⎮CHAPITRE 9⎮

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4 janvier 2010, une heure plus tard

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4 janvier 2010, une heure plus tard.

    Le ballon frôle l'anneau du panier, puis retombe sur le sol, au ralenti.

Tout marche au ralenti depuis que j'ai quitté la salle de musique. Sûrement parce que mon cerveau porte plus d'importance à essayer d'analyser la situation.

Qu'est-ce qui s'est passé, putain ?

Je n'y comprends rien. On était si proches, et d'un coup, plus rien. Le pire, c'est que je ne sais pas si c'est de ma faute. J'en sais foutrement rien.

Je me penche pour récupérer le ballon qui était arrivé à mes pieds puis sans réfléchir, le balance sur le sol, avec une force que je ne soupçonnais pas avoir. Il rebondit, je m'écarte au dernier moment, juste avant de me le prendre dans la face.

Je cogne dans un caillou à mes pieds. Un cri reste coincé dans ma gorge.

Un flocon tombe sur mon front. J'observe le ciel blanc, et souris malgré moi. Sans réfléchir, je m'assois contre le bitume du terrain, en me contentant seulement de fixer les flocons qui tombent un à un. Ils mouillent ma peau dès qu'ils s'écrasent sur celle-ci, certains arrivent même à se faufiler sur ma gorge. J'aimerais bien tomber malade grâce à la neige. Au moins, je resterais chez moi dans mon lit, et on me laisserait tranquille. Le meilleur plan.

Ma tête heurte le sol, je ferme les yeux. Il fait froid, mais ça ne me fait rien. Je déploie mes bras, et pose mes paumes contre le goudron rugueux.

Et je reste comme ça de longues minutes. Je me laisse bercer par le silence, je perds toutes notions de temps et d'espace. Je ne bronche pas quand je sens des flocons s'empiler sur mon visage. Je n'essaye même pas de les enlever. Si seulement la neige pouvait me recouvrir complètement, et m'offrir un lit naturel. Qu'est-ce que j'aimerais m'endormir là, et ne plus jamais bouger.

— Oh mon dieu. Simon ? C'est bien toi !

Je rouvre les yeux, les poings serrés. Putain, on ne peut jamais être tranquille quand on veut.

Louane se tient au-dessus de moi. Mon ballon est dans ses mains, elle me regarde avec un air totalement paniqué.

— Qu'est-ce que tu fais par terre ? Ça va ? T'as eu un accident ? Le ballon est pas retombé sur ta tête quand même ?

Je soupire, avant de me relever avec difficulté. Je souris à Louane, prends le ballon de ses mains, et le serre entre mes doigts.

— C'est rien, Louane. Juste un coup de mou. T'en fais pas.

— Je crois que c'est le contraire, en fait.

— Hein ?

— Ben, si le ballon n'a pas rebondi sur toi, c'est que tu l'as envoyé toi-même de l'autre côté de la route. J'ai failli passer par-dessus mon vélo à cause de ça !

SIMON SAYS.⎮Tome 1⎮[EN AUTO-EDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant