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|PDV OLI.|

𝐋ana : Oli ?

Moi : Ah non désolé, je ne prends pas de photo.

Lana : Non mais, reste là. Je ne veux pas de photo, tout vas bien ?

Moi : Mh.

Lana : Ça fait bien dix minutes que je suis assise là-bas, et que je te vois pas si bien que ça. Je suis sortie m'aérer la tête et me la vider mais c'est compliqué. Je peux m'assoir ?

Je regarde la jeune fille qui doit être à peine majeure, elle porte un sweat visionnaire de notre nouvelle collection. Au début je pensais qu'elle voulait une photo avec moi, mais sans mon frère maintenant je pense que les visionnaires ne veulent plus de photos avec moi sans Flo, et qu'ils ne sont plus à bord de notre bateau car moi-même j'ai quitter le navire.

J'accepte qu'elle se pose à mes côtés, je sens qu'elle ne va pas bien et qu'elle a besoin de parler. Même si je suis actuellement dans un état lamentable et non présent pour notre communauté je me dois de faire preuve d'une oreille attentive comme je l'étais auparavant.

Moi : Oui vas-y.

Lana : Ça ne va pas n'est-ce pas ?

Moi : Tu sais, c'est compliqué sans lui, je n'y arrive pas... Je ne sais comment me remettre debout, comment continuer sans le moteur de mon coeur. Je suis comme un accro sans sa dose, lui était ma drogue.

Lana : Je comprends, pour nous aussi c'est compliqué, tu sais Oli, je ne t'ai jamais croisé auparavant. Je suis venue plusieurs fois à vos concerts mais sans vous rencontrer. Flo était... c'était mon grand frère, le grand frère dont j'ai toujours rêvé d'avoir, mais que je n'ai jamais eu réellement. Celui qui est là pour me faire rire quand tout va mal et quand tout s'écroule autour de moi. Celui qui m'a donner la confiance que je n'ai jamais eu. Celui qui était toujours là a nous faire des blagues. Celui qui aimait ses fans, comme toi. Il était comme toi, aussi généreux et bienveillant. Il me manque terriblement.

Je la regarde prononcer ses paroles, ses belles paroles si poignante et très touchante. Des petites larmes ruissellent lentement sur son visage qui fixe l'eau. Je comprends la douleur qu'elle éprouve et que les visionnaires éprouvent maintenant. Je savais qu'ils étaient très toucher de ce drame mais pas autant. Je pensais que tout le monde avait abandonner le navire, tout le monde était partis sans rien mais finalement je me rends compte qu'ils sont bel est bien présent, toujours là mais attristé par son départ si brutal.

Moi : C'est très difficile, il va falloir se relever, tu es jeune, très jeune tu ne peux t'apitoyer sur ton sort et être triste toute ta vie pour mon frère. Je sais que ce drame était très brutal mais...

Elle me coupe soudainement avant de me regarder droit dans les yeux, avec ses yeux remplis de larmes et de me dire.

Lana : Je sais bien Oli, je sais... Mais c'est très dur, trop dur. Vous êtes partis si brutalement des réseaux sociaux, on a eu aucune nouvelle pendant un certains temps, plusieurs mois avant d'apprendre le décès de Flo. Pourquoi vous nous avez rien dit ? Pourquoi vous nous avez pas prévenu ? Flo... Flo nous a pas dit au revoir. Plus jamais on le reverra, plus jamais on iras à vos concerts si incroyable, si magique, plus jamais on vous entendra rapper, plus jamais...

Moi : Et calme toi, calme toi viens la.

Cette petite part en sanglot avant que je ne la prennes dans mes bras, l'émotion est beaucoup trop forte pour moi. Je retiens difficilement mes larmes pour ne pas l'inquiéter mais cela est assez dur.

Moi : Tu sais, je suis fort, il le faut et il faut que toi aussi tu le sois.

Lana : Je veux que tu me promet quelques choses.

Moi : Dit-moi.

Lana : Essaie de te reprendre en main, tu te relèves et tu continues ta vie. Tu reviens petit à petit sur les réseaux sociaux pour nous donner des nouvelles car nous sommes beaucoup, voir tout les visionnaires a s'inquiéter pour toi. Et tu continue le rap, même si c'est sans ton frère tu sais qu'il sera quand même auprès de toi et qu'il sera fière de toi. C'est ce qu'il aurait voulu.

Moi : Je te promet de tout faire, du moins essayer.

J'entends tout à coup des pas courir vers nous alors je me retourne et vois Wawad tout essoufflé.

Moi : Frère !

Wawad : Pourquoi t'es parti comme ça ? Dit-il tout essoufflé.

Moi : C'est logique avec ce qu'il s'est passer.

Wawad : Tu t'es calmer ?

Moi : Oui. Euh oui, Wawad je te présente... heu... ?

Lana : Lana, salut.

Wawad : Salut, tu vas bien ?

Lana : Ça va.

Je regarde Wawad qui la regarde tristement, pour lui faire comprendre de ne pas insisté.

Moi : Ça va aller pour rentrer ?

Lana : Je ne sais pas, j'habite pas très loin mais...

Wawad : On va te raccompagner, c'est plus sûr !

Lana : Ça ne vous dérange pas ?

Moi : Pas du tout.

Nous suivons alors Lana, pour la raccompagner chez elle. Sur le chemin nous marchons très silencieusement par peur de nous remémorer des souvenirs qui nous toucheraient en plein cœur. Cette marche est silencieuse mais plaisante, ça fait du bien de marcher dans les rues toulousaines, de sortir et de respirer l'air frais. Mais surtout d'être en compagnie d'une de nos fans qui n'est pas hystérique mais naturel et compréhensible. Je repense à ce qu'elle m'a dit, ses paroles font un tourbillon dans ma tête qui se rangent dans un des placards et qui n'est pas prêt de partir. Je n'oublierais pas ses promesses qu'elle a voulu que je lui fasse, mais ce n'est pas dit que je les effectue réellement. En tout cas j'ai pris conscience que les visionnaires étaient toujours là, malgré tout ça et qu'ils ont besoin de moi. Est-ce que je pourrais remonter la pente et m'accrocher pour ne plus risquer de retomber ?

De l'autre côté | Vol.2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant