Chapitre 20

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Notre petite bande improvisée sort de la maison de Sophie, cette dernière se dirigeant, après un regard plein d'espoir, vers l'endroit que je lui ai indiqué plus tôt. Lucas ne cesse de me jeter des regards interrogateurs depuis que nous sommes entrés chez mon amie.

- Suis-moi. je dis en l'entrainant du côté du pose d'observation que nous occupions avant.

- Maintenant, on attend.

La pression monte de plus en plus, et mon cerveau, que j'ai réussi à mettre en veille le temps d'aller donner mes instructions a Sophie, turbine à cent à l'heure. "Et si nous nous faisions tuer, et si les otages ne survivaient pas, et si mon plan foirait complètement, et si..."

Tout à coup, une explosion retentit, et les dizaines de gardes postés autour de la place se tournent d'un seul mouvement vers un bâtiment dont une fumée noire et menaçante s'élève à présent dans le ciel sombre. Un grand nombre d'hommes abandonnent leur poste, laissant assez peu de gardes pour que nous puissions passer sans être vus. Le problème est que ceux qui sont censés surveiller les otages ne bougent pas d'un cil. Seules leurs têtes sont tournées vers l'autre côté de la place. Forcément, cela ne pouvait pas être parfait.

Soudain, alors que je commence à perdre espoir, une force m'entraine vers les gardes, dont l'attention est toujours détournée de leurs prisonniers. C'est Lucas qui me tire à découvert, visiblement résigné à sauver ces personnes.

A partir de là, tout se passe au ralenti. Je cours à toutes jambes, priant à chaque fois que mes semelles heurtent le sol que les gardes n'entendent pas le bruit infernal que j'ai l'impression de faire. Je sais que nos n'avons aucune chance contre des armes désintégrantes. Le groupe d'otages se rapproche de plus en plus et je ne pense même plus. C'est étrange de ne rien avoir dans se tête... Tous les sons résonnent beaucoup plus... J'ai l'impression d'être sous l'eau... Je sais que nous courons droit à notre perte, mais j'imagine que ce sera un soulagement d'être libérée de cette folie.

Tout à coup, quelque chose entre dans mon champ de vision, et fait renaître d'espoir de ses cendres. Une arme gît à terre, a portée de main et de trajectoire. Ca y est, mon cerveau reprend du service, et la vitesse à laquelle le temps s'écoule redevient normale. Un peu trop rapidement peut-être. Je me jette à terre en une roulade un peu maladroite, attrape l'arme, vise, et sans une seconde d'hésitation appuie sur la gâchette. Les gardes tournent leur tête, juste à temps pour voir le rayon désintégrant leur traverser le corps.

Un silence assourdissant s'abat sur mes oreilles. Comment ? Comment ais-je pu tuer, comme ça, sans une once d'hésitation, des personnes qui ne faisaient qu'exécuter des ordres ? Je lâche l'arme, et regarde mes doigts, qui n'ont eu aucun scrupule à presser la détente, et à ôter des vies sur lesquelles ils n'avaient aucun droit.

Aussitôt, le son revient, et j'évacue toutes ces pensées pour me concentrer sur les otages, toujours tremblants. Lucas et moi leur demandons d'évacuer le plus calmement possible, car quelques gardes ont entendu le bruit que nous avons fait, et sont en ce moment même en train de donner l'alerte.

Il nous reste très peu de temps avant que tous nous fondent dessus, alors je crie, de tous mon corps, au groupe de courir. Nous slalomons dans les petites rue, espérant les semer, mais les plus jeunes n'arrivent plus à suivre. Je bifurque dans la grande rue, que nous sommes désormais tout à fait exposés et que je mène les gardes droit à l'endroit ou sont les voitures, et, par conséquent, là où sont cachés le reste des villageois. Mais c'est malheureusement le seul moyen que j'ai à ma disposition pour sauver les petits à bout de souffle derrière.

Le portail surgit devant nous, et je pousse pratiquement les fugitifs en dehors du village. Tous montent dans les voitures déjà prêtes à démarrer tandis que Lucas et moi poussons la grande porte en bois à bout de bras pour s'assurer au moins une petite chance de survie. Nous rejoignons ensuite les véhicules pleins à craquer, et hurlons eu conducteur, sans même se soucier de leur identité, de démarrer, ce qu'il (ou elle) fait immédiatement.

Nous sommes longtemps poursuivis par les sbires du M, et je suis sous une pression constante, car j'ai peur que l'épisode encore récent du désert se répète, et que nous nous trouvions encore une fois sans véhicule, mais cette fois, il n'y aurait pas de provisions pour tenir.

La voiture qui est en tête de notre cortège tourne subitement, et nous suivons, comme des moutons. A près une vingtaine de minutes, je comprend la raison de cet écart : on se dirige droit vers la forêt qui se trouve derrière le village.

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Heeeeeeeeeeeeeyyyyyyyyyyyy!!!!!!!!!!!!!!

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