Chapitre 23

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La fraîche rosée du matin mouille mon pantalon, mais ce n'est pas grave. Mes sens sont comme atténués, alors le froid n'est plus une morsure, mais j'ai aussi l'impression de tout ressentir de manière décuplée, alors la bris glaciale devient une caresse qui apporte jusqu'à mes narines le parfum enivrant de la forêt au petit matin. C'est drôle comme, en ce moment précis de la journée, les bois semblent différents, plus imposants, plus effrayants. Mais je me sens bien, et j'observe les arbres noirs se découper sur le ciel clair. Quand je baisse mon regard, je ne vois rien au début, mais dès que je me suis habituée à la faible luminosité des sous-bois, je perçois la vie qui anime cet endroit, même à un heure aussi matinale. Les branches frémissent, des murmures et des craquements se font entendre. Je pourrais avoir peur. Mais non.

Je ferme les yeux, juste pour mieux entendre les premier oiseaux gazouiller pour annoncer l'arrivée du soleil qui commence à pointer derrière les arbres. J'attend un moment, comme ça, les paupières closes, seule au milieu de la clairière, jusqu'à ce que les rayons du soleil viennent se déposer sur mon visage, comme une couverture. Je sens les coins de mes lèvres s'étirer irrésistiblement. Je veux que ce moment s'étire à l'infini, qu'il ne s'arrête plus.

Soudain, je sens une légère caresse sur ma main, ce qui me fait sursauter. Je rouvre les yeux, et découvre un papillon aux ailes teintées d'un magnifique bleu pervenche. La fragilité de cet animal est toute aussi grande que sa beauté, si bien que je n'ose pas bouger. La clairière disparaît peu à peu autour de moi, et tout mon être se meut désormais en fonction des déplacements de cet insecte, qui se promène sur ma main, comme si de rien n'était. Une pensée me traverse alors l'esprit. Je pourrais tuer le papillon d'une simple pichenette, ou une brise pourrait passer et l'emporter avec elle, mais ce petit animal dégage quelque chose qui m'empêche, et qui empêche tout le monde, de l'écraser, qu'importe le niveau de cruauté de ladite personne. C'est magique.

Tout à coup, le papillon s'envole, probablement lassé de parcourir le même bout de peau depuis cinq minutes, et je me décide enfin à retourner  vers les villageois.

Etonnamment, il me faut seulement une petite demi-heure pour rentrer. Quand j'y arrive, je croise Jo et César, en pleine conversation. Je remarque immédiatement les coups d'il presque discrets qu'ils jettent dans une direction, dans laquelle je m'empresse de regarder. J'y découvre avec peu d'étonnement Lucas, absorbé par la contemplation du vide, de l'autre côté de la clairière.

Je me retourne vers les deux conspirateurs, ne sachant que faire. Je me décide alors à aller leur parler de mes soupçons à propos d'une éventuelle trahison, cela arrêtera peut-être l'espionnage.

-Bonjour ! je lance d'une vois rauque.

Effectivement, je n'ai pas ouvert la bouche depuis mon réveil . César et Jo sursautent de surprise, et ils ont beau essayer de cacher la rougeur qui attaque leurs joues avec virulence, et même si je ne l'avait pas remarquée, expression coupable sur leur visage les trahit déjà amplement.

-Je... Bonjour Olivia ! dit César, se raclant la gorge. Qu'est-ce qui t'amène ?

-Je voulais vous expliquer quelque chose.

Et je leur raconte tout.

-Je vois... marmonne le chef. Jo reprend :

- Tu as raison... Je vais demander à quelques personnes de confiance d'ouvrir l'il. Merci de nous avoir fait part de tes craintes, Olivia.

C'est à ce moment que l'évidence me frappe.

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Heeeeeeeeeeeeeeeeeeyyyyyyyyyyy!!!!!!!!!!!!!

Un peu de suspense !!! Pronostiques ?

Plein de bisous, et à la prochaine !!!!!!!!!!!!

Droit dans les yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant