15 juin 2013. Quelques heures plus tard.
Ça ne pouvait pas être une fin joyeuse. Et pourtant, j'y ai cru jusqu'au bout.
Même si notre histoire était puissante, même si elle était censée nous porter jusqu'au ciel, nous ne pouvions éviter la chute. C'était trop beau, je l'ai toujours su au fin fond de mon coeur.
Et à trop en demander, à vouloir m'imposer, j'ai précipité ma propre chute.
Bon, pour être honnête, je ne pensais pas que mes parents allaient en arriver là. Qu'ils allaient mal réagir, me balancer des horreurs à la figure, ça je m'y étais préparé. Mais qu'ils m'interdisent de voir mes amis ? Ça, non. Je ne vois même pas ce que ça peut changer, d'ailleurs. Malgré ce que disent mes parents, ce n'est pas de leur faute si je suis gay. Ce n'est la faute de personne. Ça n'en est même pas une.
Mon regard balaye ma chambre sans dessus-dessous. Ok, peut-être que j'étais un peu énervé en rentrant chez moi. Peut-être que j'avais besoin de me défouler contre mes parents, ou ma propre bêtise.
Enfin, il ne faut pas se méprendre: avoir fait mon coming out est une bonne chose. Je le sais, parce que le poids que j'avais accumulé sur mes épaules depuis une bonne dizaine d'années vient enfin de me quitter. Mais avoir inclus Mugi dans tout ça ? Pire idée que j'ai jamais eue. Avec du recul, je m'en rends pleinement compte.
Je fixe mon grand sac de sport, qui gît en face de mon lit. Il ne me reste qu'une chose à faire pour achever mon plan. Même si tout ne s'est pas passé comme prévu, je n'ai pas perdu mon objectif des yeux: pour aller mieux, je dois partir d'ici au plus vite.
Je ne bouge plus pendant un moment pour essayer de guetter le moindre bruit. Mes parents n'ont pas osé venir me déranger pendant ma crise, et je ne les ai pas entendus monter depuis, ce qui veut dire qu'ils sont toujours au rez-de-chaussée.
Je secoue légèrement la tête, une impression de déjà-vu désagréable reste imprégnée dans mon esprit.
La plupart de mes vêtements sont éparpillés un peu partout sur mon sol. J'en rassemble assez pour tenir au moins deux semaines, et les fourre en boule dans mon sac. Pas le temps pour plier quoi que ce soit; mes parents pourraient venir me voir à tout instant.
Mon corps agit de lui-même, je ne le sens même pas se diriger vers mon bureau, ni ouvrir son premier tiroir. Je me penche pour pouvoir atteindre le fond, et réussis à attraper une liasse plutôt épaisse de billets verts. Je savais que ces économies allaient me servir un jour.
Je repère rapidement mon sac de cours grâce à un pins particulièrement brillant qui attire tout de suite mon regard. Mes pas se font plus contrôlés, j'ai peur que mes parents soupçonnent quelque chose en m'entendant marcher autant, surtout à cette heure-ci.
Un instant plus tard, mon portefeuille est entre mes mains. La photo d'identité de mon permis me fixe d'un air froid, je n'ose pas soutenir son— mon regard.
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SIMON SAYS.⎮Tome 1⎮[EN AUTO-EDITION]
Teen Fiction𝗖𝗲𝗰𝗶 𝗻'𝗲𝘀𝘁 𝗽𝗮𝘀 𝘂𝗻𝗲 𝗵𝗶𝘀𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲 𝗱'𝗮𝗺𝗼𝘂𝗿. 𝗣𝗹𝘂𝘁𝗼̂𝘁 𝗰𝗲𝗹𝗹𝗲 𝗱'𝘂𝗻 𝗺𝗼𝗻𝗱𝗲 𝗾𝘂𝗶 𝘀'𝗲𝗳𝗳𝗼𝗻𝗱𝗿𝗲. « Ça ne pouvait pas être une fin joyeuse. Et pourtant, j'y ai cru jusqu'au bout. Même si notre histoire était p...