⎮CHAPITRE BONUS⎮

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12 février 2010

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12 février 2010.

MUGI.

C'est une sensation bizarre, de se retrouver entre les deux personnes qu'on aime. Enfin, entre celle qu'on aime réellement, et celle qu'on voudrait aimer.

Quand j'aperçois Abigail, j'ai encore le goût de Simon sur mes lèvres —un mélange de cigarette et de punch sans alcool qu'ils servent à l'intérieur. Mon cœur bat si fort contre ma poitrine qu'il est la seule chose que j'arrive à entendre.

Je masse frénétiquement la paume de ma main avec mon pouce. J'ai vécu trop d'émotions contradictoires pour une soirée, je ne sais pas comment je réussis encore à gérer la situation.

Je crois qu'une partie de moi me crie de prendre mes jambes à mon cou, comme si une alarme rouge m'éblouissait derrière mes paupières.

Oh merde.

Simon retient un rire derrière moi. Je crois que je viens de dire ça à voix haute.

Je ne m'attendais pas à me retrouver dans cette situation. Je ne devais pas être seul avec Simon ce soir. Ça ne devait pas se passer comme ça. Mais si tout a réellement dégénéré, pourquoi je me sens si bien ?

— Abbie ! Qu'est-ce que tu fais là ?

J'ai l'impression que quelqu'un d'autre parle à ma place. Mes jambes se transforment un peu plus en chiffon à chaque mot que je prononce.

— Je voulais voir si t'allais mieux. Mais je dérange, apparemment.

Abbie me regarde avec ses grands yeux bleus, ces yeux qui traduisent tout ce qu'elle ressent, toujours. Mon estomac pèse un peu plus lorsque j'y lis de la douleur.

Je n'ai jamais voulu lui faire de mal. Jamais.

— Abbie...

La culpabilité prend peu à peu ses marques sous ma peau. J'ai envie de la griffer jusqu'à en effacer toute trace.

Je sens Simon derrière moi. Un mur s'est de nouveau dressé entre nous, je prends sur moi pour ne pas essayer de le détruire sur le champ. L'envie de me jeter dans ses bras est ce qui continue à faire battre mon cœur.

— Je comprends pas, Mugi. Il se passe quoi, là ?

Le regard d'Abbie perce à travers le mur, pour dévisager Simon. Je ne l'ai jamais vu regarder quelqu'un avec autant de colère. Je ne sais pas si j'en suis indirectement responsable.

Je suis pris d'un vertige, des dizaines de phrases se forment d'un coup sans que je n'arrive à les faire passer mes lèvres.

Une légère brise caresse mes joues, assez forte pour que je me revoie deux minutes plus tôt, dans les bras de Simon.

SIMON SAYS.⎮Tome 1⎮[EN AUTO-EDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant