Lizzi
Oublie-moi s'il te plaît...
Ces mots... jamais je n'aurais cru avoir le courage de lui dire...
La porte du taxi s'est refermée et mes larmes ont dévalé mes joues au même moment. Je ne pouvais pas le regarder plus longtemps. Il était abattu, au sol, jamais je ne l'ai vu aussi vulnérable, jamais. La mère de Nathan avait assisté à toute la scène, mais je n'ai pas eu le courage de la regarder dans les yeux, honteuse. Je viens de briser la seule qui lui reste, mais il m'a brisé au passage.
Le paysage défile sous mes yeux encore remplis de larmes. Les lumières de la ville dansent sous mon regard. J'essaye de les dissimuler, mais mes reniflements et quelques sanglots non pas échappés à mon chauffeur. Je peux voir qu'il me jette quelques regards inquiets dans le rétroviseur, mais ne dit rien. Nous arrivons enfin devant mon immeuble, notre immeuble...
Je ne vais jamais y arriver, mes jambes ne veulent plus me supporter... Tous se chamboulent dans ma tête, je n'arrive plus à y voir clair. Ma tête est lourde, tellement lourde...- Prenez votre temps mademoiselle, je ne suis pas pressé.
Je tourne la tête vers lui et un sourire compatissant se dessine sur ses lèvres. Je hoche la tête et le remercie en silence. Mon téléphone vibre entre mes mains ce qui me fait sursauter. Mes yeux se posent sur l'écran et un autre sanglot m'échappe quand je lis son nom. J'ignore l'appel et éteins mon téléphone incapable de recevoir d'autre appel de lui. J'ouvre la portière et une grande bouffée d'air frais s'immisce dans mes poumons. Ce contact me brûle comme si j'avais retenu mon souffle pendant plusieurs minutes. Je tends quelques billets au taxi d'une main tremblante, mais il les refuse poliment en me souhaite une bonne fin de soirée. Je le remercie et claque la porte de la voiture pour me diriger vers l'entrée. Une fois devant chez moi, je cherche les clés dans mon sac, mais bien sûr elles n'y sont pas, j'ai dû les laisser dans l'appartement de Nathan.
Putain !
Je monte un étage et me retrouve devant sa porte en priant pour qu'il ait laissé le double des clés dans la plante. Bingo elles y sont !
Je glisse la clé dans la serrure et tourne la poignée d'une main hésitante, son odeur vient m'embaumer et je sens les larmes montées...
Je dois faire vite, je n'ai pas envie qu'il rentre et de tomber nez à nez avec lui. Je me dirige vers le meuble où son poser les photos, je suis presque sur de les avoir posés ici la veille. J'attrape mon trousseau posé près d'un cadre, mes yeux se posent sur celui-ci et je le prends entre mes mains tremblantes. C'est notre photo au marché de Noël... On avait l'air si heureux, jamais je n'aurais pu imaginer ce qui allait se passer quelques mois plus tard. Je lui en veux, je lui en veux tellement pour ce qu'il m'a fait. Pour ceux qu'ils m'ont fait !
Sans réfléchir, je jette le cadre contre le sol dans un cri de rage qui se mêle au bruit sourd du verre qui se brise en mille morceaux.
Un beau schéma de notre amour Nathan.
Je me laisse glisser contre le mur à bout de forces, les larmes ne veulent pas s'arrêter de couler. Je ramène mes jambes près de moi et pose ma tête dessus en tentant de me calmer.
Comment tu as pu me faire ça ?
Toute la colère remonte en moi et je serre de plus en plus fort les clés entre mes mains... Le métal froid entre lentement dans ma peau, mais je m'en fiche, je dirais même que cela m'apaise. Après plusieurs minutes dans silence à contempler l'obscurité de son appartement et les fracas de verres au sol, je décide de quitter enfin cet endroit en laissant tous ses souvenirs derrière moi. Du sang s'échappe légèrement de ma paume, mais je n'y prête pas attention. Je claque la porte derrière moi et dévale l'escalier pour enfin retrouver mon appartement.
Je suis à bout de forces... La porte se referme derrière moi et m'y adosse en pleurant. Pourquoi cela fait-il aussi mal ? Pourquoi il me fait toujours aussi mal ?
Je me précipite dans les toilettes pour contrôler la nausée qui monte en moi. Tout ça me dégoute, l'importance que je lui porte me dégoute. La facilité qu'il a à me mentir me fait vomir de plus belle. J'attrape mon téléphone et le rallume, le nombre d'appels manqués est impressionnant. Je les ignore tous et compose le numéro d'Hanna, les sonneries s'enchainent, mais le répondeur arrive aussitôt.
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Pas sans toi
Romance- L'amour n'est qu'illusion Elizabeth, il n'existe pas. - Alors à quoi bon vivre ? Nathan Smith était sûrement ce qu'on peut appeler le grand amour de Lizzi. Mais voilà déjà trois ans qu'il s'est évaporé de sa vie sans lui donner aucune...