⎮CHAPITRE 13⎮

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31 janvier 2010

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31 janvier 2010.

Se lever. Écouter les cours. Dormir. Je ne fais que ça depuis une semaine.

Je passe de mon lit au lycée, et du lycée à mon lit. Rien ne peut me faire sortir de ma routine.

Depuis la scène de la cafétéria avec Akane et Louane, je ne leur ai pas adressé la parole. Elles n'ont d'ailleurs pas cherché à me parler non plus. Alors je les évite du mieux que je peux. Quant à Mugi, c'est à peine si je l'ai vu de toute la semaine. Pour le coup, c'est bien lui qui m'évite. 

 Vendredi, j'étais à mon casier, pour récupérer mes affaires de sport. Mugi est arrivé au même moment pour utiliser la salle de musique, et ne m'a même pas adressé un seul regard. J'en suis sûr, parce que je l'ai fixé pendant une bonne vingtaine de secondes. D'un côté plus positif, je crois que ça m'aide à faire mon deuil. Akane avait sûrement raison, au final: ce qu'il me fallait, c'était arrêter de le voir complètement.

Matías m'a parlé, lui. Mais il passe de plus en plus de temps avec Louane, alors au final, j'ai commencé à m'éloigner de lui inévitablement.

Alors quand on additionne tout ça, on se rend compte que je me suis retrouvé sans amis pendant une semaine. À part pour répondre aux profs ou à mes parents, je n'ai pas ouvert la bouche depuis.

J'ai l'impression de vivre la fin du collège de nouveau, et pour le coup, ça ne me ravit pas le moins du monde. Moi qui pensais m'être habitué à rester seul grâce à ça, j'ai eu tout faux.

Quand on est entouré de personnes chaleureuses, on finit par s'habituer à leur présence, et si par malheur on les perd de vue, alors la solitude arrive comme un coup de poing en plein ventre: on souffre, et on suffoque.

Allongé sur mon lit, j'ai la tête relevée vers le plafond, ma gorge est serrée. La boule présente de celle-ci n'est pas partie depuis lundi dernier. Enfin, elle part seulement quand je me laisse aller. Entendez par là quand je pleure. Ce qui n'arrive vraiment pas souvent.

Je devrais sûrement faire mes devoirs, mais la force me manque. Je ne supporte pas de rester assis sur mon bureau, à penser à toutes sortes de problèmes, sauf à ceux de maths. C'est beaucoup mieux de ressasser sa vie sur son matelas.

Ma chaîne Hi-Fi fait tourner en boucle la même chanson depuis au moins une demi-heure. Oh Ms Believer, Twenty One Pilots. Le mois dernier, Mugi a ramené leur CD au lycée, pour nous le montrer comme un trophée. J'ai observé la pochette, ma curiosité était forcément piquée. Pour Mugi, le groupe allait percer, que ça soit avec cet album, ou les prochains. "Tyler est un génie. Ses paroles sont si touchantes, et te foutent une claque en plein visage. Forcément que les gens vont s'arracher ses disques !" Ses mots, pas les miens. Mugi a même fredonné l'air de quelques chansons, pour démontrer encore plus son propos. Il était vraiment motivé à nous faire suivre le groupe. Résultat, me voilà à l'écouter depuis une semaine. Même si Mugi ne sera sûrement jamais au courant, j'aime me dire que ça lui fait plaisir. Je crois qu'écouter cette chanson est un peu un moyen de rester connecté à lui, d'une façon ou d'une autre.

SIMON SAYS.⎮Tome 1⎮[EN AUTO-EDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant