⎮CHAPITRE 5⎮

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28 septembre 2009

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28 septembre 2009.

Mugi n'a pas reparlé de la soirée. Il n'a pas l'air de l'avoir raconté aux filles non plus, car si c'était le cas, je suis sûr qu'elles m'auraient déjà attrapé.

Et peut-être que ça me dérange, qu'il n'ait pas dit un mot à ce sujet. Je veux dire, je n'ai toujours pas compris ce qui s'est réellement passé.

Peut-être que j'y réfléchis trop, que je vois ça comme quelque chose d'incroyable alors que c'était seulement un simple geste amical. Mais honnêtement, qui ne le ferait pas dans cette situation ?

Je relève la tête pour balayer du regard la cafétéria bondée. Je suis pris d'un haut-le-cœur, au point d'hésiter à sortir pour aller manger dans mon coin près du terrain de football. Au moins, j'y serai tranquille.

Mais alors que je suis près à tourner les talons, j'aperçois Matías assis à une table.

On ne s'est pas parlé de toute la semaine, à part pour échanger quelques mots pendant nos entraînements. Je crois qu'il m'évite. À moins que ça soit l'inverse.

J'agrippe mon plateau rouge, assez fort pour en trembler, et me décide à le rejoindre.

— Hey.

Matías relève la tête de son bouquin de SVT, et me fixe pendant quelques secondes sans rien dire; ça me déstabilise énormément. J'envisage de m'enfuir, ça serait beaucoup moins gênant que de rester ici, avec Matías qui me fixe dans le blanc des yeux. À partir de combien de temps faut-il considérer ça comme une invitation à s'en aller ?

— Euh... Je ferai peut-être mieux de partir—

Au même moment, il ferme son livre avec un long soupir, puis se décale sans un mot pour me laisser une place. Ok, j'ai peut-être un peu mérité cet accueil.

Je pose mon plateau près du sien sans ouvrir la bouche, les yeux rivés sur mon assiette. C'est fou comment je peux sentir son regard sur moi, sans même avoir besoin de le voir.

Matías reste silencieux. Il s'attend sûrement à ce que je sois celui à commencer la conversation. Je déglutis difficilement, puis prends mon courage à deux mains: 

— Écoute, mec. Je suis désolé. J'aurais pas dû réagir comme ça.

J'ose relever les yeux vers Matías, et me tourne un peu pour lui faire face. Je vois bien sur son visage qu'il n'est pas décidé à parler. Une boule se forme dans mon estomac, je cache mes poings serrés sous la table.

— J'aurais pas dû t'attraper par le col, ni mal te parler. J'aurais pas dû m'énerver pour si peu. J'étais juste frustré et... Peut-être que j'ai paniqué quand t'as parlé de Mugi. Je sais pas, j'ai pas vraiment envie que les gars sachent que je kiffe déjà quelqu'un... Ou que je sois gay en fait—

— Roh c'est bon Simon, fais pas genre.

— Hein ?

Je regarde Matías dans les yeux, un sourcil arqué. D'un autre côté, je suis soulagé d'enfin l'entendre parler.

SIMON SAYS.⎮Tome 1⎮[EN AUTO-EDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant