La Louve et la Sorcière

Chapitre 6: La rencontre

Voilà, voilà! Pardon pour l'attente, la suite arrive très bientôt. Bonne lecture! :-)

La lune est haute dans le ciel. Je ne sais pas pourquoi je ne peux jamais la toucher ; j'aimerais bien jouer avec ! Je m'assieds sur un rocher qui surplombe la forêt.Je le connais bien, j'aime y observer les mouvements de la nuit. Je baille d'ennui. Mes blessures guérissent peu à peu, grâce à elle.Elle. Je ne sais pas où elle est, mais je peux sentir son odeur un peu partout. Je l'aime bien. Je sais que c'est une humaine, mais mon instinct me dit que je peux avoir confiance.

Je viens de me nourrir. Mon ventre est lourd après la quantité de viande que je viens d'ingurgiter. Un jeune sanglier, totalement inexpérimenté. Il ne m'a pas été difficile de le tuer. Avec ces animaux, il faut toujours faire attention. Un coup de défense, un coup de patte. Une charge trop violente. Et ce peut être la fin pour une louve comme moi. Je n'ai évidemment pas pu le manger en entier, mais d'autres s'en chargeront pour moi, je ne me fais pas trop de souci pour ça !

Je sens son odeur à lui, aussi. Acre.Nauséabonde. Et j'ai peur. Peur de me retrouver devant lui. La dernière fois, je n'ai pas été capable de le tuer. A peine ai-je pu le blesser légèrement. Si elle n'était pas arrivée à temps,je ne serais peut-être plus là...

Mais une rage demeure en moi. Une envie de vengeance. La forêt est emplie de violence en ce moment. Depuis quelques jours, les animaux sont effrayés. Des loups disparaissent.Tard dans la nuit, j'ai vu des hommes repartir avec le corps de l'un des miens. Les monstres ! Ils nous ont toujours chassé, mais ils nous laissaient tout de même des moments de répit. Alors pourquoi nous traquent-ils sans cesse, à présent ? Ce n'est pas normal. Peut-être à cause de lui ? Du monstre ?

Mes poils se dressent sur mon dos. Je me lève lentement. Oui, c'est à cause de lui...Il a tué un humain l'autre nuit...Les humains ont peur et c'est pour ça qu'ils nous massacrent ! Malgré moi, un grondement monte de ma poitrine.Mes babines se retroussent. Ma colère monte doucement. C'est lui.C'est lui la cause de tous nos maux !

Je m'apprête à descendre de mon point d'observation pour m'élancer à sa recherche. Je saute du rocher,trotte jusqu'en bas de la pente. Je m'arrête un instant pour humer les effluves autour de moi. L'air est encore imprégné de son odeur nauséabonde. Je retrousse légèrement mon museau, puis file en direction de cette odeur. L'air est frais. Au loin, une chouette ulule. Mais pas plus de bruits. Pas de cris. Cette apparente tranquillité est inquiétante. Je m'élance alors, manquant de me prendre les pattes dans des racines et débouche sur une grande clairière éclairée par la lune. L'odeur est là, forte. Tenace. Je me retourne alors en reniflant.

Entre les herbes hautes, je parviens à distinguer son ombre gigantesque tapie. Je me tiens immobile, par peur d'attirer son attention tout de suite. Il faut d'abord que je mer approche bien plus près de lui pour l'attaquer par surprise. Cette solution reste la plus sûre si je veux espérer avoir le dessus sur lui, cette fois-ci.

Dans une posture de chasse, il ne me voit pas. Ne me sent pas non plus. Une odeur de gibier doit lui chatouiller son monstrueux museau. Mais alors, pourquoi je ne le sens pas, moi ? Prudemment, je m'approche un peu plus près. Je me couche à mon tour dans les herbes et je continue à avancer dans cette posture qui, bien que désagréable, me permet de rester invisible à ses yeux.

Tous mes muscles sont bandés. Je suis prête à l'attaque. J'aimerais lui sauter dessus maintenant, le mordre jusqu'au sang, son sang dégoûtant, mais mon instinct me raisonne. Je suis trop loin. Je m'arrête un instant, pourtant.Quelque chose ne va pas. Il est dans une position de chasse. Il est à l'affût. Pourtant, je ne perçois aucun gibier, aucune odeur...sauf...