs s'en rend compte et porte sa main à ma tempe. Ses doigts remontent jusqu'à mes cheveux et jouent un instant avec eux. Elle parait pensive. Je sens bien qu'elle hésite à me dire ce qu'elle sait. Sa main descend alors à mon épaule et la touche. A cet instant, la douleur disparait et je soupire de soulagement. Mais comment fait-elle...

-Il s'est transformé sous ses yeux. Il lui a parlé. Il sait qui elle est...Il sait pour toi et...pour moi. Il veut nous tuer.

-Oh mon dieu, Alaïs...

Je me redresse en poussant un gémissement douloureux, mais je m'effondre aussitôt.

-C'est bien lui. Il a parlé de ton époux, Thomas. C'est bien lui.

Une rage me traverse alors de parts en parts. Je la regarde.

-Je repars au village. Mon père doit savoir...

-Ton père sait déjà, Marie. Calme-toi, je t'en prie.

Elle pose sa main sur mon bras pour me retenir. Ce simple geste m'apaise un peu.

-Il sait déjà. Mais ce que nous ignorions jusqu'à maintenant, c'est qu'Antoine pouvait reprendre forme humaine en pleine nuit, apparemment sans le vouloir. Et aussi qu'un lien entre Elwen et moi commence à se former. Et qu'elle a parfaitement compris ce qu'il lui a dit.

-Peut-être de par leur nature...C'est peut-être ça qui...Elwen est en danger...La pauvre, elle a dû avoir tellement peur...et mal...Et s'il veut nous tuer, toi et moi...Retourner auprès des miens les mettrait en danger, à coup sûr!

-J'enfermerai Elwen quand elle renaitra à la nuit tombée. Ou je l'emmènerai loin. Ne t'inquiète pas pour elle...

Je me roule alors sur mon épaule saine, je m'enroule dans les couvertures comme un bébé et je fonds en larmes. Je sens alors Alaïs s'asseoir sur le lit et s'allonger tout contre moi, ses lèvres contre mes cheveux. Elle passe son bras sur le mien et prend à nouveau ma main.

-On va trouver une solution, je te le promets. On va le tuer. Et venger Thomas.

L'entendre prononcer son prénom me fait mal. Je me retourne alors vers elle et je plonge mes yeux dans les siens.

-Pourquoi tu m'aides comme ça? Dis-moi...J'arrive comme ça, dans ta vie, sans prévenir...Je te mets en danger et...

Mais je n'arrive plus à articuler quoi que ce soit d'autre. Les larmes affluent, un sanglot éclate. Je couvre alors mes yeux avec mes mains, oubliant presque la douleur. Comme une petite fille, que je n'ai peut-être jamais cessé d'être. Je sens alors ses doigts caresser mes cheveux et son murmure...

-Ce n'est pas toi qui es arrivée comme ça, c'est Elwen...Et souviens-toi que ce monstre en a après nous deux. Il a essayé de me tuer, moi aussi. Et je ne parviens toujours pas à comprendre comment il a pu revivre...Il a tué encore. Des animaux, des humains, comme le jeune homme de ton village...Et puis...je ne sais pas, Marie...Mais il y a...Quand tu...

Mais elle se pince les lèvres et se tait.

Je la regarde et je remarque que ses pupilles vertes ont changé de couleur. Au vert foncé, sont venues se rajouter de minuscules paillettes d'or. C'est impossible...Je n'arrive pas à détacher mon regard...Mais pourquoi...J'approche ma main de ses cils, intriguée, mais elle s'écarte brusquement et se relève. Je reste ainsi, les doigts dans le vide, un peu perdue...sans vraiment comprendre ce que j'ai vu. Puis, elle se tourne vers moi et me sourit doucement.

-Quand tu te sentiras mieux, j'aimerais que tu me montres où tu es allée, la nuit où tu as demandé à être louve...Cela pourrait peut-être nous aider à comprendre...Tu veux bien?

Je la regarde et, malgré ma douleur, je souris faiblement.

-Oui...Mais ce n'était qu'un arbre...Il n'y avait rien d'extraordinaire, tu sais...

-Nous verrons!


La Louve et la SorcièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant