Chapitre 19

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Une semaine passe comme ceci : moi évitant Sabrina en allant soit chez Lucas, soit voir Sophie , mon amie, elle, se réfugie chez le "Parasite", Mario s'éteint de plus en plus et moi, je me morfond dans mes regrets... Bref, tout cela commence à se transformer en une sorte de routine malsaine, jusqu'à maintenant.

César est venu chercher Anna il y a trois jours. Il lui a posé quelques questions, et lui a assigné une cabane non loin d'ici. Depuis, nous avons toute la place que nous voulons pour nous étaler.

Je contemple les murs désormais décorés avec fierté. Je viens juste d'y ajouter quelques coups de peinture et des cadres faits maison. Je ferme les yeux, et mon nez reconnaît avec aisance l'odeur masculine de Lucas. Les commissures de mes lèvres se relèvent en un irrépressible sourire dès que je le vois passer la porte. Il s'approche de moi, et s'assoit à mes côtés. Je ne peux résister à l'appel de ses bras, dans lesquels je me blottis tout de suite.

Je savoure ce moment, et j'en ai besoin.

Quand je suis arrivée au camp, j'imaginais cet endroit comme une étape de mon voyage. A présent j'en suis sûre. Mon séjour ici n'est pas infini, c'est une certitude que je tiens du fin fond de moi-même, c'est une petite partie qui me chuchote que ce n'est pas fini... Que d'autres horreurs m'attendent, encore pires que celles que j'ai déjà vécues. J'essaie de faire taire cette voix, mais elle s'amplifie de jour en jour.

Soudain, comme en écho à les pensées déprimantes, la porte d'entrée s'ouvre à la volée, et un villageois crie :

- SAUVEZ-VOUS !!!!

Lucas et moi sautons du canapé et nous précipitons dehors pour voir ce qui se passe. A l'extérieur, ce que je vois est aux antipodes de ce que j'ai pu connaître durant cette semaine.

Des habitants, hommes, femmes et enfants courent dans tous les sens, les cris fusent de tous les côtés et des coups de feu retentissent au loin. En dehors de tous ces gens horrifiés, le décor est digne d'une scène de film d'épouvante : le ciel est couvert  de nuages menaçants et les oiseaux ne chantent plus. Toutes sortes de débris jonchent le sol, des jarres de lait renversées, des brouettes cassées, des légumes en bouillie... On peut même apercevoir de la fumée au loin.

Lucas me secoue le bras, et m'intime de le suivre, ce que je fais sans vraiment m'en rendre compte : mon pressentiment s'est avéré...

Malgré le désordre général, tous les habitants semblent aller dans la même direction. Ils fuient la grande place. Lucas et moi décidons de nous enfoncer un peu plus dans les problèmes en remontant à la source de ce chaos.

Plus nous nous avançons, plus nous marchons vite, et plus mon cur s'accélère. Je pense savoir ce que nous allons trouver là bas, et je le redoute.

Quand nous finissons par apercevoir le bâtiment en terre cuite à travers la fumée, nous voyons ce que je craignais, mais en dix fois pire :

Des gardes armés semblables à ceux qui nous avaient arrêtés en plein désert entourent la place, postés à tous les coins de rue. Les voiture blindées sont partout et, au centre de la place, un groupe d'habitants, que je ne peux identifier d'ici, sont cernés par quelques gardes et une dizaine de corps, gisant dans une énorme falque de sang.

Je peine à réprimer un haut-le-cur à cette vision de l'enfer dans toute sa splendeur. Lucas est lui aussi tout pâle, et il me serre la main un peu plus fort que nécessaire.

C'est à ce moment précis que, alors que je devrais faire ma Olivia toute crachée et prendre mes jambes à mon cou, je me met à réfléchir à un moyen de sauver les villageois pris en otage. Je m'étonne moi-même en ce moment !

Peu à peu, un plan se forme. Il est risqué, mais c'est notre seule option.

Je tire Lucas par le bras, et nous rebroussons chemin, direction chez Sophie.

Dès que nous arrivons sur les lieux, je ne prends pas la peine de toquer et ouvre la porte en grand. C'est avec très peu d'étonnement que je vois Sophie allongée sur le canapé, qui nous regarde, les yeux exorbités.

- Où est-ce que tu caches tes bouteilles d'alcool ? demandé-je

Ce n'est plus un secret depuis un petit moment maintenant, sachant que je l'ai surprise un certain nombre de fois dans un état d'ébriété assez éloquent.

- Dans ma chambre, sous mon lit. Pourquoi ? Lucas lui répond aussitôt :

- Vous n'avez aucune idée de ce qui se passe dehors ? (Sophie fronce les sourcils) Le M a prit d'assaut le village entier, tout est en train de brûler, il y a même des otages !

Mon amie se redresse dès que ces paroles atteignent ses oreilles.

- Comment ?!

- Je veux que tu ailles de l'autre côté du village, et que tu fasse sauter une des maisons qui donne sur la grande place. Cela devrait attirer l'attention d'assez de gardes.

- O.K. Je marche.

Sophie court dans sa chambre et revient quelques secondes plus tard les bras chargés de toutes sortes de bouteilles d'alcools forts.

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Heeeeeeeeeeeeeyyyyyyyyyyy!!!!!!!!!!!!!

Voili, voilou, enfin de l'action et un chapitre plus long !!!!

Comme toujours, commentez, votez, dites-moi ce que vous en pensez !!!!(Wow ça rime :-))))))

Plein de bisous, et à la prochaine !!!!!!!!!!!!!!!

Droit dans les yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant