⎮CHAPITRE 11⎮

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23 janvier 2010

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23 janvier 2010.

Si les voisins n'appellent pas les flics pour tapage nocturne, je ne comprends pas. J'entends les basses des enceintes retentir dès que j'entre dans la rue. Depuis les fenêtres, j'aperçois des spots de couleur éclairer toute la maison et le trottoir. James s'est donné à fond pour son anniversaire.

Dans le jardin de devant, un petit coin fumeur s'est formé. La fumée des cigarettes se mélange avec le souffle du groupe. Putain, ça me donne envie maintenant. Je palpe mes poches de jean à la recherche de mon paquet et une fois trouvé, j'en extirpe une clope. Je m'approche de la bande pour demander un briquet, qu'on me fournit tout de suite après, et apporte la cigarette jusqu'à mes lèvres. J'inspire profondément, les yeux mi-clos, et retiens la nicotine à l'intérieur de mes poumons pendant quelques secondes, me délectant de la sensation. Je rouvre les yeux et soupire de bien-être, avant de me retourner vers le porche.

Mugi est assis sur les marches, en train de fixer son gobelet en plastique rouge. Qu'est-ce qu'il fait là tout seul ? Je m'approche, ma cigarette coincée entre deux doigts, et m'assois juste à côté de lui.

Il me sourit, je remarque que son nez se plisse légèrement. J'oublie toujours qu'il n'aime pas l'odeur de la cigarette.

— Salut.

— Hello.

Mugi boit une gorgée de son verre, avant de se tourner un peu plus vers moi. J'essaye de me dépêcher de finir ma clope.

— Ça fait longtemps que t'es là ?

— Mmh. Un peu, ouais... Je viens de sortir, Abbie m'a dit qu'elle allait bientôt arriver, alors je l'attends ici.

Je perds mon sourire. Pourquoi fallait-il que Mugi parle d'Abigail ?

— Ah, ouais. C'est cool que vous vous entendiez bien tous les deux.

Je m'arrête une minute pour l'observer. Mugi a la moitié de son visage caché par son gobelet, mais j'arrive à voir qu'il sourit grâce à la lueur dans ses yeux. Je repense à la conversation que j'ai eue avec Louane, quand elle m'a dit que Mugi était plus heureux depuis la rentrée. Et si c'était grâce à Abbie, et non à moi ?

— Dis, Mugi.

— Ouais ?

— Louane m'a dit que tu... Merde. Elle m'a dit qu'avant, t'étais pas ultra bien. Au niveau mental, je veux dire.

— Elle t'a dit quoi ? (Sa voix se brise. Il passe une main sur son front en soupirant.) Ouais, on peut dire ça. Mais c'est pas un souci, t'en fais pas.

Je fixe l'herbe gelée en face de moi.

— Je sais que ça va mieux... Enfin de ce que Louane m'a dit en tout cas. Et je sais aussi que c'est en partie grâce à quelqu'un. (Ses épaules se crispent. Je me mords la lèvre.) C'est grâce à Abigail, non ?

SIMON SAYS.⎮Tome 1⎮[EN AUTO-EDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant