Chapitre 18: Retour à la maison.

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-Tu croyais que tu allais t'en sortir comme ça, hein?? Tu le croyais vraiment??

Je suis secouée de toutes parts. Mon corps n'est plus qu'une herbe molle privée d'eau.

Tout est noir.

Mais cette voix. Cette voix humaine. Elle résonne trop fort à mes oreilles.

-Je t'ai suivie, petite idiote. Je n'ai pas encore pu avoir ta petite copine, mais c'est suffisant comme ça! Je vais te livrer à ton ordure de père, ma petite! Il ne va pas te reconnaitre. Il te tuera!!

Un autre son semblable à celui de l'Alpha sort de sa gorge, mais il est différent. Fou, violent, saccadé. C'est horrible.

-Espèce de monstre!!

Encore un autre bruit de gorge, rauque. Fou.

Je gémis. Être à peine consciente m'effraie, je ne peux pas me défendre. Mais mon instinct me guide de ne pas bouger. De faire attention. D'attendre.

Je suis affalée sur un cheval. La puanteur de l'homme qui m'emmène est insupportable. Mais je la connais...sans savoir pourquoi. Le temps défile, il me parait long...mais il continue à faire nuit. Mais pourquoi je pense cela? Il fait toujours nuit, tout le temps...

Les yeux à peine clos, je commence à discerner les lumières d'un village d'hommes.

"Ne bouge pas, Elwen"...Mon instinct me guide, mais je commence à avoir peur...

Malgré moi, je pousse un gémissement plaintif. Un coup violent s'abat alors sur ma tête et je sombre de nouveau...

La lumière apparait. J'ai si mal à la tête que mes yeux ne s'ouvrent pas encore. Je gémis...

Je souffre tant que je ne sens même plus les odeurs de violette et de lavande de la maison d'Alaïs. Je porte mes mains à la tête pour me masser un peu, mais une douleur vive m'en empêche.

J'ouvre alors les yeux. Je n'aurais pas dû. Un hurlement de peur s'échappe de mes lèvres.

Je suis enfermée dans une cage posée à même le sol, en plein milieu de la place du village. Le soleil vient de se lever, mais déjà tous les habitants sont amassés là, devant moi, à me regarder avec une expression d'horreur et de stupéfaction sur les visages.

Mon père est juste devant moi, debout. Ma tante aussi, le visage baigné de larmes.

Et Édouard juste à côté de moi, debout et triomphant.

-Regardez ce que je vous ai ramené!!! hurle-t-il à la volée en me pointant du doigt. C'est le monstre!! Celui-là même qui a tué nos frères et nos enfants!!

Il se tourne vers moi, muette, terrorisée.

-Espèce de monstre...murmure-t-il à mon encontre, un sourire mauvais sur les lèvres.

Des larmes de peur me montent aux yeux.

-Papa...Papa...Je t'en supplie...

Je le regarde, mon géant de père. Il me fixe du regard, incapable d'esquisser un geste, de prononcer un mot.

-Vous l'avez tous vu se transformer!! C'est un loup gigantesque, un monstre! Exactement celui que nous cherchions!! 

Puis, se tournant à nouveau vers moi, il clame d'un ton théâtral:

-Tu t'es bien jouée de nous, monstre!! Ton petit jeu de jeune veuve a assez duré!! Quand je pense que Thomas...

-Assez!!!!!

La Louve et la SorcièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant