⎮CHAPITRE 18⎮

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27 mars 2010

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27 mars 2010.

Une corne de brume. Des éclats de rire. Des cris.

Peu importe où je vais, je me retrouve face à un mur de son insupportable. Même ma cabine de toilettes préférée est occupée. Je crois bien avoir fait 5 fois le tour du lycée pour trouver un endroit où me cacher, en vain.

Je pousse une porte vitrée pour me retrouver à l'extérieur. La seule différence, c'est qu'il fait plus frais dehors. Le bruit, lui, est toujours bien là, prêt à me sauter à la gorge d'un instant à l'autre. Je lève les yeux vers les étoiles qui pointent déjà dans le ciel sombre... Mais je n'apprécie même pas de les observer. Putain, pourquoi doivent-ils faire autant de bruit ? Au moins, personne ne semble me remarquer. C'est déjà ça, même si ça reste étonnant. Je suis littéralement en tenue de basket des pieds à la tête, sport qui est la raison pour laquelle il y a autant de monde au lycée.

La finale du championnat, c'est ce soir. Dans moins d'une demi-heure plus précisément. Et me voilà à fuir le gymnase comme la peste. La pression est immense, je ne peux pas supporter. Dans les vestiaires, personne ne parlait, et la seule chose qu'on entendait, c'était les éclats de voix des spectateurs qui affluaient déjà dans les gradins. Je n'en pouvais plus, je suis sorti en trombe. Personne ne m'a retenu.

En avançant un peu plus dans les jardins, la foule est déjà moins dense. Quelques parents discutent ensemble dans un coin, je passe devant eux tête baissée. Le terrain de football est juste à quelques mètres, peut-être que je vais enfin trouver un endroit paisible.

Effectivement, le terrain est désert. Plus un seul bruit. Seulement celui de mon cœur qui bat trop rapidement contre mes tempes, et de ma respiration haletante. Putain, j'étais tellement concentré à fuir que je n'y ai pas prêté attention jusqu'à maintenant.

Je titube jusqu'au banc de touche le plus proche, et m'affale sur celui-ci. Un frisson me parcoure l'échine, le métal est beaucoup plus froid que je le pensais. Je m'autorise enfin à inspirer longuement, j'observe d'un œil absent la condensation de mon souffle dans l'air. Je passe mes mains sur mes bras pour les frotter vigoureusement. Je vais sûrement attraper la crève à rester ici, mais si c'est le prix à payer pour un peu de calme, je ne vais pas me plaindre.

Je ferme les yeux et pose l'arrière de mon crâne contre la voûte en plastique. Peut-être que si je reste là assez longtemps, ils m'oublieront, et ils commenceront le match sans moi. Ça sonne comme un très bon plan. Et je pourrais facilement trouver une excuse... Mon père m'a appelé, j'ai dû repartir en urgence à New York pour le week-end—

D'un coup, je sens une présence à côté de moi. Mon corps entier se crispe, j'ouvre les yeux d'un air rageur, prêt à en découdre.

— Mais bordel, c'est pas possible d'être tranquille juste cinq minutes ?! (Je tourne la tête, et retiens ma respiration.) Mugi ?

Mugi est juste à côté de moi, un sourire timide sur les lèvres. Ses oreilles et ses joues sont légèrement rouges, sûrement à cause du froid. Sa main serre le haut de son bras.

SIMON SAYS.⎮Tome 1⎮[EN AUTO-EDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant